Georges, Auguste, Alexandre Cogniot

1901 - 1978

Informations générales
  • Né le 15 décembre 1901 à Montigny-lès-cherlieu (Haute-Saône - France)
  • Décédé le 12 mars 1978 à Gagny (Seine-St-Denis - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 15 décembre 1901 à Montigny-les-Cherlieu (Haute-Saône).

Député de la Seine de 1936 à 1942.
Délégué à l'Assemblée Consultative provisoire de 1944 à 1945.
Député de la Seine aux deux Assemblées Nationales Constituantes de 1945 à 1946.
Député de la Seine à l'Assemblée Nationale de 1946 à 1958.
Sénateur de la Seine depuis le 26 avril 1959.

D'origine paysanne, Georges Cogniot fait ses études secondaires comme boursier aux lycées de Vesoul et de Lyon. Elève exceptionnellement doué, il entre à l'Ecole Normale supérieure en 1921 et en sort agrégé des lettres en 1924. Il est successivement professeur au lycée d'Evreux de 1925 à 1928, à celui de Dijon de 1931 à 1932, à celui de Saint-Quentin de 1933 à 1934, enfin au lycée Voltaire à Paris de 1934 à 1936.

Attiré par la politique il milite dans les rangs du parti communiste dès 1921, alors qu'il n'a que 20 ans et devient, de 1927 à 1939 Secrétaire et dirigeant de l'Internationale des travailleurs de l'enseignement, organisation syndicale fondée en 1922 à l'appel d'Anatole France. Il crée l'Université ouvrière de Paris, devenue aujourd'hui l'Université nouvelle, 8, avenue Mathurin-Moreau à Paris-19e, où professaient MM. Jean-Richard Bloch, Paul Vaillant-Couturier, Prenant, Wallon, Racamond et Berlioz.

Elu, en 1935, secrétaire du Comité mondial contre la guerre et le fascisme, que dirigeait Romain Rolland, il se lie personnellement avec ce dernier. Il succède, en 1937, à Paul Vaillant-Couturier comme rédacteur en chef de l'Humanité et conserve ces fonctions jusqu'en 1948. En 1938, il s'associe à son illustre ami Paul Langevin, pour fonder la revue La Pensée, organe du rationalisme moderne dont le succès fut et reste considérable.

Lorsque éclate la guerre de 1939, il part comme officier d'infanterie et est fait prisonnier en juin 1940. Libéré comme grand malade, il est arrêté peu après, en sa qualité de Résistant, par la police allemande et interné au camp de concentration germanique de Compiègne. Il y organise aussitôt le mouvement patriotique clandestin. Après plusieurs tentatives d'évasion manquées, il réussit enfin à s'échapper avec dix-sept autres détenus, dans la nuit du 21 au 22 juin 1942, par un souterrain de plus de quarante mètres, patiemment creusé. De cette date, jusqu'à l'insurrection parisienne de 1944, il travaille clandestinement au Comité central illégal du Parti communiste français à Paris. Il y écrit en particulier un ouvrage qu'il intitule : Esquisse d'une politique française de l'enseignement, présenté par le Parti communiste français aux autres groupements de Résistance, en 1943.

Elu conseiller municipal de Paris (5e secteur) et conseiller général de la Seine le 29 avril 1945, il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat en 1947.

