Gabriel Bouquier

1739 - 1810

Informations générales
  • Né le 10 novembre 1739 à Terrasson ( - Généralité de Bordeaux France)
  • Décédé le 6 octobre 1810 à Terrasson (Dordogne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 8 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Dordogne
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Terrasson (Généralité de Bordeaux), le 10 novembre 1739, mort à Terrasson (Dordogne), le 6 octobre 1810, il s'occupait avec succès de littérature et d'art.

Elu député de la Dordogne à la Convention nationale, le 8 septembre 1792, par 450 voix sur 631 votants, il vota pour la mort de Louis XVI : « Louis a commis un assassinat, dit-il; il en a commis mille,... je le condamne à la mort. »

Le 21 frimaire an II, il présenta à la Convention un intéressant projet de décret sur l'enseignement libre.
Il demandait qu'il y eût des écoles pour les notions élémentaires, et que les instituteurs fussent payés suivant un tarif, à raison du nombre de leurs élèves. Il proposait enfin l'établissement de quelques écoles supérieures gratuites pour les hautes sciences absolument nécessaires à la conservation de l'existence des citoyens et à la défense de la République. Quand la discussion eut été close, la priorité fut accordée, à une grande majorité, au plan proposé par Bouquier, qui le communiqua, le même jour, à la Société des Jacobins, où il obtint le même succès. La Convention l'adopta définitivement, article par article, dans les derniers jours de frimaire an II. Elle arrêta, sur la motion de Bouquier, les dispositions suivantes : « - Les pères, mères, tuteurs ou curateurs, qui auront négligé de faire inscrire leurs enfants ou pupilles, seront punis, pour la première fois, d'une amende égale au quart de leurs contributions, et, pour la seconde fois, suspendus de leurs droits de citoyen pendant dix ans. - Les instituteurs et institutrices du premier degré recevront pour chaque enfant qui fréquentera leur école, savoir : les instituteurs, 20 livres, et les institutrices, 15 livres quelle que soit la population de la commune. - Ceux des jeunes gens qui, à l'âge de vingt ans accomplis, n'auront pas appris une science, art ou métier utile à la société seront privés pour dix ans du droit de citoyen. La même peine aura lieu contre les pères, tuteurs ou curateurs convaincus d'avoir contribué à cette infraction à la loi. »

Président des Jacobins, puis secrétaire de la Convention, il fit encore, le 24 germinal an II, un très remarquable rapport sur l'instruction publique, terminé par un long projet de décret sur les « moyens de propager l'instruction, les sciences et arts dont l'enseignement sera salarié par la République, de fixer le choix des instituteurs, etc. » (V. le Moniteur du 15 avril 1794). Dans ce rapport, Bouquier appréciait en ces termes les méthodes d'enseignement pratiquées par l'ancien régime : - « Est-ce de nos écoles gothiques, où des docteurs en bonnet carré n'enseignaient d'autre science que celle d'obscurcir la raison par le raisonnement, de substituer aux idées simples qui naissent de la contemplation de la nature des idées métaphysico-mystiques ; est-ce de ces écoles qu'a jailli ce feu patriotique qui porte les citoyens à se dépouiller de leur nécessaire pour secourir la République? Est-ce dans ces écoles que nos citoyennes ont appris à faire le sacrifice de leurs bijoux, de leurs modes, pour subvenir aux besoins des défenseurs de la liberté? Est-ce dans ces écoles qu'elles ont appris que la vertu est la plus belle, la plus riche parure de leur sexe? Est-ce dans les antres des atqui et des ergo qu'une foule de héros morts dans les combats avaient appris à haïr les tyrans, à adorer la liberté, à mourir pour la patrie? Est-ce enfin dans ces antres que le jeune Barra puisa ce courage héroïque qui, en le rendant le modèle éternel de la jeunesse républicaine, l'a conduit au Panthéon?... etc. »

Le représentant Bouquier, en collaboration avec le citoyen Moline pour les paroles et le citoyen Porta pour la musique, fit représenter la même année, au théâtre de l'Opéra national, une pièce intitulée : La Réunion du 10 août, ou l'Inauguration de la République française, sans-culottide en 5 actes. « Plusieurs des morceaux déclamés, dit le compte rendu du Moniteur, sont pleins de chaleur et d'énergie. Tout respire le patriotisme le plus brûlant. La danse n'est pas un des moindres ornements de cette fête. Le citoyen Gardel a eu l'art d'en varier les genres, et d'en offrir de très comiques sans caricature. Il a su respecter la dignité du peuple jusque dans ses amusements. »


Enfin Bouquier fut l'auteur (6 messidor an II) d'un rapport présenté par le comité de l'instruction publique et qui concluait à l'ouverture d'un concours « pour la restauration des tableaux, statues, bas-reliefs, et de tous les monuments formant la collection du Muséum national. » Le projet de décret fut adopté.

Gabriel Bouquier devint juge de paix après la session de la Convention. Il mourut, sous l'Empire, dans son pays natal, après avoir consacré ses dernières années à la poésie et à la peinture.

Date de mise à jour: septembre 2019