Jean-Maximien Lamarque

1770 - 1832

Informations générales
  • Né le 20 juillet 1770 à Saint-Sever ( - Généralité d'Auch - France)
  • Décédé le 1er juin 1832 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Seconde Restauration - Chambre des députés des départements
Législature
IVe législature
Mandat
Du 22 décembre 1828 au 16 mai 1830
Département
Landes
Groupe
Gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 23 juin 1830 au 31 mai 1831
Département
Landes
Groupe
Gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 5 juillet 1831 au 1er juin 1832
Département
Landes
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1828 à 1832, né à Saint-Sever (Généralité d'Auch) le 22 juillet 1770, mort à Paris (Seine) le 1er juin 1832, fils de Pierre-Joseph Lamarque (Voy. ce nom) et de dame Marie-Ursule Dufau, il s'engagea, en 1791, dans un bataillon de volontaires des Landes, devint, peu de jours après, capitaine de grenadiers dans la colonne infernale commandée par la Tour d'Auvergne, et passa à l'armée d'Espagne.

Il s'empara de Fontarabie de vive force, fut chargé de porter à la Convention les drapeaux pris sur l'ennemi, fut nommé adjudant-général, et, la paix conclue, fut envoyé à l'armée du Rhin. Général de brigade en 1801, il se distingua, à Mœskirch, à Hohenlinden, et obtint, après la paix de Lunéville, un commandement dans l'armée du général Leclerc; mais il ne le suivit pas à Saint-Domingue. Sa brillante conduite à Austerlitz attira l'attention de l'empereur, qui l'envoya à l'armée chargée de conquérir le royaume de Naples. Il prit Gaète, refusa le titre d'aide de camp du roi Joseph pour conserver sa qualité de Français, fut nommé chef d'état-major des troupes françaises au service de Naples, et fut promu par l'empereur, le 6 décembre 1807, général de division. En octobre, chargé par le roi Murat de reprendre Caprée aux Anglais commandés par Hudson Lowe, il déploya dans cette mission difficile un tel sang-froid et un tel courage, que le ministre napolitain, Salicetti, écrivait à son maître : « Je suis à Caprée, j'y vois les Français, mais je ne puis comprendre comment ils y sont entrés. » Chargé du commandement d'une division de l'armée du vice-roi d'Italie (1809), Lamarque l'emporta quelques succès, jusqu'à sa jonction avec l'empereur; il se battit vaillamment à Wagram, eut quatre chevaux tués sous lui, fut envoyé à Anvers que menaçait une expédition anglaise, et fut redemandé par Murat qui l'employa en Calabre. De là il passa en Espagne, se distingua en plusieurs rencontres, et fut créé baron de l'Empire le 4 juin 1810. Ce titre ne lui parut pas digne de ses services : le 12 janvier 1812, il écrivit à Berthier en le priant de rappeler à l'empereur la promesse qu'il lui avait faite, après la bataille de Wagram, de le nommer comte de l'Empire. Mais l'empereur ne réservait pas alors ses récompenses pour l'armée d'Espagne; Lamarque s'en plaignit, dans une nouvelle lettre, du 11 novembre 1813 : « Malgré ce que j'ai fait en Catalogne et plus de vingt combats toujours heureux, et depuis la bataille de Wagram, où ma division a été citée à l'ordre du jour, je n'ai obtenu aucune faveur, je ne suis encore que baron, quand beaucoup de mes compagnons d'armes ont obtenu le titre de comte. » Lorsqu'il fallut évacuer l'Espagne, Lamarque commanda l'arrière-garde.

La première Restauration le fit chevalier de Saint-Louis (1814), mais le laissa en disponibilité. Au retour de l'île d'Elbe, l'empereur le nomma gouverneur de Paris, et, en mai, général en chef de l'armée de la Vendée, qui se soulevait. Lamarque n'exécuta pas les ordres rigoureux qu'il avait reçus et s'efforça d'atténuer les maux de la guerre civile; des manœuvres lentes et prudentes lui permirent de battre en plusieurs rencontres les troupes royalistes, et obligèrent les chefs vendéens à accepter la paix, qui fut signée à Cholet le 26 juin 1815. La Chambre des Cent-Jours déclara que le général Lamarque avait bien mérité de la patrie.

Au retour de Gand, Lamarque écrivit d'Angers à Davout, le 17 juillet : « J'ai reçu l'acte de soumission à Louis XVIII j'y adhère complètement comme général en chef de l'armée que je commande. » Mais l'ordonnance royale du 24 juillet le comprit au nombre des personnes obligées de quitter la France. Lamarque protesta contre cette décision par une lettre du 27, dans laquelle il faisait l'apologie de sa conduite ; il se dirigea vers le Midi, adressa, de Libourne, le 18 décembre 1815, une nouvelle protestation au duc de Feltre, ministre de la Guerre, mais fut contraint de gagner Bruxelles, d'où le gouvernement des Pays-Bas lui intima l'ordre de partir pour Amsterdam. Là, il s'occupa de l'éducation de son fils, de travaux littéraires, de peinture, et écrivit, pour se défendre contre les attaques dont il était encore l'objet, des brochures d'un style vif et piquant.

