André Boileau

1894 - 1977

Informations générales
  • Né le 30 octobre 1894 à Fresse-sur-moselle (Vosges - France)
  • Décédé le 26 juillet 1977 à Fresse-sur-moselle (Vosges - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 7 décembre 1972 au 1er avril 1973
Département
Vosges
Groupe
Union démocratique pour la V° République

Biographies

Biographie de la Ve République

BOILEAU (André)
Né le 30 octobre 1894 à Fresse-sur-Moselle (Vosges)
Décédé le 26 juillet 1977 à Fresse-sur-Moselle

Député des Vosges de 1972 à 1973

André Boileau voit le jour à Fresse-sur-Moselle, commune des Hautes Vosges à laquelle il demeura toujours fidèle. Issu d’une famille d’exploitants forestiers anciennement établie dans la haute vallée de la Moselle, il effectue deux années d’études complémentaires après le certificat d’études pour acquérir les connaissances nécessaires à la gestion d’une entreprise. Il travaille auprès de ses parents à la scierie au moment où éclate la première guerre mondiale. Mobilisé dès août 1914, il est versé au 47ème régiment d’artillerie après une courte période d’instruction militaire. Nommé brigadier en 1915, il combat en Champagne, puis à Verdun et sur la Somme en 1916. Le 21 août 1916, André Boileau est grièvement blessé par un éclat d’obus à Herbecourt, dans la Somme, alors qu’il traverse une zone soumise à un intense bombardement allemand. Il doit subir une amputation du pied gauche. Sa conduite au front lui vaut la croix de guerre avec palme, la médaille du Mérite combattant et la médaille militaire, dont il est décoré en 1917, avant d’être définitivement réformé.
Dans l’entre-deux-guerres, André Boileau dirige l’exploitation forestière familiale. Il est élu conseiller municipal de Fresse-sur-Moselle, dans le canton du Thillot, en 1935. Mutilé de guerre et père de 4 enfants, il n’est pas mobilisé en septembre 1939, mais connaît les dures réalités de l’Occupation allemande, les Vosges faisant partie de la zone interdite. Il conserve son mandat de conseiller municipal en 1945 et 1947, puis est élu maire de Fresse-sur-Moselle en 1953. Confirmé dans ses fonctions en 1959, André Boileau est choisi comme suppléant par Christian Poncelet en 1962.
Le jeune candidat de l’Union pour la Nouvelle république (UNR), originaire des Ardennes, entend succéder à Jean-Marie Grenier, qui ne se représente pas pour cause de maladie. Il affronte la concurrence de six candidats, dont le maire et conseiller général de Gérardmer Camille Méline, investi par les Républicains indépendants. Ancien syndicaliste âgé de 34 ans seulement, Christian Poncelet a trouvé en André Boileau un profil qui complète admirablement le sien : sexagénaire, ancien combattant de la Grande Guerre, implanté dans un canton compliqué pour la droite. Ancien patron de scierie, André Boileau connaît les problèmes des industriels du bois dont l’activité, comme celle du textile, est déjà en crise dans les Vosges.
La profession de foi de Christian Poncelet décrit André Boileau, qui lui apporte sa « caution », comme un « homme intègre, issu d’une très honorable famille de la montagne vosgienne ». Au premier tour de scrutin, le nouveau tandem Poncelet-Boileau recueille 40,9% des voix dans l’ensemble de la 3ème circonscription et réalise son meilleur résultat avec 44,8% dans le canton du Thillot, dont André Boileau est originaire. Le deuxième tour donne lieu à un affrontement entre gaullistes et indépendants : le 25 novembre 1962, Christian Poncelet l’emporte sur le conseiller général et maire de Gérardmer Camille Méline par 66,7% des suffrages exprimés.
Entre 1962 et 1967, Christian Poncelet siège à l’Assemblée nationale, et le rôle de son suppléant André Boileau se limite au cadre de la circonscription. En 1965, il abandonne à l’entrepreneur Livio Peduzzi la mairie de Fresse-sur-Moselle. Il reste cependant maire-adjoint de cette commune - qui compte alors près de 2.000 habitants - jusqu’en 1971, et demeure le fidèle suppléant de Christian Poncelet. Ce dernier est réélu en 1967 avec 67,8% des voix dès le premier tour contre 16,7% pour la SFIO et 15,5% pour le candidat communiste Gaston Koenig.
