Jean, Bonaventure, Blaise, Hilarion Birotteau

1758 - 1793

Informations générales
  • Né le 21 octobre 1758 à Perpignan ( - Généralité de Perpignan - France)
  • Décédé le 24 octobre 1793 à Bordeaux (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 3 septembre 1792 au 24 octobre 1793
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Girondins

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Perpignan (Gnéralité de Perpignan, France), le 21 octobre 1758, exécuté à Bordeaux, le 24 octobre 1793, il était secrétaire du district, puis officier municipal de Perpignan au début de la Révolution dont il avait embrassé les idées avec ardeur.


Administrateur du département en 1792, il fut élu, le 3 septembre 1792, par les Pyrénées-Orientales, membre de la Convention, avec 98 voix sur 154 votants, et prit place parmi les Girondins. Il demanda le châtiment des « assassins de Septembre, » fit réintégrer le général Montesquiou, et réclama, avec Buzot, la formation d'une garde départementale pour la Convention. En mission dans Eure-et-Loir, il signala les injustices dont ce département était victime.


Dans le procès de Louis XVI, il répondit au 2e appel nominal : « Citoyens, dans une assemblée où pas un seul membre n'a déclaré Louis innocent, on ne peut pas y voir un ami des rois, on ne peut pas y voir un ennemi de la liberté du peuple : comme le salut de la République ne dépend pas de Louis détrôné, mais qu'il dépend de l'anéantissement des factions qui la déchirent; comme un vrai républicain peut craindre, par tout ce qui s'est passé, que les ambitieux ne fassent servir le cadavre de Louis de marchepied à une puissance individuelle; comme je crois absurde de dire que la majorité de la nation ne sera composée que d'aristocrates et de factieux; comme ce malheur ne serait pas moins à craindre, lorsque le peuple sanctionnera la Constitution et que si malheureusement les factieux et les aristocrates dominaient nous devrions désespérer de voir jamais la République se consolider, je dis oui. »

+Au 3e appel nominal, il dit : « J'ai dit que Louis était coupable. Comme législateur, chargé de travailler pour le bonheur de la République naissante, j'ai voté pour la sanction du peuple; c'est encore comme législateur que je voterai aujourd'hui; car si c'était comme juge, je me demande comment, entouré de scélérats... (de violents murmures interrompent l'opinant. On demande à grands cris qu'il soit rappelé à l'ordre, envoyé à l'Abbaye). Je suis au désespoir qu'un mot général ait paru à certains membres une personnalité qui, certes, n'entre pas dans mon coeur. Comme législateur, je dois amalgamer ce décret à la sûreté publique, afin de déjouer les complots des partisans de la royauté. Je vote pour que ce ne soit qu'après la paix et l'expulsion des Bourbons qu'on exerce la peine de mort que je prononce contre Louis. »

Le 9 mars 1793, il s'efforça d'empêcher l'organisation du tribunal révolutionnaire, et lutta énergiquement contre la Montagne et contre Robespierre. Le 31 mai marqua la défaite de la Gironde, et Pache comprit Birotteau dans la liste des 22 députés dont il demanda la tête à la Convention. Arrêté le 2 juin, il écrivit le 7, à la Convention, afin « d'être condamné s'il était coupable, vengé s'il était innocent », ajoutant que « les départements ne pouvaient rester plus longtemps privés de l'intégrité (sic) de leur représentation. » Il parvint à s'évader et gagna Lyon, d'où il lança son Appel aux Français (juillet 1793), et où il organisa un comité d'insurrection contre la Convention, qui le mit hors la loi. L'intervention des royalistes dans le comité empêcha Birotteau de donner suite à son projet, il gagna Bordeaux sous un faux nom.


Arrêté au moment où il s'embarquait, il fut traduit devant la commission militaire, dont il refusa la juridiction comme membre de la Convention; puis, retrouvant tout son courage, il dit en face, à Tallien, que « la guillotine ne l'eût pas manqué, s'ils avaient été les maîtres. » Au moment de l'exécution, la foule criait autour de l'échafaud : « Quel peuple pour une République!» murmura Birotteau, et il se livra à l'exécuteur. Après le 9 thermidor la Convention accorda des secours à sa veuve.