Henri Vin

1922 - 1985

Informations générales
  • Né le 29 août 1922 à Carignan (Ardennes - France)
  • Décédé le 11 septembre 1985 à Reims (Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mai 1977 au 2 avril 1978
Département
Ardennes
Groupe
Union démocratique pour la V° République

Biographies

Biographie de la Ve République

VIN (Henri, Adolphe, Jean)
Né le 29 août 1922 à Carignan (Ardennes)
Décédé le 11 septembre 1985 à Reims (Marne)

Député des Ardennes de 1977 à 1978

Henri Vin naît à Carignan, dans cette partie du département des Ardennes qui jouxte à la fois la Gaume, en Belgique, et la Lorraine française. L’essentiel de son existence devait se dérouler du reste dans le canton de Carignan. Il a dix-sept ans à peine lorsque la France déclare la guerre à l’Allemagne et quelques mois de plus lorsqu’est est signé l’armistice. Le jeune Ardennais, dont la région a déjà durement souffert pendant la Première guerre mondiale, ne se résigne pas à la défaite. Son engagement dans les Forces Françaises Libres devait lui valoir d’être décoré de la croix de guerre 1939-1945 avec palmes ainsi que de l’ordre de Léopold (Belgique) et de la Freedom medal (Etats-Unis). De retour dans ses Ardennes natales après la guerre, il y devient instituteur. C’est à Linay, non loin de Carignan, qu’il épouse Jeanny Rosoy, en mars 1951. Huit ans plus tard, il est élu maire de Margut. Les électeurs de ce bourg lui renouvellent leur confiance à quatre reprises : en 1965, 1971, 1977 et 1983. Il entre également au Conseil général pour y représenter le canton de Carignan.
Au lendemain des événements de mai 1968 et de la dissolution de l’Assemblée nationale, Henri Vin se présente aux élections législatives comme candidat de « Défense des libertés et de la République » dans la 3ème circonscription des Ardennes. Il y affronte l’ancien résistant Jacques Sourdille, médecin réputé et spécialisé en ophtalmologie, candidat à la demande du Premier ministre Georges Pompidou. Ce parachutage suscite une autre candidature se réclamant de la majorité, celle de Républicain indépendant Pierre Vassal, tandis que Robert Chazelle reçoit l’investiture du Centre démocrate. La division des modérés profite au sortant, le FGDS Guy Desson, vainqueur du général Roger Noiret un an plus tôt. Il arrive en effet en tête avec 27,2% des voix au 1er tour. Jacques Sourdille devance de peu Henri Vin : 22,9% des suffrages exprimés contre 20,3%. Les cantons de Buzancy (40,9%) et de Carignan (33,8%) accordent leur préférence au maire de Margut au 1er tour. Il se désiste en faveur de Jacques Sourdille qui, malgré ces dissensions dans la majorité, défait Guy Desson en profitant de la « vague gaulliste » le 30 juin 1968.
Henri Vin devient professeur de collège d’enseignement général à la fin des années 1960. Tirant les leçons du scrutin précédent, le gaulliste Jacques Sourdille cherche à limiter les affrontements fratricides à l’approche d’un vote qui s’annonce difficile pour la droite en mars 1973. Il propose à Henri Vin, élu du canton alors le plus peuplé de la circonscription derrière celui de Sedan-Nord, de devenir son suppléant. Le tandem Sourdille-Vin recueille 39,8% au 1er tour (30,6% dans le canton de Carignan), puis 51,9% une semaine plus tard, face au socialiste Jean-François Dromby. Brillant médecin, « parachuté » ayant réussi à s’implanter -dans le canton de Grandpré, parlementaire très actif, respecté par ses collègues comme au plus haut niveau de l’Etat : le « profil » de Jacques Sourdille est assurément celui d’un « ministrable » dans les années 1970. Son entrée dans le gouvernement de Raymond Barre au printemps 1977 comme secrétaire d’Etat à la Recherche conduit Henri Vin à le remplacer sur les bancs du Palais-Bourbon jusqu’à la fin de la 5ème législature.
Le maire de Margut s’inscrit au groupe des Rassemblement pour la République (RPR) et appartient à la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale. Cette dernière est alors présidée par le député gaulliste de la Côte d’Or Henry Berger. Henri Vin ne siège que pendant quelques mois et ne prononce aucune intervention dans l’hémicycle, ni ne dépose de proposition de loi sur le bureau de l’Assemblée nationale. Il ne prend pas part au vote sur l’élection des représentants à l’Assemblée des communautés européennes (21 juin 1977).
C’est à nouveau avec Henri Vin que Jacques Sourdille, devenu également président du Conseil régional de Champagne-Ardenne, sollicite en mars 1978 le soutien des électeurs de la 3ème circonscription des Ardennes, avec l’investiture du RPR et de l’UDF. Sa profession de foi électorale use de mots d’ordre classiques dans l’esprit mais atypiques dans la forme : la gauche est par exemple accusée de multiplier les « caresses démagogiques » ; le secrétaire d’Etat invite au contraire les Ardennais à aller « en avant comme avant ». Au second tour, 50,6% des voix se portent sur son nom.
Jacques Sourdille ne retrouve pas son portefeuille ministériel au lendemain de cette victoire il est vrai difficile et reprend sa place à l’Assemblée nationale. L’expérience parlementaire d’Henri Vin s’est donc limitée à peu. Après la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle en mai 1981, c’est sans Henri Vin, remplacé par le maire de Givonne Jean-Marie Gelu, que Jacques Sourdille cherche, sans succès, à résister à la poussée de la gauche –et surtout des socialistes-. Henri Vin est Vice-président du Conseil général des Ardennes lorsqu’il décède prématurément, quelques jours après avoir fêté ses 63 ans. Il était chevalier de la Légion d’honneur. Titulaire des Palmes académiques, il avait en outre reçu l’Ordre national du Mérite.