Eugène, François, Auguste d'Arnaud de Vitrolles

1774 - 1854

Informations générales
  • Né le 11 août 1774 à Vitrolles ( - Généralité de Grenoble France)
  • Décédé le 1er août 1854 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
Ire législature
Mandat
Du 22 août 1815 au 5 septembre 1816
Département
Basses-Alpes
Groupe
Ultras

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1815 à 1816, et pair de France, né au château de Vitrolles (Généralité de Grenoble) le 11 août 1774, mort à Paris (Seine) le 1er août 1854, d'une vieille famille parlementaire de Provence, il fut élevé par son oncle, l'abbé de Pina, grand-vicaire du Puy, qui le fit entrer au collège de cette ville. Là, il prit des leçons d'escrime d'un sergent de Royal-marine, Bernadotte, le futur roi de Suède, qui, en 1801, fit rayer son ancien élève de la liste des émigrés.

M. de Vitrolles, qui voyageait en Suisse au début de la Révolution, ne rentra pas en France, s'enrôla, à 17 ans, dans l'armée de Condé, fut rappelé en 1792 à Aix pour des intérêts de famille à la mort de son père, rejoignit l'armée de Condé, se distingua à Bertzheim (1793), et quitta l'armée en 1794. Sans ressources, il fut, par l'intermédiaire de Mounier ancien constituant, émigré comme lui, présenté à Erfurth à la duchesse de Bouillon, dont il épousa la fille adoptive, Mlle de Folleville (1795). Après un court séjour en Allemagne, il passa en Angleterre, rentra secrètement en France en 1799, se cacha près de Ruremonde, d'où était sa femme, et fut rayé de la liste des émigrés sous le Consulat.

L'empereur le nomma, sans le consulter, maire de Vitrolles, conseiller général des Hautes-Alpes, et inspecteur des bergeries impériales, et le créa baron de l'Empire le 15 juin 1812. Lié avec le duc de Dalberg et avec Talleyrand, il s'associa aux vues de ce dernier en 1814, se rendit auprès des alliés, plaida auprès du czar la cause des Bourbons, et parvint à provoquer la rupture du congrès de Châtillon, dernier espoir de l'empereur. Après une entrevue à Nancy avec le comte d'Artois, il le précéda à Paris, et fut nommé par ce prince secrétaire d'Etat provisoire (16 avril 1814) ; mais l'arrivée de Louis XVIII amoindrit son influence, et il dut se contenter du titre de secrétaire des conseils du roi.

Lors du retour de l'île d'Elbe, il conseilla bravement au roi de se mettre à la tête des départements de l'Ouest ; mais l'avis du départ pour Gand prévalut, et M. de Vitrolles fut chargé d'aller soulever le Midi. Rendu à Toulouse, il concentra tous les pouvoirs entre ses mains, organisa des bataillons de volontaires royaux, mais, trahi par la révolte d'un bataillon d'artillerie, fut arrêté, et enfermé à Vincennes, puis à l'Abbaye. Un ordre de Fouché lui rendit la liberté après Waterloo, et, au retour de Gand, il fut placé par le duc d'Angoulême à la tête du mouvement réactionnaire à Toulouse. Le départ du duc pour Paris mit fin à son autorité.

Elu, le 22 août 1815, député du grand collège des Basses-Alpes, par 77 voix (119 votants, 179 inscrits), il fut nommé, un mois après (19 septembre) ministre d'Etat et membre du conseil privé, siégea à la Chambre parmi les ultras, s'opposa à la dissolution du 5 septembre 1816, et devint un des agents les plus actifs et les plus habiles de la politique personnelle de Monsieur. Il rédigea en 1816 le Mémoire confidentiel et, en 1818, la Note secrète que ce prince adressa aux cabinets étrangers pour leur exposer son système de gouvernement, et perdit, à cette occasion, son titre de ministre d'Etat, que le roi ne lui rendit que le 7 janvier 1824.

Nommé ministre plénipotentiaire à Florence (décembre 1827), il faillit entrer dans le ministère Martignac, conseilla l'appel de M. de Polignac aux affaires, fut nommé maréchal de camp le 7 janvier 1828, et pair de France le 7 janvier 1830. On ne le mit pas dans le secret des Ordonnances, dont il obtint trop tard le retrait, le 29 juillet. La chute de la branche aînée le rendit à la vie privée.

Compromis un instant dans la tentative de la duchesse de Berry en Vendée (1832), il fut arrêté lors du pillage de l'archevêché, et relâché presque aussitôt ; il passa le reste de sa vie à l'écart de la politique, occupé de la rédaction de ses Mémoires, et d'une active correspondance avec les amis qu'il avait dans tous les partis, notamment avec Lamennais, et qu'il devait autant à la bienveillance de son caractère qu'à la haute distinction de manières qu'il avait gardée de l'ancien régime.

On a de lui : De l'Economie publique réduite à un principe (1801); Le ministère dans le gouvernement représentatif (1814).