Joseph, Mathurin Musset

1749 - 1831

Informations générales
  • Né le 1er juillet 1749 à Legé ( - Généralité de Bretagne sud - France)
  • Décédé le 11 avril 1831 à Neufchateau (Belgique)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 3 septembre 1791 au 20 septembre 1792
Département
Vendée
Groupe
Majorité réformatrice
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Vendée
Groupe
Montagne
Régime politique
Consulat et Premier Empire
Législature
Corps législatif
Mandat
Du 27 mars 1802 au 1er juillet 1807
Département
Vendée
Groupe
Bonapartiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1791 , membre de la Convention, député au Conseil des Anciens et au Corps législatif de l'an X à 1807, né en 1749 à Legé (Généralité de Bretagne sud), mort à Neufchateau (Belgique) le 11 avril 1831, il entra dans les ordres.

Il était curé de Falleron (Vendée) à l'époque de la Révolution, dont il adopta les principes. Il fut délégué par l'assemblée primaire de la Garnache (Vendée) à l'élection des membres du directoire du département (29 février 1790), prêta le serment ecclésiastique, et fut élu, le 3 septembre 1791, le 4e sur 9, député de la Vendée à l'Assemblée législative par 152 voix (233 votants). Il vota avec la majorité réformatrice, sans se faire remarquer.

Réélu, le 5 septembre 1792, député du même département à la Convention nationale, le 6e sur 9, par 183 voix (310 votants), Musset prit place à la Montagne, et vota, dans le procès de Louis XVI, « pour la peine de mort ».

Il fut chargé, en l'an II, de présenter un rapport sur l'affaire de Gamain, le serrurier de Versailles, constructeur de l'armoire de fer, qui accusait le roi d'avoir voulu l'empoisonner. Musset proposa d'accorder à Gamain une pension de 1 200 livres, et la Convention adopta le décret par acclamation. Le rapport débutait ainsi : « Que ceux qui pensent que Louis ne faisait le mal qu'excité par ses entours, sachent que le crime résidait dans son âme : la pétition que je vais vous présenter en est une preuve... , » il exposait ensuite « que le citoyen Gamain avait exécuté pour le roi une armoire de fer à secrets dans un des murs du château des Tuileries, et que ce prince, afin d'ensevelir ce secret, l'avait empoisonné de sa propre main sous prétexte de lui offrir un rafraîchissement ».

Mais plus tard Gamain, qui ne mourut qu'en 1800, dans les récits qu'il faisait lui-même de son aventure, accusait non plus le roi, mais la reine. « Il y a donc ici, écrit Louis Blanc à ce sujet, une contradiction qui, à elle seule, suffirait pour démentir le témoignage de Gamain. »

Envoyé en mission en Seine-et-Oise (septembre 1793), pour veiller à la levée en masse, Musset sauva les jardins de Versailles des projets de destruction de son collègue Couturier. Après une mission dans la Seine-Inférieure et dans l'Eure avec Legendre et Lacroix, Musset se rallia à la politique thermidorienne, et fut envoyé dans le Puy-de-Dôme, huit mois après la chute de Robespierre. Il s'y montra incertain des mesures à prendre, déclamatoire, et assez indulgent ; il consultait le peuple avant de mettre les prisonniers en liberté ; les habitants montraient du doigt « la femme du curé » (il avait épousé la fille d'un serrurier nommé Lecointre, et l'avait emmenée avec lui à Clermont-Ferrand) ; la Convention désapprouva l'arrêté par lequel il avait mis au compte des détenus, en proportion de leur fortune, les frais de réparations et d'entretien des prisons et les salaires des guichetiers, sous prétexte que « toute dépense doit être payée par celui qui y donne lieu ».

Musset félicita la Convention de sa victoire sur les insurgés de prairial, lui fit part de l'acceptation de la Constitution de l'an III par la commune de Nantes, et fut maintenu (4 brumaire an IV) au Conseil des Anciens par ses collègues de la Convention.

Il en sortit en 1797, remplit les fonctions d'administrateur de la loterie, puis celles de commissaire du Directoire à Turin, chargé de l'organisation des quatre départements formés par le Piémont. Il quitta cette ville au moment de la défaite des Français sur l'Adige et de l'approche de Souvarow (floréal an VII), devint préfet de la Creuse le 11 ventôse an VIII, et fut appelé par le choix du Sénat, le 6 germinal an X, à siéger au Corps législatif, où il représenta le département de la Vendée jusqu'en 1807.

Il se retira alors de la politique et vint habiter Nantes.

À la fin de 1815, il vendit ses propriétés de Magny (Seine-et-Oise) et partit de Paris, le 4 décembre 1815, pour Bruxelles, « avec sa femme et une femme de chambre », dit un rapport de police.

La loi du 12 janvier 1816 contre les régicides le fit rester à Bruxelles : il avait signé, aux Cent-Jours, l'Acte additionnel.

Il demanda à rentrer en France (5 août 1819), se disant très âgé et valétudinaire ; mais sa demande ne fut pas accueillie, et il mourut à l'étranger.