Une ordonnance royale du 20 octobre 1818 l'autorisa à rentrer en France en le rétablissant sur le tableau des lieutenants généraux, mais toujours en disponibilité. Il se retira à Saint-Sever, et, le 13 novembre 1820, se porta candidat à la députation dans le collège de département des Landes; il échoua avec 23 voix contre 88 à l'élu M. Despériers de Lagelouze ; les élections du 20 novembre 1822 ne lui furent pas plus favorables : il n'obtint que 10 voix contre 72 à M. de Lacaze, élu; huit jours avant (13 novembre) le 1er arrondissement électoral des Landes (Mont-de-Marsan) ne lui avait donné que 41 voix contre 137 à l'élu, M. du Lyon, et 37 à M. Poyféré de Cère. Il essuya un nouvel échec à Mont-de-Marsan, aux élections générales du 25 février 1824, avec 23 voix contre 62 au député sortant réélu, M. du Lyon.

Il s'était toujours présenté comme candidat d'opposition constitutionnelle. Le sacre de Charles X lui parut une occasion favorable de rentrer en grâce : « Si au moment du sacre, écrivait-il au baron de Coëtlosquet le 25 mars 1825, vous rappeliez à S. E. le ministre qu'elle m'a promis de m'ôter les stigmates de la proscription, les empreintes de la défaveur et de l'oubli, vous n'obligeriez pas un ingrat. » Et, au moment de quitter Paris, il insistait (lettre du 10 avril 1825) auprès du marquis de Clermont-Tonnerre : « Quand un homme de mon caractère réclame pour la première fois une grâce, c'est qu'il croit la mériter par ses sentiments, et qu'il est bien décidé à s'en rendre digne. » Mais, il demandait en outre le titre de comte et le grand cordon de la Légion d'honneur « qui m'est dû depuis dix ans. » On ne fit pas droit à sa réclamation, et, de nouveau candidat à la députation à Mont-de-Marsan, le 17 novembre 1827, le général Lamarque échoua avec 65 voix contre le député sortant, M. du Lyon, réélu par 106 suffrages.

M. du Lyon étant mort l'année suivante, Lamarque put entrer à la Chambre, le 22 décembre 1828, avec 146 voix sur 251 votants et 293 inscrits, contre 100 à M. Poyféré de Cère. Il prit place à gauche, fut mis à la retraite comme lieutenant-général par le ministère Polignac, et fut des 221.

Réélu, le 23 juin 1830, par 154 voix sur 261 votants et 302 inscrits, contre 101 à M. d'Haussez, il coopéra au renversement de la branche aînée, mais continua son opposition au nouveau gouvernement, demanda la réunion de la Belgique à la France, l'abrogation des traités de 1815, la reconstitution de la Pologne, et s'éleva, avec les accents d'une éloquence indignée, contre les partisans de « la paix à tout prix. » Réélu, le 5 juillet 1831, dans le 3e collège des Landes (Saint-Sever) par 142 voix sur 147 votants et 268 inscrits, il passa au premier rang parmi les orateurs de la Chambre grâce à un travail opiniâtre et à une grande habileté de parole. Ses discours sur les affaires extérieures, dans lesquels il appelait la paix obtenue par le ministère « une halte dans la boue », sur l'organisation de l'armée, sur la loi contre les étrangers, l'ardeur de ses attaques, la vivacité de ses ripostes, lui conquirent une énorme popularité.

Atteint du choléra, le 9 avril 1832, il languit quelque temps, signa d'une main mourante le célèbre Compte rendu de l'opposition, et expira le 1er juin. Ses funérailles furent l'occasion d'une manifestation populaire qui provoqua les sanglantes émeutes des 5 et 6 juin 1832. Son corps fut transporté à Saint-Sever.

On a de lui plusieurs brochures politiques de circonstance et : Nécessité d'une armée permanente (1820) ; De l'esprit militaire en France (1826); Pétition pour la translation des cendres du maréchal Ney au Panthéon (1831) ; Souvenirs et Mémoires (posthumes, 1835). Il avait collaboré à l'Encyclopédie moderne et au Journal des sciences militaires.

Grand Officier de la Légion d'honneur en 1809, il fut élévé à la dignité de Grand Croix le 21 août 1830.

Date de mise à jour: août 2013