Ernest, Alexandre Bréant

1880 - 1944

Informations générales
  • Né le 25 décembre 1880 à Chateaubriant (Loire-Inférieure - France)
  • Décédé le 10 février 1944 à Chateaubriant (Loire-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Républicains de gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Non inscrit

Biographies

Né le 25 décembre 1880 à Châteaubriant (Loire-Inférieure), mort le 10 février 1944 à Châteaubriant.

Député de la Loire-Inférieure de 1928 à 1936. Sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur en 1930.

Issu d'une famille bretonne du côté maternel et parisienne du coté paternel, venue s'installer à Châteaubriant depuis trois générations, Ernest Bréant fut envoyé pensionnaire au Lycée de Nantes, pour y faire ses études secondaires. Mais sa santé délicate ne lui permit pas de supporter longtemps l'internat, au grand regret de ses professeurs qui avaient apprécié la vivacité de son intelligence. Il dut poursuivre ses études par lui-même, aidé de ses dons naturels et de maîtres improvisés.

Tandis que son frère aîné, magistrat de carrière faisait au front, toute la guerre de 1914 à 1918 pour tomber finalement au combat de Tourotte le 10 août 1918, Ernest Bréant, d'abord mobilisé au 64e régiment d'infanterie était versé, dès le début des hostilités, dans l'armée auxiliaire.

Rendu à la vie civile, il vint retrouver son père établi mercier-épicier en gros à Chateaubriant, et qui négligeait son négoce pour faire de la politique active. Président du Comité républicain, il fut premier adjoint au maire de Chateaubriant, préparant ainsi la voie à son fils qui en fut élu maire le 10 décembre 1919.

Pendant vingt-deux ans il se consacra à l'administration de sa ville qui ne possédait encore ni électricité, ni service d'eau. Ernest Bréant s'attela à la tâche et les réalisations se succédèrent : électrification, adductions d'eau, construction d'écoles, d'un hôpital, de bains-douches, création d'un musée, installation de haras, amélioration de la voirie, etc. Aristide Briand, plein d'admiration pour cette œuvre, lui manifesta son estime et sa sympathie et l'encouragea à se présenter aux élections générales législatives suivantes, sous son patronage. Ses compatriotes lui avaient déjà marqué leur reconnaissance en l'envoyant siéger au conseil général le 19 juillet 1925.

Il fut élu député de la circonscription de Chateaubriant au scrutin de ballottage du 29 avril 1928, par 9.103 voix contre 8.353 à M. Charles Ginoux-Defermon, député sortant. Inscrit au groupe des républicains de gauche, il entra à la Commission de l'enseignement et des beaux-arts, à celle du commerce et de l'industrie, et à celle de l'administration générale, départementale et communale. Il traita la question des allocations familiales au cours de la discussion du budget du travail et de l'hygiène de l'exercice 1928. En 1930, il fut élu secrétaire de la Chambre, mais n'exerça pas longtemps ces fonctions, le portefeuille de Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur lui ayant été confié le 23 décembre dans le Cabinet Théodore Steeg qui venait de se former dix jours plus tôt. Mais il dut démissionner avec le Ministère le 22 janvier 1931, et reprendre sa place à son banc de député. Il avait déposé des propositions de loi tendant à la création d'une section du tribunal départemental de la Loire-Inférieure, à Chateaubriant (1929), et tendant à accorder une pension aux victimes du devoir privées de ressources du fait de leurs actes de courage (1929). Il avait été chargé en outre d'un rapport sur la proposition de loi ayant pour objet de transférer les cendres de Michelet, d'Edgard Quinet et d'Ernest Renan, au Panthéon (1929).

Réélu aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, au deuxième tour de scrutin, par 9.257 voix contre 8.743 à M. Gautherot, il ne s'inscrivit à aucun groupe. Membre de la Commission d'administration générale, départementale et communale, de celle de la marine militaire, de celle des finances et de la Commission d'enquête sur les responsabilités encourues dans l'affaire Stavisky, il déposa deux propositions de loi, l'une tendant à associer Mme Doumer à l'hommage rendu par le Sénat au Président Paul Doumer (1932), l'autre tendant à exonérer les communes des impôts sur le chiffre d'affaires relatifs à leurs services municipaux (1934).

