Albert Chiché

1854 - 1937

Informations générales
  • Né le 9 septembre 1854 à Bordeaux (Gironde - France)
  • Décédé le 5 septembre 1937 à Arcachon (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Gironde
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 21 février 1897 au 31 mai 1898
Département
Gironde
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 22 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Gironde

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 9 septembre 1854 à Bordeaux (Gironde), mort le 5 septembre 1937 à Arcachon (Gironde).

Député de la Gironde de 1889 à 1893 et de 1897 à 1902 Fils d'Eugène, notable commerçant bordelais, Albert Chiché, après avoir terminé ses études secondaires au lycée de Bordeaux, vint faire son droit à Paris, Il resta inscrit pendant deux ans au barreau de la capitale qu'il quitta en 1888 pour celui de sa ville natale. Il publia plusieurs études et fit de nombreuses conférences à la Bastide sur le Canal des Deux-mers, sur la Compétence des juges de Paix, sur Louis Blanc, etc. Il fut également l'auteur d'un roman : Don Juan assassin, qui parut d'abord dans le Petit Boulanger, sous le pseudonyme de Louis Masquedor et où il dépeignit la figure de Prado.

Il milita très tôt, d'abord en faveur de l'Empire, puis dans les milieux politiqués d'extrême gauche, au service desquels il mettait ses dons réels d'orateur. Choisi par M. Laguerre comme président du Comité républicain national de Bordeaux et chargé de désigner les candidats révisionnistes, il dirigea la campagne électorale contre les républicains de l'ancienne Chambre et provoqua même M. Raynal, ancien ministre, dans Une réunion publique et se battit en duel avec lui.

Socialiste, en même temps que fervent boulangiste, il se présenta aux élections générales législatives des 22 septembre et 6 octobre 1889, dans la première circonscription de Bordeaux. Il déclarait dans sa profession de foi qu'il voulait la révision de la Constitution par une assemblée constituante dont l'œuvre serait soumise à la sanction populaire ; la suppression du Sénat, le retour du général Boulanger. Il emporta le siège au deuxième tour de scrutin par 6.289 voix, contre 5.816 à M. Ernest Monis, député républicain sortant, sur 12.199 votants. Membre de diverses commissions et notamment de la Commission chargée de l'examen du projet de loi sur la marine marchande, il présenta ou soutint, avec les membres de sa faction, une foule de propositions de loi qu'il est impossible d'énumérer, souvent démagogiques sur : la marine marchande (1890), les questions ouvrières (1890), les droits des enfants adultérins ou incestueux (1890), le travail dans les prisons (1890), le Code d'instruction criminelle (1891), le cumul des mandats électifs (1891), le divorce (1891), les frais de quai (1891), l'amnistie (1891), les accidents de mer (1891), la liberté communale (1892), l'institution du jury (1892), la saisie-arrêt des salaires (1893). Il interpella le Gouvernement sur : les nominations récentes faites dans la magistrature (1889), les contraventions à la loi du 25 juin 1841 (1890), les travaux d'amélioration de la Garonne maritime et de la Gironde supérieure (1891), la collision de Fourmies (1891), la situation au Tonkin (1892), le régime économique des boissons (1893). Il prit part en outre à la discussion : du projet de loi adopté par le Sénat, sur le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels (1891), des budgets des Affaires étrangères et de l'Intérieur de l'exercice 1891 (1890), du projet de loi relatif à l'établissement du tarif général des douanes (1891), des budgets de la Guerre, de l'Intérieur et des Colonies de l'exercice 1892 (1891), des propositions de loi concernant les victimes d'erreurs judiciaires (1891), du budget général de l'exercice 1893 (régime des boissons) (1892). des budgets de l'Intérieur et des Colonies de l'exercice 1893 (1893), du projet de loi ayant pour objet la construction d'un nouveau bassin au port de Marseille (1893), de la proposition de loi relative à la création d'un ministère des colonies (1893), du budget de l'Intérieur et de la loi de finances de l'exercice 1894 (1893).