C'est aux élections générales législatives des 26 avril et 3 mai 1936, qu'il devient député de la 3e circonscription du 11e arrondissement de Paris, au deuxième tour de scrutin, par 10.543 voix, contre 6.573 à M. Laborde et 590 à M. Welfling, sur 18.138 votants. Inscrit au groupe communiste, il siège à la Commission de l'enseignement et des Beaux-arts, à celle des finances et à celle de l'Alsace et de la Lorraine. Son activité est d'emblée intense. Il dépose un nombre considérable de propositions de loi ou de résolution, concernant : la célébration nationale du tricentenaire du Discours de la Méthode de René Descartes (1936), le rattachement au Ministère de l'Education nationale, des quatre établissements nationaux d'enseignement de jeunes aveugles et sourds-muets (1936), la constitution du droit à pension des fonctionnaires féminins des lycées, collèges, cours secondaires de jeunes filles et de garçons, pour les services rendus par ces fonctionnaires en qualité de surveillantes d'internat (1937), l'organisation, en 1937, de la célébration nationale du bicentenaire de la naissance d'Antoine-Auguste Parmentier (1937), la responsabilité des instituteurs tel qu'il résulte de la loi du 5 avril 1937 (1938), l'octroi de bourses destinées à l'étude de la Révolution française (1938), l'octroi d'une subvention d'extrême urgence à la Fondation Curie (1938), la satisfaction à accorder aux légitimes revendications des fonctionnaires (1938). Il rapporte en outre : le projet et la proposition de loi tendant à abroger le décret du 30 juin 1934 supprimant la maîtrise d'internat (1936), le budget de l'éducation nationale des exercices 1937, 1938 et 1939 (1936, 1937, 1938) qu'il soutint à la tribune et est chargé d'émettre un avis au nom de la Commission des finances, sur sa proposition de loi relative au droit à pension des fonctionnaires féminins des lycées, collèges et cours secondaires de jeunes filles et de garçons (1938). Il intervient souvent à la tribune, notamment sur ; le projet de loi relatif à l'obligation de l'enseignement primaire (1936), les crédits destinés à l'Education nationale (1936), la création d'une Ecole nationale d'administration relevant directement du Ministère de l'Education nationale (1938). Il demande à interpeller le Gouvernement sur la politique systématique de hausse du coût de la vie (1938), et sur la campagne de dénigrement et d'excitation contre les plus nobles figures et les souvenirs les plus glorieux de la grande Révolution française et la lumière à faire sur les sources de cette agitation qui continue sur notre sol la propagande antifrançaise des Gouvernements de Berlin et de Rome (1939).

Il est déchu de son mandat de député le 20 février 1940 en même temps que la plupart de ses amis politiques alors qu'il est au front. On sait ce qu'il en advint depuis. Ses activités clandestines lui valent d'être désigné en novembre 1944 en qualité de délégué à l'Assemblée consultative provisoire de Paris, par le parti communiste français. Il entre à la Commission de l'équipement national, de la production et des communications, à celle de l'éducation nationale, à celle des finances, à celle de réforme de l'Etat et de législation, à la Commission permanente de coordination et à la Commission d'enquête sur les fournitures du papier de presse. Il dépose deux propositions de résolution concernant : la transformation de l'Ecole libre des sciences politiques en Ecole des sciences politiques qui soit nationale et démocratique par son organisation, son recrutement et son enseignement (1945), la possibilité pour les instituteurs et les institutrices d'être candidats aux élections municipales dans toutes les communes (1945) et est chargé de rapporter le projet d'ordonnance portant fixation du budget de l'éducation nationale de l'exercice 1945 (1945), ainsi qu'une demande d'avis sur les régimes électoraux susceptibles d'être appliqués aux prochaines élections générales (1945). Il soutient ces rapports à la tribune et participe en outre à la discussion des budgets de l'information, de la guerre et de l'éducation nationale de l'exercice 1944 et de celui de l'information de l'exercice 1945.

Aux élections générales du 21 octobre 1945 destinées à l'élection de la première Assemblée Nationale constituante, il se présente dans la troisième circonscription de la Seine sur la liste communiste, et est élu au quotient électoral par 163.512 suffrages sur 488.644 votants. Membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire, il dépose une proposition de résolution tendant à faire abroger l'ordonnance du 20 octobre 1945 sur la limitation des débits de boissons (1945) et deux propositions de loi, la première ayant pour objet la réintégration dans leurs droits politiques, eu égard à la guerre et à l'occupation, de certains délinquants primaires et de certains faillis non réhabilités (1946), la seconde tendant à ouvrir un recours en révision contre les condamnations prononcées pour outrages aux bonnes mœurs par la voie du livre (1946). Il prend part à la discussion de la loi de finances de l'exercice 1946, du budget de l'éducation nationale du même exercice (1945), du projet de loi portant création de nouvelles ressources et aménagement de la législation fiscale (1946), et de la proposition de loi sur la Constitution et la Déclaration des droits (1946).

