Grands discours parlementaires

  • Léopold Sédar Senghor (29 janvier 1957)

    Léopold Sédar Senghor : « Je vous dis que la France est un arbre vivant » (29 janvier 1957)

    Dans le discours prononcé le 29 janvier 1957 Léopold Sédar Senghor s'oppose aux décrets d'application de la loi-cadre relative aux territoires d'outre-mer soumis à l'examen de l'Assemblée nationale. Le 19 juin 1956 l'Assemblée nationale venait d'adopter par 470 voix contre 105 la loi-cadre dont le projet avait été présenté par Gaston Defferre. Le titre VIII de la Constitution de la Quatrième République créant en 1946 l'Union française avait institué un nouveau cadre juridique pour l'outre-mer. Couvrant plus de sept millions de kilomètres carrés, plus de dix fois la superficie de la métropole, l'Union française était composée de douze territoires regroupés en deux fédérations, l'Afrique Occidentale française (AOF) et l'Af...
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  • Pierre Mendès France (22 juillet 1954)

    Pierre Mendès France (1954) : Cessation des hostilités en Indochine (22 juillet 1954)

    Le 7 mai 1954, la défaite de Dien Bien Phu conduit à la nomination de Pierre Mendès France à la tête du Conseil et à son investiture par 419 voix pour. Lors de son discours d’investiture, PMF souhaite régler le conflit indochinois en un mois, sans quoi il s’engage à démissionner. Le 18 juin, il traite directement avec les émissaires du Viet-Minh et les accords sont conclus dans la nuit du 20 au 21 juillet 1954.
    Le 22 juillet, il rend compte à l’Assemblée nationale des pourparlers et de leurs conséquences et le 23 juillet, 462 députés adoptent l’ordre du jour approuvant l’action du Président du Conseil.
    Ainsi est mis fin à une guerre qui a duré sept ans et qui a fait 92 000 morts ou disparus et 114 000 blessés....
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  • Pierre Mendès France (3 juin 1953)

    Pierre Mendès France : « Gouverner c'est choisir » (3 juin 1953)

    Depuis le 21 mai 1953 et la démission du gouvernement Mayer, Pierre Mendès France, député de l’Eure, est le quatrième homme pressenti par Vincent Auriol, après Guy Mollet, André Diethelm et Paul Reynaud pour être investi comme Président du Conseil.
    Malgré un discours ferme et indépendant devant l’Assemblée nationale, en ce 3 juin 1953, il n’obtient que 301 voix au lieu des 314 requises, à cause de sa position sur l’Indochine, et c’est finalement Joseph Laniel qui est investi, après quarante jours de crise.
    Néanmoins, Pierre Mendès France revient sur le devant de la scène en juin 1954 et est nommé Président du Conseil pour régler les multiples crises françaises.

       

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  • Pierre-Henri Teitgen (11 avril 1952)

    Pierre-Henri Teitgen : Réponses aux attaques de Charles Maurras contre la Résistance (11 avril 1952)

    Fin mars 1952, l'hebdomadaire royaliste Aspects de la France, substitut de L'Action française interdite en 1945, publia un article de Charles Maurras dénonçant la Résistance et l'épuration. Maurras condamné en 1945 aux travaux forcés à perpétuité pour intelligence avec l'ennemi par la cour de justice de Lyon, demandait la peine capitale pour M. de Menthon, député MRP, garde des sceaux à la Libération.

    L'Assemblée nationale répliqua le 11 avril à cette diatribe qui, par son outrance, ressuscitait la violence polémique de la IIIe République, dont Charles Maurras était resté fondamentalement le contemporain.

         

    M. Pierre-Henri Teit...

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  • Pierre Mendès France (30 décembre 1951)

     Pierre Mendès France (1951) : « Pour une solution négociée en Indochine » (30 décembre 1951)

    Cela fait cinq ans que dure la guerre d’Indochine, lorsque Pierre Mendès France, député de l’Eure, demande, en ce 30 décembre 1951, à l’Assemblée nationale, à ce que soit trouvé un accord avec le Viet-Minh, l’organisation indépendantiste indochinoise.
    Il s’inquiète du poids des dépenses militaires françaises en Asie qui affaiblissent l’effort de défense en Europe et qui risquent de conduire à la prééminence de l’Allemagne fédérale dans la future armée européenne. Selon lui, il est temps de faire des choix.

     

    M. Pierre Mendès France.

    [...]

    J'ai demandé le changement de notre politique en Indochine. Je n'ai jamais demandé l'abandon pur et simple,...