Aux élections générales du 26 avril 1936, il n'obtint que 5.020 voix contre 9.823 à M. Emerand Bardoul qui emporta le siège.

Mais il conserva la majorité dans sa commune et garda son écharpe de maire. Il présidait aux destinées de Chateaubriant, en 1940, lorsque survint la défaite. Au mois de juin, tandis que des milliers de réfugiés sont hébergés dans sa ville, un important contingent de forces allemandes vient l'occuper. Quarante mille prisonniers français sont rassemblés dans les champs environnants. Le ravitaillement pose un problème quasi insoluble. Dès le premier jour Ernest Bréant s'oppose aux prétentions des autorités d'occupation et parvient, grâce à son énergie et à sa ténacité à soustraire à la réquisition, une grande partie des récoltes et des stocks abandonnés par les Anglais. Malgré les menaces d'arrestation dont il est l'objet il n'en continue pas moins de leur tenir tête, s'attachant à sauver ce qui semblait perdu. Son patriotisme et son courage deviennent légendaires parmi ses compatriotes qu'il défend en toutes circonstances jusqu'à l'extrême limite de ses forces. Celles-ci le trahissent en janvier 1941. Il est atteint d'un mal impardonnable. Opéré le 8 avril 1941 à Nantes par le professeur Auvigné, il sort de la clinique momentanément amélioré. Il veut reprendre la lutte, mais les Allemands exigent un maire plus docile. Son arrestation devient imminente. Sa femme et sa fille qui en sont informées, et qui de plus, connaissent la nature de son mal, font pression sur lui pour qu'il résigne ses fonctions.

Il donne sa démission de maire de Chateaubriant le 20 septembre 1941, un mois avant les événements qui devaient rendre la ville si tragiquement célèbre.

Il devait y mourir le 10 février 1944 avant d'avoir pu connaître l'heureux dénouement auquel il avait héroïquement participé.




Né le 25 décembre 1880 à Chateaubriant (Loire-inférieure)

Décédé le 10 février 1944 à Chateaubriant (Loire-inférieure)

Député de la Loire-inférieure de 1928 à 1936

Sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur du 23 décembre 1930 au 27 janvier 1931

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 754, 755)

Après son échec de 1936, Ernest Bréant se consacre à son mandat de maire de Chateaubriant. En juin 1940, tandis que des milliers de réfugiés sont hébergés dans sa ville, un important contingent de forces allemandes vient l'occuper.

Quarante mille prisonniers français sont rassemblés dans les champs environnants. Le ravitaillement pose un problème quasi-insoluble. Dès le premier jour, Ernest Bréant s'oppose aux prétentions des autorités d'occupation et parvient, grâce à son énergie et à sa ténacité, à soustraire à la réquisition une grande partie des récoltes et des stocks abandonnés par les Anglais. Malgré les menaces d'arrestation dont il est l'objet, il n'en continue pas moins de tenir tête à l'occupant, s'attachant à sauver ce qui semblait perdu. Son patriotisme et son courage deviennent légendaires parmi ses compatriotes qu'il défend en toutes circonstances jusqu'à l'extrême limite de ses forces. Celles-ci le trahissent en janvier 1941. Il est opéré le 8 avril 1941 à Nantes par le professeur Auvigné. A sa sortie de clinique, il veut reprendre la lutte, mais les Allemands exigent un maire plus docile. Son arrestation devient imminente. Sa femme et sa fille, qui en sont informées, et qui de plus connaissent la nature de son mal, font pression sur lui pour qu'il renonce à ses fonctions.

Il donne sa démission de maire de Chateaubriant le 20 septembre 1941, un mois avant les événements qui devaient rendre la ville si tragiquement célèbre.

Il meurt le 10 février 1944 avant d'avoir pu connaître l'heureux dénouement auquel il avait héroïquement participé.