Grands discours parlementaires

  • Léon Blum (6 juin 1936)

    Léon Blum (1936) : « Nous sommes un Gouvernement de Front populaire » (6 juin 1936)

    Un mois après la victoire de la coalition du Front populaire, Léon Blum se présente devant la Chambre ; il annonce qu'il appliquera le programme d'une majorité de rassemblement qui n'est pas celle du parti socialiste.

                

      

    M. le président. La parole est à M. le Président du Conseil, pour une communication du Gouvernement. (Vifs applaudissements à l'extrême gauche et à gauche.)

    M. Léon Blum, Président du Conseil. Messieurs, le Gouvernement se présente devant vous au lendemain d'élections générales où la sentence du suffrage universel, notre juge et notre maître à tous, s'...

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  • Maurice Thorez (15 juin 1934)

    Maurice Thorez : « Les prolétaires ne veulent pas la guerre » (15 juin 1934)

    Le 6 février 1934 au soir, une manifestation antiparlementaire organisée par des associations d’anciens combattants et des ligues d’extrême-droite se tient à Paris, devant la Chambre des députés. Elle dégénère rapidement en émeute et fait quelques dizaines de morts et des milliers de blessés.
    Quelques jours après, Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste et député de la Seine, profite du débat sur les crédits militaires pour se livrer à une violente attaque contre la politique militaire du Gouvernement d’Union nationale dirigé par Gaston Doumergue. Il invite les militants de la SFIO, de la CGT et de la Ligue des droits de l’homme à rejoindre le parti communiste pour préparer une union antifasciste. Le 12 juillet 19...
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  • Édouard Herriot (17 juin 1924)

    Édouard Herriot (1924) : Le programme du Gouvernement républicain (17 juin 1924)

    Édouard Herriot est nommé Président du Conseil le 14 juin 1924 par le nouveau Président de la République, Gaston Doumergue, après que le Cartel des gauches a remporté les élections de mai.
    Dans ce discours, il présente le programme du Gouvernement.
    Ardent défenseur de la laïcité, il souhaite étendre les lois laïques à l’Alsace-Lorraine et rompre les relations diplomatiques avec le Vatican mais il est désavoué par le Conseil d'État, le Sénat et l’opposition populaire.
    N’ayant pas trouvé de remède à la crise économique qui touche la France, il doit démissionner le 10 avril 1925. Par la suite, Édouard Herriot a présidé la Chambre des députés puis l’Assemblée nationale.

      

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  • Pierre-Etienne Flandin (8 mai 1919)

    Pierre-Etienne Flandin, « Dans peu de temps, vous appellerez les femmes à siéger sur ces bancs. » (8 mai 1919)

    Le 6 août 1914, René Viviani, Président du Conseil, lance son « Appel aux femmes françaises » qui rencontre un franc succès puisque la mobilisation féminine est spectaculaire, aussi bien dans les exploitations agricoles que dans les usines d’armement, et contribue largement à la victoire finale.
    Cette forte participation féminine à l’effort de guerre ravive la question du droit de vote des femmes, déjà réclamé par Olympe de Gouges en 1791 dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, et repris ensuite par le mouvement suffragiste.
    Pierre-Etienne Flandin, député de l’Yonne, est rapporteur de la commission du Suffrage universel. Il s’engage en faveur du vote des femmes et d...
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  • Georges Clemenceau (8 mars 1918)

    Georges Clemenceau : « Je fais la guerre » (8 mars 1918)

    Georges Clemenceau, ministre de la Guerre et Président du Conseil, s’est présenté devant les députés le 20 novembre 1917 avec « l’unique pensée d’une guerre intégrale ». Sa détermination le conduit à s’impliquer directement dans la conduite des opérations militaires.
    Ce discours est prononcé cinq jours après le traité de Brest-Litovsk qui acte la défection de la Russie bolchévique ; sous l’impulsion de Clemenceau, le commandement unique des forces alliées revient au général Foch.
    Il dresse le portrait d’une France apaisée et tournée vers la victoire, alors que la guerre épuise la population et les soldats au front et que le jour même, des obus allemands ont touché le ministère de la Guerre. A l’issue de ce discours, il obtient la confiance p...
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  • Paul Deschanel et René Viviani (4 août 1914)

    Paul Deschanel et René Viviani, « Y a-t-il encore des adversaires ? Non, il n’y a que des Français » (4 août 1914)

