Né le 6 octobre 1884 à Bordeaux (Gironde).
Député de la Gironde de 1924 à 1942.
Ministre du Travail du 9 février au 8 novembre 1934. Ministre d'Etat du 23 au 27 juin 1940. Ministre de l'Intérieur du 27 juin au 10 juillet 1940.
Il fit ses études à Bordeaux et devint chirurgien dentiste. Attiré très jeune par la politique il avait, dès l'âge de 20 ans, adhéré au parti socialiste. En 1908, il était devenu secrétaire général de la fédération S.F.I.O. de la Gironde et conseiller municipal de sa ville natale en 1912.
Il fut deux fois candidat aux élections législatives à Blaye avant la guerre qu'il passa tout entière en première ligne. A compter de 1919, il se consacra entièrement à la politique : ayant repris le secrétariat général de la fédération socialiste, qu'il réorganisa après la scission avec les communiste, il devint conseiller général en 1924 puis maire de Bordeaux l'année suivante. S'étant bientôt affirmé comme un grand administrateur, il devait rester à la tête de cette grande cité jus qu'à la Libération et marquer sa gestion de réalisations importantes : construction de grands abattoirs, de piscines, de la bourse du travail, du stade municipal, etc..
Simultanément, il avait été élu député de la Gironde (3e circonscription de Bordeaux) en tête de la liste du bloc des gauches, ayant recueilli personnellement 76.650 voix sur 187.689 votants. Il devait être constamment réélu jusqu'à la seconde guerre, au deuxième tour, en 1928, par 11.419 voix contre 7.874 à Caillier, sur 20.748 votants ; au premier tour en 1932, par 14.659 voix contre 4.864 à de Wissant sur 21.393 votants ; de justesse, au second tour, en 1936 par 10.379 voix contre 10.358 à Vielle, sur 21.593 votants. , Secrétaire de la Chambre, membre de diverses commissions : enseignement et beaux-arts, armée, travaux publics et moyens de communication, finances, enfin administration générale, départementale et communale, il participa activement aux travaux parlementaires. Auteur de nombreux avis et propositions de loi, il intervint souvent et dans les domaines les plus variés, notamment au cours des débats budgétaires où il fut, en 1933, rapporteur du budget de l'Education nationale.
C'est surtout son activité politique qui en faisait un homme de premier plan. Représentant avec Déat, Renaudel, Ramadier et Montagnon la fraction de droite de la S.F.I.O. et partisan, comme eux, de la participation au pouvoir, il prit au congrès de 1933, à Avignon, la direction des « mous » dits aussi « néo-socialistes ». Il fut exclu avec eux et entraîna dans la dissidence la fédération de la Gironde. Il fonda avec Marcel Déat le parti socialiste français dont la devise était : « ordre, autorité, nation ».
Après le 6 février 1934, lorsque le président Doumergue organisa le cabinet de trêve, il fit appel à Adrien Marquet pour prendre le portefeuille du Travail. Dans ce poste, qu'il n'occupa que quelques mois, le maire de la ville la mieux administrée de France opéra un redressement notable, fit montre de qualités d'homme de gouvernement et mit en œuvre un programme de travaux contre le chômage qui porte son nom et qui peut être considéré comme la première œuvre d'une planification en France.
A la chute du cabinet Doumergue, il déclina l'offre qui lui était faite par Flandin du portefeuille de la Guerre dans la nouvelle combinaison.
Favorable à un rapprochement franco-allemand, défenseur de la politique de Munich, Marquet soutint en 1939 avec Marcel Déat qu'il ne fallait pas « mourir pour Dantzig » et appuya la proposition faite par Mussolini d'une conférence en vue de régler le problème du « corridor ».
A Bordeaux, où le gouvernement s'était replié devant l'avance allemande en juin 1940, il fut l'un des protagonistes de l'armistice. Le maréchal Pétain le nomma ministre d'Etat le 23 juin puis, le 27, ministre de l'Intérieur.
Le 10 juillet, Marquet accordait bien entendu au Maréchal les pouvoirs constituants qu'il demandait.
Né le 6 octobre 1884 à Bordeaux (Gironde)
Décédé le 3 avril 1955 à Bordeaux
Député de la Gironde de 1924 à 1942
Ministre du travail du 9 février au 8 novembre 1934
Ministre d'Etat du 23 au 27 juin 1940
Ministre de l'intérieur du 27 juin au 10 juillet 1940
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Tome VII, p. 2377, 2378)
Exclu de la SFIO avec Marcel Déat, Pierre Renaudel, Barthélémy Montagnon et une vingtaine d'autres députés socialistes le 5 novembre 1933, Adrien Marquet et ses amis fondent en décembre de la même année un groupe indépendant qui prend le nom de « Parti socialiste de France ». Dès lors, Adrien Marquet commence à se laisser progressivement entraîner dans la voie du fascisme « Quelles raisons aurions-nous d'être nous, Parti socialiste de France (...), si nous ne sommes pas anti-marxistes, anti-blumistes, anti-communistes ? », écrit-il. Trois ans plus tard, il parlera de « Léon Blum et la Juiverie » (Adrien Marquet, l'homme d'une ville, Hélène Sarrazin).
Adrien Marquet sera dès 1937 un familier d'Otto Abetz, ambassadeur d'Allemagne à Paris. Ce diplomate nazi et francophile tisse sa toile parmi les intellectuels et le personnel politique français. Le député bordelais s'y laisse prendre sans résister.
Son amitié avec Pierre Laval lui vaut, le 23 juin 1940, d'être nommé par le maréchal Pétain dernier ministre de l'intérieur de la Troisième République. Adrien Marquet déclare alors à la radio : « Nous sommes dans les décombres du régime capitaliste, libéral et parlementaire... Il faut concilier les points de vue allemand et français ; de cette collaboration dépend le retour à la vie normale. » Il est ainsi le premier homme politique français à parler de « collaboration »
Peu apprécié du maréchal Pétain, il est remplacé au ministère de l'intérieur par Marcel Peyrouton deux mois plus tard. En 1942, au plus fort de la collaboration, il harcèle encore Pierre Laval qui lui refuse le ministère de la justice puis celui des colonies. Bien qu'il ait fait délivrer des visas français à un certain nombre de Juifs du spectacle ou de la presse, il ne fera rien, en 1944, pour soustraire à la mort et à la déportation Joseph Benzacar, juif d'origine portugaise, son premier adjoint à la mairie de Bordeaux en 1940.
Frappé d'indignité nationale en 1945, Adrien Marquet meurt, le 3 avril 1955, d'une crise cardiaque à la sortie d'une réunion politique.
Il était âgé de 70 ans.