Louis de Foucauld de Lardimalie

1755 - 1805

Informations générales
  • Né le 29 novembre 1755 à Saint-Pierre-de-Chignac ( - Généralité de Bordeaux - France)
  • Décédé le 2 mai 1805 à Saint-Pierre-de-Chignac (Dordogne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 24 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Périgord (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, né au château de Lardimalie, commune de Saint-Pierre-de-Chignac (Généralité de Bordeaux, France), le 29 novembre 1755, mort au même château (Dordogne), le 2 mai 1805, il fut reçu chevalier de Malte, dès l'âge de neuf ans, en vertu d'un bref du pape de 1762.

Entré de bonne heure au service, il était capitaine dans les chasseurs du Hainaut, lorsqu'il fut élu par la sénéchaussée du Périgord député de la noblesse aux Etats-Généraux (mars 1789). Il soutint avec fermeté la cause de l'ancien régime, et se fit remarquer dans l'Assemblée par ses boutades. « Il était doué, observe une biographie, d'un instinct naturel pour les intérêts de son ordre, ce qui faisait dire à Mirabeau : qu'il redoutait plus le gros bon sens de ce sanglier du Périgord que l'esprit et l'éloquence de beaucoup d'autres membres du côté droit. »

Indigné contre les gens de la cour qui abandonnaient le roi après avoir reçu ses bienfaits, il demanda, dans la nuit du 4 août 1789, que le sacrifice à faire « fût celui des pensions, que tous les courtisans soutiraient de la pure substance des campagnes ».

Dans la séance du 7, il vota contre l'emprunt proposé par Necker et déclara qu'il engageait ses commettants jusqu'à concurrence de six cent mille livres, montant de toute sa fortune personnelle.

Le 10 septembre, il fit écarter une adresse de la ville de Rennes sur le veto royal. Il s'efforça de justifier l'émigration de ceux que « leur zèle pour la monarchie et la religion, disait-il, exposait à de cruelles persécutions ». Il se prononça pour la justice gratuite, demanda que, puisqu'on fondait le cens sur le revenu, les femmes fussent admises à voter par procureur, réclama pour les jésuites un traitement égal à celui qui était accordé aux autres religieux, et fit adopter un projet de banque territoriale.

Le 13 avril 1790, il insista, sans succès, pour que la religion catholique fût déclarée nationale. Inculpé, le 28 août, dans l'affaire de l'abbé de Barmond, son ami, et de Bonne-Savardin, pour avoir donné asile à ce dernier et favorisé sa fuite, il déclara qu'il acceptait l'accusation et que, dans toute circonstance semblable, on le trouverait invariablement le même.

Exaspéré par les progrès de l'idée révolutionnaire, il en vint bientôt à attaquer le côté gauche et à invectiver ses collègues. Dans la séance orageuse du 18 septembre, le marquis de Foucauld de Lardimalie, menacé d'être envoyé à l'Abbaye, tint tête à l'orage ; il s'associa aux violences de langage de son ami de Faucigny-Lucinge, et on le vit quitter son banc, la canne à la main, en se dirigeant vers ses collègues de la majorité. Il demanda des poursuites contre les auteurs de la journée du 6 octobre 1789, et fit d'inutiles efforts, avec Cazalès, le 21 octobre 1790, pour que le drapeau tricolore ne fût pas substitué au drapeau blanc.

Le 4 janvier 1791, il parla en faveur des ecclésiastiques qui refusaient le serment, et, le 21, il sortit de la salle pour ne point prendre part à la discussion de la constitution civile du clergé. Le 16 février, il appela l'attention de l'Assemblée sur les troubles du Périgord et du Quercy, et déclara incidemment qu'il ne croyait pas à la prophétie faite à la tribune : « Que bientôt toute la France saurait lire. » Il combattit ensuite la loi sur le duel, et fut un des membres les plus obstinés à réclamer la suppression des clubs et de toutes les sociétés populaires.

Le 8 août, il fit entendre de nouvelles protestations contre ce qu'il appelait les empiétements sur l'autorité royale, et, dans la séance du 18 du même mois, interpella vivement le président de l'Assemblée en lui reprochant d'avoir rendu, pour ainsi dire, à lui seul, le décret assurant des récompenses aux hommes qui avaient arrêté le roi à Varennes. Enfin le marquis de Foucauld fut un des signataires des protestations des 12 et 15 septembre 1791.

Sorti de France après la session, il alla servir à l'armée des princes en 1792, passa, en 1793, à celle de Condé, y fut employé comme officier dans les gardes nobles, et fit toutes les campagnes de l'émigration. Il revint en Périgord en 1801. Il s'y occupait à faire réparer son château de Lardimalie, quand un accident hâta la fin de ses jours. Les maçons ayant refusé de monter l'escalier d'une terrasse qui menaçait ruine, il les traita de poltrons, et voulut braver lui-même le danger. Mais l'édifice s'écroula, et il fut enseveli sous les décombres, le 2 mai 1805.