    Le 3 août 1914, l’ambassadeur d’Allemagne a annoncé au Quai d’Orsay que son pays déclarait la guerre à la France. La séance parlementaire du 4 août est donc exceptionnelle et a pour but de voter les crédits de guerre.
    Paul Deschanel, Président de la Chambre des députés, y prononce l’éloge funèbre de Jean Jaurès, assassiné au soir du 31 juillet par le nationaliste Raoul Villain.
    Puis, René Viviani, Président du Conseil, lit le message du Président de la République, Raymond Poincaré, dans lequel il développe le thème du pacifisme français et proclame « l’union sacrée ». Puis Viviani affirme que la France a toujours cherché à rester conciliante : « La France, injustement provoquée, n’a p...
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  • Jean Jaurès (17 juin 1913)

    Jean Jaurès : Contre la loi des trois ans (17 juin 1913)

    Porte-parole des pacifistes, Jean Jaurès fait face depuis quelques mois à une déferlante nationaliste, à l’approche du conflit mondial. Raymond Poincaré élu le 17 janvier 1913 Président de la République, est le principal artisan du projet de loi visant à étendre le service militaire de deux à trois ans, en réponse à l’augmentation des effectifs militaires en Allemagne. Jaurès qualifie ce projet de « crime contre la République ».
    Ce discours est l’un des derniers grands discours parlementaires prononcés par Jaurès, il y dénonce la répression du Gouvernement à l’égard des manifestants qui refusent l’allongement du service militaire et défend le droit à l’insurrection populaire.
    La loi des trois ans est adoptée le 19 juillet, par 358 députés con...
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  • Marcel Sembat (3 décembre 1912)

    Marcel Sembat (1912) : « La liberté d'être cubiste » (3 décembre 1912)

    Jules-Louis Breton interpelle le Gouvernement qu'il accuse de cautionner les extravagances de certains artistes du Salon d'automne exposés au Grand Palais. Contre ceux de ses collègues qui dénigrent les tentatives d'art moderne, Marcel Sembat défend le principe de la liberté des essais en art, tout en refusant l'idée d'un art soutenu par l'État. Marcel Sembat, très lié aux milieux artistiques, connaissait Marquet, Signac, Redon. Sa femme, Georgette Agutte, peintre fauviste et sculpteur, a légué au musée de Grenoble une importante collection de peintures modernes (oeuvres de Derain, Matisse, Marquet, Rouault, Signac).

      

      

    M. Marcel Sembat. ...Il ne faut pas demander à toute te...

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  • Francis de Pressensé (13 juillet 1906)

    Francis de Pressensé (1906) : Réintégration du capitaine Dreyfus et du colonel Picquart (13 juillet 1906)

    Bien que le capitaine Alfred Dreyfus ait été gracié par le président de la République le 19 septembre 1899, sa réhabilitation ne survient que sept ans plus tard, grâce à l’obstination de ses partisans, parmi lesquels Jean Jaurès et Emile Zola.
    Le 13juillet 1906, la Chambre des députés vote, à une large majorité, deux projets de loi de réintégration dans l’armée du capitaine Dreyfus et du colonel Georges Picquart qui avait découvert la vérité dès 1896. Ces projets prévoient aussi la promotion des deux officiers à des grades supérieurs, respectivement chef d’escadron et général de brigade.
    Néanmoins, Francis de Pressenssé, député socialiste de Lyon, ancien journaliste du Temps, fondateur et prés...
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  • René Viviani (8 novembre 1906)

    René Viviani (1906) : La création d'un ministère du travail (8 novembre 1906)

    René Viviani (1863-1925) est élu député socialiste de la Seine en 1893. Dans le Gouvernement qu'il constitue le 25 octobre 1906, Clemenceau crée le ministère du travail et de la prévoyance sociale qu'il confie à Viviani. Celui-ci occupera ce poste jusqu'à novembre 1910. Il sera par la suite ministre de l'instruction publique (1913-1914) et Président du Conseil du 13 juin 1914 au 29 octobre 1915. Il convient de rappeler que c'est sous le ministère Sarrien que venait d'être adoptée la loi du 13 juillet 1906 sur le repos obligatoire de 24 heures

      

      

    Messieurs, ici dans cette enceinte et hors de cette enceinte, un malentendu formidable s'appesantit généralem...

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