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  • Germaine Poinso-Chapuis (18 septembre 1951)

    Germaine Poinso-Chapuis : « Il faut garantir un pouvoir d’achat minimum aux classes les plus défavorisées » (18 septembre 1951)

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    Les Trente Glorieuses (1946-1975) sont caractérisées par une forte croissance économique, une hausse générale du niveau de vie, mais aussi une importante inflation. En France, la hausse des prix est particulièrement élevée dès juin 1950 en raison de la guerre de Corée qui accroît la demande de matières premières.
    Malgré une hausse des salaires et notamment du salaire minimum instauré en février 1950, le pouvoir d’achat des salariés recule. Germaine Poiso-Chapuis, députée MRP des Bouches-du-Rhône et première femme à avoir détenu un ministère à part entière entre 1947 et 1948, dépose alors une proposition de loi visant à créer une double échelle mobile des salaires.
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  • René Capitant (20 décembre 1947)

    René Capitant (1947) : Il faut retourner à l'électeur et le consulter avec une loi électorale nouvelle, comportant un scrutin majoritaire (20 décembre 1947)

    M. René Capitant, docteur et agrégé des Facultés de Droit, est nommé en 1930 à l'université de Strasbourg. Il est le fils d'Henri Capitant, membre de l'Institut. Il répond à l'appel du 18 juin, puis est à l'origine du mouvement de résistance Combat outre-mer. Il prend part activement à la libération d'Alger. L'ordonnance du 17 septembre 1943 crée une Assemblée consultative provisoire, installée d'abord à Alger, puis, après la Libération, transférée à Paris à compter du 7 novembre 1944. René Capitant en est membre. Il est nommé membre du CFLN, présidé par le général de Gaulle, comme représentant de la Résistance. En septembre 1944, il devient ministre de...

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  • Général de Gaulle (31 décembre 1945)

    Général de Gaulle (1945) : Déclarations à l'Assemblée constituante (débat sur les crédits de la défense nationale) (31 décembre 1945)

    Le 31 décembre 1945 et le 1er janvier 1946, au cours d'un débat de quarante heures, la Première Assemblée nationale constituante examine le budget par ministère afin d'accélérer la procédure d'examen de la loi de finances pour 1946. L'Assemblée siège le lundi 31 décembre à partir de 9 heures jusqu'au mardi 1er janvier à 20 h 25. Elle discute les crédits de la défense nationale dans la nuit de la Saint-Sylvestre à 2 heures et demi du matin.

    Le groupe socialiste, par un amendement Capdeville, propose une réduction de 20 % de ces crédits. André Philip, député socialiste du Rhône, défend la position du groupe dont il est membre et à laquelle se rallie le groupe communiste :...

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  • Général de Gaulle (23 novembre 1945)

    Général de Gaulle : Présentation du Gouvernement d'unité nationale (23 novembre 1945)

    Le 13 novembre 1945, le général de Gaulle forme son deuxième Gouvernement d’unité nationale. Il se caractérise par l'entrée de cinq ministres communistes : Maurice Thorez, Ambroise Croizat, François Billoux, Marcel Paul et Charles Tillon, après avoir réalisé 26 % des voix aux élections d'octobre 1945 et obtenu 160 sièges. Ce 23 novembre, il présente le nouveau Gouvernement devant les députés.
    Trois mois plus tard, il part : « Le régime exclusif des partis est reparu. Je le réprouve. Mais, à moins d'établir par la force une dictature dont je ne veux pas, et qui sans doute tournerait mal, je n'ai pas les moyens d'empêcher cette expérience. » et laisse la place à Félix Gouin à la tête du Gouvernement provisoire de la Républ...
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  • Général de Gaulle (15 mai 1945)

    Général de Gaulle : « La victoire est aux dimensions de la guerre » (15 mai 1945)

    Depuis la fin de l'année 1943, l'Assemblée consultative, qui réunissait des représentants de la Résistance et d'anciens parlementaires, avait permis de mettre fin en partie à l'éclipse des institutions représentatives françaises dans l'attente de la restauration de la démocratie dans une France libérée. Créée par l'ordonnance du 24 septembre 1943, l'Assemblée consultative provisoire, siégeait auprès du Comité français de libération nationale (CFLN), lui-même créé le 3 juin 1943, et quelques mois coprésidé par les généraux Giraud et de Gaulle. L'Assemblée consultative provisoire pouvait émettre des avis, parfois obligatoires, et demander à être tenue au courant de l'action du CFLN, sans que la responsabilité d...

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