Philippe, Marie, Joseph de Carayon-Latour

1824 - 1886

Informations générales
  • Né le 10 août 1824 à Bordeaux (Gironde - France)
  • Décédé le 17 septembre 1886 à Bordeaux (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Gironde
Groupe
Union des Droites

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 19 février 1878 au 17 septembre 1886

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Parent de Marie, Philippe, Catherine, Edmond, baron de Carayon-Latour, député de 1846 à 1848, représentant du peuple à l'Assemblée constituante de 1848, et député au Corps législatif de 1852 à 1863, Philippe, Marie, Joseph de Carayon-Latour, représentant à l'Assemblée nationale de 1871, sénateur inamovible de 1878 à 1886, né à Bordeaux (Gironde), le 10 août 1824, mort à Bordeaux le 17 septembre 1886, fut élève de l'Ecole polytechnique, mais s'occupa, jusqu'en 1870, à peu près exclusivement d'agriculture, ses opinions légitimistes et catholiques l'ayant tenu sous l'Empire à l'écart des affaires publiques.

Lors de la guerre franco-allemande, il fut mis à la tête du bataillon des mobiles de la Gironde, fit la campagne de l'Est, et prit part au combat de Nuits. Nommé chevalier de la Légion d'honneur et lieutenant-colonel, il dirigea l'internement de son bataillon en Suisse après la défaite du général Bourbaki.

Aux élections du 8 février 1871 pour l'Assemblée nationale, M. de Carayon-Latour fut élu représentant de la Gironde, le 2e sur 14, par 103 688 voix (132 349 votants, 207 101 inscrits); il prit place à l'extrême droite et fit partie de la réunion des Réservoirs. Il a voté :
- pour la paix,
- pour les prières publiques,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- contre le retour à Paris,
- pour la démission de Thiers au 24 mai, etc.

Mais il se sépara, comme la plupart des royalistes purs, du ministère de Broglie, fut un des signataires de la proposition en faveur du rétablissement de la monarchie (15 juin 1874), et vota contre les lois constitutionnelles de 1875. Il prit quelquefois la parole à la tribune de l'Assemblée, et se signala surtout, dans la séance du 31 janvier 1873, par l'incident qu'il souleva, et qui était tout à fait étranger à la question alors en discussion, des marchés conclus à Lyon pendant la guerre. M. de Carayon-Latour accusa son collègue, M. Challemel-Lacour, d'avoir, étant préfet du Rhône, écrit en marge du rapport d’un de ses agents l'ordre formel au général Bressolles de fusiller des mobiles de la Gironde campés à Villeurbanne, aux environs de Lyon : « Fusillez-moi ces gens-là ! » aurait été la formule employée par le fonctionnaire du gouvernement de la Défense. M. Challemel-Lacour déclara n'avoir aucun souvenir de ce fait et demanda la production de la pièce portant la note incriminée. M. de Carayon-Latour ne la produisit pas. À la suite de cet incident, le général Bressolles, dans une lettre rendue publique, nia qu'il eût jamais reçu l'ordre en question. Cependant M. de Carayon-Latour revint à la charge, dans la séance du 19 février, affirmant de nouveau le fait, mais sans en faire autrement la preuve.

M. de Carayon-Latour se présenta sans succès aux élections législatives du 20 février 1876, dans la 4e circonscription de Bordeaux ; il n'obtint que 9 311 voix contre 10 917 accordées à l'élu, M. de Lur-Saluces.

Il échoua encore, après la dissolution de la Chambre, avec 6 945 voix contre 12 519 au député sortant.

La mort du général d'Aurelle de Paladines, sénateur inamovible lui ouvrit, le 19 février 1878, les portes du Sénat : M. de Carayon-Latour fut nommé, au 5e tour de scrutin, par 140 voix contre 135 données à M. Victor Lefranc candidat des gauches.

Au Sénat comme à l'Assemblée nationale, il siégea dans la droite monarchiste, fit partie de la réunion dite des « chevau-légers », et vota avec elle :
- contre le ministère Dufaure,
- contre l'article 7 de la loi sur l'enseignement supérieur et les divers projets présentés par M. Jules Ferry,
- contre l'application des décrets aux congrégations,
- contre les lois sur la presse et la liberté de réunion,
- contre la loi nouvelle (1882) sur le serment judiciaire,
- contre la suspension de l'inamovibilité de la magistrature (1883),
- contre le rétablissement du divorce (1884), etc.

Il parut rarement à la tribune du Sénat, et mourut en 1886 dans son château de Virelade près de Bordeaux, des suites d'une maladie d'estomac. Ses obsèques eurent lieu à Podensac.

M. de Carayon-Latour était lieutenant-colonel d'un régiment de l'armée territoriale. Son buste, œuvre de Chapus, a été offert par souscription à la mairie de Bordeaux.