Il retrouve son siège à la deuxième Assemblée Nationale Constituante élue le 2 juin 1946, sur la liste communiste et d'union républicaine et résistante. Il recueille 158.677 suffrages sur 475.651 votants. Toujours membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire, il reprend sa proposition de loi tendant à ouvrir un recours en révision contre les condamnations prononcées pour outrages aux bonnes mœurs commis par la voie du livre (1946) et dépose une proposition de loi sur l'établissement du système de la représentation proportionnelle intégrale et sans panachage pour les élections au Conseil municipal de Paris (1946). Il se fait entendre à la tribune sur : les crédits de l'éducation nationale pour l'exercice 1945 (1946), les propositions de loi tendant à établir la constitution de la République française (1946), les crédits de l'économie nationale pour l'exercice 1946 (1946) et rapporte le budget de l'éducation nationale du même exercice (1946).

Il est réélu aux élections générales du 10 novembre 1946 (1re législature de l'Assemblée Nationale) sur la liste du parti communiste et d'union républicaine et résistante, par 166.512 voix sur 472.467 votants. Toujours membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire, il dépose de nombreuses propositions de loi ou de résolution concernant : les personnels scientifiques des bibliothèques, des archives et des musées (1946), les dames secrétaires de l'enseignement du second degré (1946), les agents des lycées, des écoles normales et des collèges techniques (1946), la titularisation des élèves des écoles normales d'instituteurs (1946), les membres de l'enseignement déplacés par le Gouvernement de Vichy (1946), les surveillantes générales des lycées et collèges de Paris (1947), le surclassement des localités en vue de réviser les conditions d'attribution de l'indemnité de résidence (1947), la nécessité de ne pas augmenter les droits universitaires (1947), l'interdiction de recruter du personnel scientifique et technique non titulaire (1947), la réforme de l'enseignement (1947), l'amélioration du reclassement des bibliothécaires (1949), le reclassement des directeurs et directrices d'école normale primaire (1949), le reclassement du personnel des inspections académiques (1949), le statut du personnel des centres d'apprentissage (1949), la prise en compte pour la retraite du temps de service accompli en vertu de la prolongation de l'activité autorisée par le décret du 18 décembre 1948 (1949), la reconnaissance de la licence de psychologie comme équivalente à une licence d'enseignement (1951). Il rapporte au nom de la Commission des finances : le projet de loi portant ouverture de crédits au titre de la commémoration du centenaire de la mort de Chateaubriand (1948), le projet de loi relatif au transfert au Panthéon des cendres de Jean Perrin et de Paul Langevin (1948), le projet de loi relatif au transfert au Panthéon des cendres du gouverneur général Eboué (1948), la proposition de loi tendant à l'allocation d'une subvention de 25 millions à la Cité universitaire (1949), le projet de loi relatif à la célébration du centenaire de la mort de Chopin (1949), le projet de loi concernant la célébration du bi-millénaire de la bataille d'Alésia (1949), le projet de loi relatif à la création du laboratoire normal de France (1949). Il rapporte en outre et soutient à la tribune les crédits provisionnels et le budget de l'éducation nationale de l'exercice 1947 et se fait entendre encore sur : les manœuvres s'opposant à la collecte et à la répartition des denrées rationnées (1947), le reclassement de la fonction publique (1948), les fonctionnaires de l'enseignement auxquels est refusé le droit de grève (1951).

