Antoine, Balthazar, Joseph d'André

1759 - 1825

Informations générales
  • Né le 2 juillet 1759 à Aix-en-provence ( - Généralité de Provence France)
  • Décédé le 16 juillet 1825 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 31 juillet 1790 au 16 août 1790
Présidence de l'Assemblée nationale
du 21 décembre 1790 au 4 janvier 1791
Présidence de l'Assemblée nationale
du 9 mai 1791 au 24 mai 1791

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 5 avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Aix-en-Provence (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée constituante de 1789, né à Aix (Généralité de Provence), le 2 juillet 1759, mort à Paris (Seine), le 16 juillet 1825, il était, dès l'âge de 19 ans, conseiller au parlement d'Aix.

Il fut choisi, le 5 avril 1789, pour représenter la noblesse de Provence aux états généraux, et marqua parmi les membres les plus actifs de cette assemblée. Avec la minorité de son ordre, il se réunit au tiers état après la séance du Jeu de Paume, et fut élu membre du comité de constitution.

Il siégea parmi les « constitutionnels, » s'occupa avec ardeur des projets de réorganisation judiciaire, auxquels il adhéra au nom du parlement d'Aix, prit part à la discussion de la déclaration des droits, et fut chargé d'une enquête (7 décembre 1789) sur les troubles survenus à Toulon par suite de la défense faite par le commandant du port aux ouvriers de l'arsenal de porter le pouf ou aigrette patriotique. Il se prononça (8 avril 1790), pour l'institution du jury au civil comme au criminel, pour l'amovibilité des juges et la fixation de la durée de leurs fonctions à 4 ans, proposa (8 mai) l'établissement d'un tribunal de cassation, vota l'admissibilité de tous les citoyens aux fonctions de juge (5 juillet), la publicité des opinions avec jugements motivés, et fut appelé, le 1er août, aux fonctions de président. Le 7 septembre, il provoqua, avec Dupont (de Nemours) la punition des « quidams » (sic) qui avaient fait, le 2, « des motions d'assassinat sous les fenêtres de l'Assemblée nationale » ; il prit souvent la parole sur les questions d'impôt, intervint pour défendre « Mesdames » arrêtées à Arnay-le-Duc, en février 1791, et demanda que leur arrestation fût déclarée illégale. A la séance du 7 avril suivant, il appuya une motion de Robespierre tendant à exclure du ministère pendant 4 ans, après l'exercice de leurs fonctions, les membres des législatures, du tribunal de cassation, etc., et à leur défendre de recevoir ou de solliciter du pouvoir exécutif aucune place, ni pensions, etc. Il proposa même que tous les membres de l'Assemblée prissent l'engagement de ne jamais solliciter de place pour qui que ce fût.

Trois fois réélu président, il exprima, après la fuite du roi, le vœu que les décrets rendus par l'Assemblée, quoique non revêtus de la sanction du pouvoir exécutif, eussent force de loi : mais, ayant été désigné, comme l'un des commissaires chargés d'interroger Louis XVI à son retour de Varennes, il s'opposa vivement à ce qu'il fût mis en cause, et réussit à faire écarter la question de déchéance. Cette attitude ayant provoqué dans les sociétés populaires de Paris et des départements un vif mécontentement, d'André résolut de tenir tête aux « clubistes » et fit voter (16 juillet) par l'Assemblée, que le département et la municipalité de Paris recevraient l'injonction de veiller avec soin à la tranquillité publique ; que les six accusateurs publics de la ville de Paris seraient chargés de faire informer sur le champ contre tous les perturbateurs du repos public ; que les ministres feraient exécuter, sous peine de responsabilité, ces mesures dans toute leur rigueur. Le lendemain 17, le parti constitutionnel ayant proclamé la loi martiale contre les attroupements, le sang coula au Champ-de-Mars. En butte à l'animadversion croissante du peuple, d'André plaida sa cause dans un écrit adressé « aux citoyens de Paris » (Imprimerie nationale, 1791). Il y maltraite les « clubistes de Marseille, » qui l'avaient dénoncé, dit qu'il a longtemps méprisé leurs « dégoûtantes platitudes, » et s'efforce de montrer que sa conduite, à Marseille comme à Paris, a été celle d'un « ami de la Constitution. » Le 23 août, d'André combattit les partisans de la liberté illimitée de la presse, et le 29 septembre, sur un sujet qui lui tenait au coeur, les sociétés populaires, il répondit très amèrement à Robespierre, qui portait à la tribune une réclamation de l'assemblée électorale de Paris. Le lendemain l'Assemblée constituante se sépara.

Rentré dans la vie privée, d'André se livra au commerce ; il fut inquiété en 1792, comme suspect à la fois de connivence avec les émigrés et de faits d'accaparement ; il se réfugia alors en Angleterre, et, complètement rallié à la cause royaliste, il rendit divers services aux chefs de l'émigration. Ceux-ci les reconnurent en le faisant nommer, après 1814, directeur général de la police, puis intendant de la maison du roi.

Fidèle à Louis XVIII pendant les Cent-Jours, il reprit ses fonctions après la seconde Restauration.

Une attaque de goutte l'emporta presque subitement.