Né le 3 avril 1895 à Pantin (Seine).
Député du Cher de 1936 à 1942.
Robert Lazurick est né à Pantin, dans un foyer modeste de trois enfants qui, grâce aux sacrifices de leurs parents, purent faire leurs études.
Sa dure enfance marqua son activité politique d'avant la guerre de 1914. Adolescent, il devint disciple de Jean Jaurès. A 16 ans, il dirige déjà un petit hebdomadaire : La jeunesse socialiste. Il a 19 ans quand il termine sa licence en droit à la faculté de Paris et qu'éclate la Grande Guerre. Il s'engage dans l'infanterie et se battra en première ligne pendant quatre années. Il vécut l'enfer de Verdun et participa à la campagne d'Orient. Sergent, il fut décoré de la Croix de guerre, avec plusieurs citations.
Démobilisé, Robert Lazurick s'inscrit au barreau de Paris. Avocat à la Cour d'appel, il entame une remarquable carrière en se faisant, le champion des causes politiques dites perdues. C'est ainsi qu'il défend un anarchiste, Louis Lecoin, les Martiniquais qui s'étaient rebellés contre le gouvernement ou les grèves justifiées et quelquefois violentes des mineurs.
Mais son goût pour le journalisme l'amène à collaborer dès 1920 comme chroniqueur judiciaire à l'Ere nouvelle et à La Volonté, et à fonder en 1925 le journal Le Soir qui paraîtra jusqu'en 1932 et dont il sera à la fois éditorialiste, secrétaire général et membre du comité de direction. Pourtant, la marche de l'Europe le fascine et le préoccupe. Rompant d'une manière éclatante avec la fraction bolchevique du parti communiste, il s'attire dès 1923 l'inimitié durable de ce parti. En 1925, il devient directeur de cabinet de Pierre Laval, ministre des Travaux publics de l'époque. En 1935, il se présente aux élections municipales de Saint-Amand-Montrond, chef-lieu d'arrondissement du Cher. Devenu maire de cette ville, il le restera jusqu'en 1940 et multipliera les efforts pour la moderniser et l'équiper d'usines, et restaurer ses demeures anciennes.
En mai 1936, ses administrés l'élisent député de la circonscription de Saint-Amand-Montrond. Candidat du Front populaire, il avait obtenu au premier tour 6.463 voix sur 24.310 votants contre 6.237 voix à Bornet et 5.137 voix à Contades. Au second tour, il obtient 13.343 voix contre 11.545 à Contades.
A la Chambre des députés, il siège dans les rangs du parti socialiste S.F.I.O. et devient membre de la commission de l'armée. Il mène alors parallèlement et avec la même fougue sa double activité de journaliste et de parlementaire.
En 1937, avec un de ses anciens collaborateurs du Soir, L.-O. Frossard, qui deviendra ministre du gouvernement Léon Blum, il crée un nouveau quotidien, La Justice, dont la seconde guerre mondiale interrompra la publication.
Au Palais Bourbon, intervenant dans les discussions de plusieurs interpellations sur la défense nationale, il dénonce avec lucidité le péril hitlérien. Il prend la parole à de nombreuses reprises au cours de la discussion des projets de loi relatifs à la stabilisation des prix, à la répression des hausses injustifiées, à l'échelle mobile des salaires, aux procédures de conciliation et d'arbitrage, au vote des budgets de 1937, 1938 et 1939 et propose une simplification des procédures budgétaires.
En juin 1940, dès l'armistice, il affirme son opposition à toute tentative de rapprochement avec le Troisième Reich et n'hésite pas à dire à Pierre Laval, président du conseil de la collaboration : « Je suis sûr de la victoire finale. A terme, l'Allemagne est perdue. » Le 10 juillet 1940, il vote contre le maréchal Pétain et fait partie des voyageurs du « Massilla » qui rêvaient d'organiser un gouvernement de salut public au Maroc.
Né le 3 avril 1895 à Pantin (Seine)
Décédé le 18 avril 1968 à Paris
Député du Cher de 1936 à 1941
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2170)
Résolument hostile à toute tentative de rapprochement avec le IIIe Reich et revendiquant publiquement, en outre, ses origines israélites, Robert Lazurick est très vite déchu de ses mandats électifs par le gouvernement de Vichy. Il est également frappé d'interdiction dans le département de l'Allier et, sous menace d'internement, de celle de retourner dans le Cher où l'on prétend que sa présence serait cause d'agitation.
Dès l'hiver 1940-1941, il prend contact avec plusieurs réseaux de résistance. Il fonde, au début de 1942, à Nice, le journal clandestin L'Aurore, dont seize numéros seront diffusés pendant l'occupation. Devenu un homme traqué, à Toulouse et à Lyon, il échappe à l'arrestation. Il sera tout de même à Paris pendant les combats de la Libération.
L'Aurore prend alors de l'essor. Robert Lazurick s'y engage publiquement, demandant l'amnistie, se dressant en 1947 contre « la menace communiste », défendant le droit à l'existence d'Israël, luttant en faveur des Français d'Algérie. Il ne sollicitera plus aucun mandat politique.