Aux élections générales du 20 août 1893, il subit un échec comme candidat du parti ouvrier, au premier tour de scrutin, en n'obtenant que 5.220 voix contre 5.378 à M. Henri Labat, sur 10.748 votants. Mais il prit sa revanche à l'élection partielle du 21 février 1897 qui eut lieu pour pourvoir au remplacement de M. Auguste Ferret, décédé le 22 novembre 1896. Il recueillit au premier tour de scrutin 5.559 voix contre 3.578 à M. de Lanessan et 1.056 à M. Mohteil, sur 10.430 votants. Inscrit au groupe révisionniste, il déposa encore plusieurs propositions de loi concernant : la protection de l'existence des marins de navires de commerce (1897), l'attribution d'une indemnité aux victimes d'une détention préventive reconnue erronée (1897), les heures de travail dans les manufactures et usines (1897), la restitution par les entrepreneurs du canal de Panama, des sommes qu'ils ont indûment perçues (1897) . Il se fit entendre dans les débats sur : le placement des ouvriers et employés des deux sexes (1897), la responsabilité des accidents dont les ouvriers sont victimes dans leur travail (1897), le budget de l'Intérieur, le budget des Finances et la loi de finances de l'exercice 1898 (1897 et 1898), les conclusions de la Commission d'enquête sur l'affaire de Panama (1898) ; il interpella en outre le Gouvernement sur : l'attitude du Ministre des Travaux publics en présence de combinaisons ayant pour but d'accaparer le trafic du port de Bordeaux au profit de la Société des appontements de Pauillac et de la Cie des Chemins de fer du Midi (1897), les suites que le Ministre de la Justice comptait donner à l'arrêt rendu par la Cour de cassation dans l'affaire Zola (1898).

Il retrouva son siège aux élections générales des 8 et 22 mai 1898, au deuxième tour le scrutin, par 7.805 voix contre 6.886 à M. Chaumet, sur 14.814 votants. Membre de la Commission de législation criminelle, il déposa : une proposition de loi ayant pour objet la suppression des droits sur les blés (1898) ; une proposition de résolution tendant à la révision de la Constitution (1898) ; une proposition de loi ayant pour objet de limiter le nombre des ouvriers étrangers, employés dans les usines, manufactures et établissements industriels quelconques (1898) ; une proposition de loi tendant à réprimer les actes de corruption électorale commis par les membres du Gouvernement (1902) ; une proposition de loi ayant pour objet de soumettre les compagnies étrangères d'assurances fonctionnant en France, aux mêmes obligations que les compagnies françaises (1902) ; une proposition de loi tendant à amnistier les faits qui ont donné lieu à des condamnations prononcées par la Haute-Cour (1902). Il se fit entendre au cours des discussions sur les modifications à apporter au régime douanier (1892) ; le budget des travaux publics et la loi de finances de l'exercice 1900 (1899 et 1900) ; l'amnistie (1902) ; la répression de la corruption électorale (1902). Il demanda en outre à interpel-1er le Gouvernement : sur les empiètements de la Cie des Chemins de fer du Midi sur les quais de Bordeaux (1898) sur les actes de pression électorale commis à Bordeaux par un membre du Gouvernement (1902) ; sur la discussion devant le Sénat de la proposition de loi tendant à porter à six années la durée du mandat législatif (1902) ; sur l'attitude qu'il comptait prendre pendant la période électorale (1902). Il fut l'un des fondateurs de la Bourse indépendante du travail de Bordeaux en juin 1890 et l'un des organisateurs de la première manifestation du 1er mai 1890. Il essuya un échec aux élection générales des 27 avril et 11 mai 1902, n'ayant obtenu au deuxième tour de scrutin que 4.790 voix contre 6.944 à M. Jean Chaumet qui lui succéda, sur 14.252 votants. Il n'eut pas davantage de chance aux élections générales du 6 mai 1906 ou M. Chaumet conserva son siège dès le premier tour de scrutin avec 7.987 voix contre 2.082 à lui-même.

Il se retira alors à Arcachon où il dirigea le journal local L'Avenir d'Arcachon.

En plus des ouvrages cités plus haut, il avait publié en 1885 un Petit manuel à l'usage des commerçants poursuivis... pour falsification de boissons ou de substances alimentaires, et une étude sur L'affaire de Panama en 1894-1896.

Renversé par une automobile, il mourut à Arcachon le 5 septembre 1937, après avoir subi l'amputation d'une iambe. Il avait 83 ans.