Pierre Lehardy

1758 - 1793

Informations générales
  • Né le 10 février 1758 à Dinan ( - Généralité de Bretagne nord France)
  • Décédé le 31 octobre 1793 à Paris (Département de Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 31 octobre 1793
Département
Morbihan
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, né à Dinan (Généralité de Bretagne nord) le 10 février 1758, exécuté à Paris (Département de Paris)) le 31 octobre 1793, il exerçait la profession de médecin et les fonctions de procureur-syndic de district à Josselin.

Président de l'assemblée électorale d'Auray pour l'élection des députés à la Convention, il fut élu lui-même, le 5 septembre 1792, député du Morbihan à la Convention, le 2e sur 8, par 259 voix (415 votants. Il parla sur le mode de procéder à l'inventaire et à l'examen des papiers du comité de surveillance de Paris, combattit Manuel qui attaquait la constitution civile du clergé, et déclara à ce propos que « sans les évêques, la république serait perdue »; puis dénonça, (1793) le ministre Pache, et, lors du procès de Louis XVI, présenta une série de questions qui furent toutes écartées. Il vota pour l'appel au peuple en motivant ainsi son opinion:

« On nous dit qu'il faut éviter la guerre civile en n'appelant pas au peuple. Moi, je n'ai pas si mauvaise opinion de notre souverain. Gardons-nous de penser comme les anarchistes. Je suis persuadé que cette faction a l'intention d'exciter la guerre civile. Je dis oui. »

Sur l'application de la peine (3e appel nominal), il répondit: « Je regarderais la liberté de mon pays comme entièrement anéantie, si nous étions à la fois accusateurs, juges et législateurs. Non, nous ne sommes pas juges. Si je considérais la Convention comme juge, je demanderais qu'elle exclût au moins soixante de ses membres. La malheureuse histoire de tous les peuples nous apprend que la mort des rois n'a jamais été utile à la liberté. Je désire que Louis soit mis en état de détention tant que la république courra quelques risques, et jusqu'au moment où le peuple aura accepté la Constitution alors, et seulement alors, vous décréterez le bannissement. »

Ardent à réclamer, le 26 février suivant, la mise en accusation de Marat, il s'opposa, le 16 mars, à la suppression de la maison de Saint-Cyr, et reprocha amèrement à ses collègues de la Montagne de toujours chercher à détruire, jamais à édifier. Lié avec les Girondins, il s'attira de vives attaques de la part du parti Jacobin et des sections de Paris (15 avril), ce qui n'empêcha pas l'assemblée de le choisir pour secrétaire trois jours après. Le 19 mai, il prit la parole pour appuyer une pétition des habitants d'Orléans qui protestaient contre les agissements de Léonard Bourdon; il ajouta que « les noms de royalistes et de contre-révolutionnaires étaient devenus synonymes de ceux d'amis de l'ordre et des lois ». Le 31 mai, il demanda qu'on en appelât aux « bons citoyens de Paris. » Son attitude dans cette journée amena son arrestation, à son domicile, le surlendemain 2 juin. Décrété d'accusation le 3 octobre, il fut, le 30, traduit devant le tribunal révolutionnaire, condamné à mort et exécuté le lendemain. Au moment où le couteau tombait, il cria: « Vive la République ».