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Mardi 22 mars 2016 après-midi, la commission des affaires économiques a auditionné Emmanuel Macron sur la situation d’ EDF.
L’État est le principal actionnaire d’EDF avec 84,4% de participation au capital. EDF rencontre aujourd’hui des difficultés financières illustrées notamment par sa sortie du CAC 40 en décembre 2015, alors que l’énergéticien y était depuis son introduction en bourse en 2005, la diminution de la cote de son action de moitié depuis juillet 2015 et récemment par la démission de son directeur financier sur fond de désaccord avec le PDG Jean-Bernard Lévy.
La situation du groupe parait de premier abord pourtant saine. En effet, EDF reste le premier producteur et fournisseur d’électricité en France et dans le monde. S’appuyant sur un parc de 58 réacteurs nucléaires en France et de 15 au Royaume-Uni qui représentent plus de 79% de sa production d’électricité, le groupe réalise plus de 40% de son chiffre d’affaires hors de France.
Toutefois, EDF rencontre des difficultés sur fond de restructuration du marché de l’électricité et de baisse des prix du marché. De fait, si l’énergéticien reste bénéficiaire en 2015, son bénéfice net de 1,8 milliard d’euros a diminué de 68% par rapport à 2014.
La Cour des comptes, dans un rapport du 10 mars 2016, souligne la fragilité financière de l’entreprise en raison d’un fort endettement de plus de 37 milliards d’euros.
Dans le même temps, EDF est confronté à un véritable mur d’investissements.
À moyen terme, EDF devrait investir entre 55 milliards (selon l’entreprise) et 100 milliards d’euros (selon l’estimation de la Cour des comptes), sur 15 ans, pour permettre la prolongation de 10 ans de l’activité des réacteurs nucléaires construits dans les années 1970. À court terme, EDF fait face à deux postes d’investissement importants. D’abord, dans le cadre du plan de sauvetage d’AREVA, EDF s’est engagé à acquérir la branche réacteur (AREVA NP) dont la valeur est estimée à 2,5 milliards d’euros.
Enfin, EDF s’est engagée à construire deux réacteurs EPR à Hinckley Point, au Royaume-Uni. Le coût de construction estimé à 25 milliards d’euros, qui excède la valorisation du groupe en Bourse estimé à 21,6 milliards d’euros, serait supporté au deux tiers par l’énergéticien, le tiers restant par un partenaire chinois.
Emmanuel Macron a pu présenter aux députés la stratégie de l’État pour assurer l’avenir de l’énergéticien français.