Jean Cagne

1907 - 1958

Informations générales
  • Né le 24 août 1907 à Beaune (Côte-d'Or - France)
  • Décédé le 14 octobre 1958 à Lyon (Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Rhône
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 14 octobre 1958
Département
Rhône
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 24 août 1907 à Beaune (Côte d'Or)
Décédé le 14 octobre 1958 à Lyon (Rhône)

Député du Rhône de 1951 à 1958

Jean Cagne est né le 24 août 1907 dans le faubourg beaunois de Saint-Jacques où son père était ferronnier d'art. Après la guerre, sa famille s'installe à Lyon où, à quatorze ans, il s'embauche comme apprenti mécanicien. A dix-sept ans, il entre comme compagnon dans l'usine Lump et s'y spécialise comme ajusteur. Militant de la C.G.T.U., il adhère en 1934 à la cellule communiste du 1er arrondissement de Lyon. En mars 1936, lors de la grande grève chez Berliet, Jean Cagne fait sa première intervention publique d'importance à la Bourse du travail de Lyon. En 1938, il est élu à la commission exécutive de l'Union syndicale des travailleurs de la métallurgie. Au début de 1939, il travaille dans une usine fabriquant des pièces pour l'aviation.

Après sa démobilisation, il rejoint, dès septembre 1940, le Parti communiste clandestin. Il reçoit alors la charge d'organiser le Parti dans les usines du secteur Perrache-Presqu'île. Le 14 juillet 1942, il joue un rôle important dans la grande manifestation patriotique qui se déroule dans le quartier de Perrache, devant la statue de la République. Entré dans la clandestinité totale, il participe à des sabotages, seconde l'activité des milices patriotiques et échappe de peu à une arrestation en 1944. Engagé dans les combats de la libération de Lyon, il est, le 3 septembre, nommé secrétaire de l'Union des syndicats des métaux (C.G.T.) du Rhône. Membre de la commission tripartite de reconstruction économique, il appelle les travailleurs à la nécessaire bataille de la production. En 1947, il succède à Julien Airoldi à la tête de la Fédération communiste du Rhône. Elu, en avril 1950, membre suppléant du comité central, il devient membre titulaire en juin 1954, lors du XIIIe congrès d'Ivry.

Aux élections législatives du 17 juin 1951, Jean Cagne est élu dans la 1re circonscription du Rhône (Lyon), avec 64 853 voix sur 256 076 suffrages exprimés. La liste communiste et d'union républicaine, qu'il conduit, et sur laquelle est également élu Pierre Cot, obtient 25,3 % des voix, suivie par les listes R.P.F. menée par Jacques Soustelle (21,5 %), radicale, menée par Edouard Herriot (19,6 %) et la liste d'union des indépendants et paysans (15,9 %).

Le 26 avril 1953, il est élu au Conseil municipal de Lyon.

Inscrit au groupe parlementaire communiste, Jean Cagne est nommé membre de la Commission de la presse (1951-1955) et de la Commission du suffrage universel (1951). Durant la législature, il dépose quinze propositions de loi ou de résolution relatives à des problèmes nationaux (contre-projet sur l'échelle mobile des salaires, 1951 ; allocations vieillesse, 1952 ; pensions des sapeurs-pompiers, 1953 ; statut de la Radiodiffusion et télévision françaises 1954), ou touchant son département (secours aux sinistrés des orages de grêle, 1951, 1952, et 1955 ; aménagement du Rhône 1951 ; interdiction des expulsions de locataires, 1953 ; construction et équipement du Centre régional anti-cancéreux de Lyon, 1955).

Ses interventions à la tribune portent essentiellement sur les questions de presse, de radiodiffusion et télévision ; il dépose également de très nombreux amendements. Le 22 décembre 1954, il prend la parole, au nom du groupe communiste, pour combattre les accords de Paris et le réarmement de l'Allemagne. Il s'indigne que les manuels scolaires puissent être expurgés de toute appréciation de caractère passionnel pouvant nuire à la bonne entente entre les deux peuples : « Oradour-sur-Glane devra disparaître de la carte après que ses habitants ont été rayés du monde des vivants », s'exclame-t-il alors.

Il vote contre les lois Marie et Barangé (septembre 1951), contre les projets gouvernementaux sur l'échelle mobile des salaires (juillet 1952), contre la création de la T.V.A. (9 avril 1954), contre les modifications apportées à la loi du 11 mai 1946 sur la presse (20 mai 1954), pour les accords de Genève (23 juillet 1954), contre la C.E.D. (30 août 1954) et refuse la confiance au gouvernement sur l'Algérie (12 novembre et 10 décembre 1954). Il s'oppose à l'entrée de l'Allemagne à l'O.T.A.N. et aux accords de Paris (29 décembre 1954). En 1955, il vote contre la confiance à Mendès-France (4 février), contre l'état d'urgence en Algérie (31 mars), contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (16 novembre) et contre le cabinet Edgar Faure (29 novembre).

Jean Cagne est réélu, lors des élections législatives du 2 janvier 1956. Il réunit sur son nom 81 772 voix sur 316 829 suffrages exprimés ; la liste communiste sur laquelle figure toujours Pierre Cot, avec 25,7 % des voix, retrouve ses deux élus. Les autres listes obtiennent respectivement 16,8 % (Indépendants et paysans), 15,9 % (Radicaux), 11 % (Poujadistes), 10,8 % (Républicains sociaux) et 8,4 % (S.F.I.O.). Jean Cagne siège à nouveau à la Commission de la presse. Outre des textes concernant la ville de Lyon (centre anti-cancéreux, cité universitaire, etc.), il dépose, le 13 juin 1956, une proposition de loi relative au régime des élections municipales.

Le 26 septembre 1957, il dénonce devant l'Assemblée les vexations dont sont victimes les travailleurs algériens à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Grenoble et Saint-Etienne, ainsi que leurs conditions de logement misérables.

Malgré une santé précaire (il fut victime, en 1947, d'un grave infarctus), Jean Cagne est doué d'un grand courage physique dont il fait preuve au cours de manifestations, ou lorsque le siège de la Fédération du Rhône est attaqué par des groupes anti-communistes, en novembre 1956.

Au cours de la législature, il vote pour les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars 1956), contre la politique générale du gouvernement et l'intervention de Suez (25 octobre), pour la loi-cadre sur la construction (19 novembre), contre la ratification du traité de Rome (9 juillet 1957), contre la prolongation des pouvoirs spéciaux en Algérie (19 juillet), contre la loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre), s'abstient, avec le groupe communiste, lors du vote de confiance à Pierre Pflimlin (13 mai 1958), vote pour l'état d'urgence (16 mai) et, contre la confiance à Charles de Gaulle (1er juin), les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (2 juin).