L’Assemblée nationale ayant été dissoute au lendemain des événements de mai 1968, Christian Poncelet et André Boileau sollicitent à nouveau les suffrages des Vosgiens au nom de la défense de la République, contre « la haine, la violence et le désordre qui conduisent au totalitarisme lugubre », à l’occasion des élections législatives du 23 juin 1968. Après la crise de mai, il importe selon eux de «revenir au calme, à la fraternité, à la paix sociale et à la construction, tous ensemble, d’un ordre plus humain, plus juste, plus équitable ». Les candidats sortants reconnaissent pourtant que des « erreurs, des hésitations, des négligences (…) » ont pu être commises en certains domaines par le gouvernement. Seuls la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) et le Parti communiste présentent des candidats dans cette circonscription réputée conservatrice, qui fut la terre d’élection de Jules Méline et de Maurice Flayelle sous la IIIème République. Christian Poncelet y est réélu dès le premier tour avec 71,4% des voix, contre 15,6% pour le candidat FGDS et 13% pour le communiste. Dans le canton du Thillot dont est originaire André Boileau, 68,9% des suffrages exprimés se sont portés sur le sortant.
Gaulliste de progrès, Christian Poncelet est sollicité en juillet 1972 par le nouveau Premier ministre, Pierre Messmer, pour entrer dans son gouvernement comme secrétaire d’Etat aux Affaires sociales auprès d’Edgar Faure, nommé ministre d’Etat. Au titre de l’article 23 de la Constitution de la Vème République, les députés entrés au gouvernement doivent être remplacés sur les bancs de l’Assemblée nationale : contrairement à la IVème République, les fonctions de ministre sont incompatibles avec un mandat parlementaire. La 4ème législature de la Vème République touche alors à sa fin, mais André Boileau est proclamé député des Vosges en remplacement de Christian Poncelet en août 1972.
Il s’inscrit au groupe de l’Union pour la défense de la République (UDR), et devient, à 78 ans, un des doyens de l’Assemblée nationale, seulement devancé en âge par Arthur Musmeaux, député communiste du Nord, Virgile Barel, député communiste des Alpes maritimes, et Marcel Dassault, élu gaulliste dans l’Oise. La brièveté de son mandat ne permet pas à André Boileau de se distinguer par sa participation aux travaux parlementaires. Au terme de la 4e législature de la Vème République, des élections sont en effet prévues en mars 1973.
André Boileau entre cependant à la Commission des lois constitutionnelles, de la législation générale et de l’administration générale de la République. En cette qualité, il est membre suppléant de plusieurs commissions mixtes paritaires chargées de questions administratives ou institutionnelles. Il ne prend pas la parole à l’Assemblée pendant ses quelques mois de mandat.
Aux élections législatives du 4 mars 1973, son âge avancé dissuade André Boileau de tenter une nouvelle aventure électorale comme suppléant, d’autant qu’il serait vraisemblablement amené à siéger à nouveau dans l’hémicycle. Christian Poncelet sollicite le renouvellement de son mandat de député avec le maire de Cornimont Gérard Braun comme suppléant. Réélu à une large majorité dans un contexte difficile pour les gaullistes en raison de l’Union de la gauche, Christian Poncelet est confirmé au gouvernement par le Premier ministre Pierre Messmer comme secrétaire d’Etat à l’emploi et à la population. Il laisse à Gérard Braun le soin de représenter la 3e circonscription des Vosges à l’Assemblée nationale.
Maire honoraire de Fresse-sur-Moselle depuis 1971, André Boileau quitte la vie publique au printemps 1973. Veuf depuis 1947, il décède le 26 juillet 1977 dans sa commune natale, à l’âge de 82 ans.