Il retrouve son siège aux élections générales du 17 juin 1951, sur la liste d'Union républicaine, résistante et antifasciste pour l'indépendance nationale, le pain, la liberté et la paix, en recueillant 136.931 voix sur 430.312 votants. Il entre à la Commission de l'éducation nationale et dépose plusieurs propositions de loi ou de résolution concernant : l'installation pour octobre 1951, de 12.000 classes dans les établissements publics d'enseignements (1951), l'abrogation des lois dites Pleven-Marie et Barangé-Barrachin (1951), la suppression des taxes qui frappent les concerts symphoniques (1951), la prolongation par la S.N.C.F. des billets populaires des congés annuels (1952), l'organisation d'une célébration nationale du cent cinquantième anniversaire de la naissance de Victor Hugo (1952), la date et la durée des vacances scolaires dans l'enseignement primaire, secondaire et technique (1952), la création en 1952 d'un contingent supplémentaire de postes d'agrégés et de certifiés (1952), les centres d'apprentissage commerciaux menacés de suppression (1952), la restauration du château de Versailles (1952), la pratique de la psychotechnique (1953), la célébration du 400e anniversaire de la mort de Rabelais (1953), la création d'une indemnité de fonction pour le personnel de l'Education nationale (1953), l'autorisation de construire des bibliothèques et salles de dessin dans les écoles primaires (1953), l'annulation des blocages des crédits de l'Education nationale (1953), les tarifs des billets de la S.N.C.F. pour les enfants participant aux colonies de vacances (1953), la célébration du deuxième centenaire de la naissance de Jean-Paul Marat (1953), l'immatriculation à la Sécurité Sociale des agents généraux d'assurance (1953), la célébration dans les écoles du dixième anniversaire de la Libération (1954), la création d'une Commission technique paritaire au Centre national de la recherche scientifique (1954 et 1955), l'abrogation des lois antilaïques introduites, depuis 1951, dans la législation (1954), l'assimilation des grottes ornées aux richesses minières, quant à leur appartenance à l'Etat (1955), la réforme de l'enseignement (1955), la création d'un comité administratif paritaire au Centre national de la recherche scientifique (1955). Il prend part en outre à la discussion : du projet de loi portant subvention à l'enseignement libre, pour s'y opposer (1951), d'une proposition de loi accordant des allocations aux parents d'élèves (1951), du projet de loi relatif au redressement financier (1953), du projet de loi .relatif à l'organisation européenne pour la recherche nucléaire (1954), des projets de loi relatifs aux dépenses du Ministère de l'Education nationale (1954 et 1955), du projet de construction d'un sous-marin atomique (1955). Il dépose une demande d'interpellation sur le refus du Gouvernement d'appliquer le statut de la fonction publique et son attitude répressive à l'égard de la grève des examens, et la développe (1951), sur le projet dit de réforme des études secondaires, et la développe (1953), sur la provocation policière du 14 juillet 1953 qui a causé, place de la Nation, à Paris sept morts (1953), sur les mesures discriminatoires prises à l'encontre de certains candidats à l'E.N.A. en raison de leurs opinions politiques et sociales (1953).

Réélu aux élections générales du 2 janvier 1956 sur la liste du parti communiste français, par 167.173 voix sur 516.599 votants, il siège à la Commission des finances et à la Commission de l'éducation nationale. Il présente des propositions de loi ou de résolution concernant : le rétablissement de l'indemnité de doctorat (1956), la revalorisation des salaires des ingénieurs de l'Institut national de recherche chimique appliquée (1956), les indemnités perçues par les fonctionnaires de l'éducation nationale pour participation à un jury de concours de recrutement (1956), l'accélération du rythme d'avancement des professeurs techniques adjoints (1956), la réforme de l'enseignement (1956), les bûcherons- élagueurs de la ville de Paris (1956), les droits acquis des personnels logés de l'éducation nationale (1957), la validation des services d'enseignement accomplis à titre privé par certains Français naturalisés avant leur entrée dans l'enseignement public français (1957), l'octroi au personnel de la recherche scientifique d'un statut garantissant l'avenir de la situation de chercheur (1957). Et il participe à la discussion : de l'ajustement des dotations budgétaires reconduites à l'exercice 1957 (1956), de la création, à Lyon, d'un institut national des sciences appliquées (1957), de la politique scientifique du Gouvernement (1957), de la revalorisation des rentes viagères (1957), du plan de développement de l'énergie atomique (1957).

Aux élections générales des 23 et 30 novembre 1958 qui ont lieu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, il subit un échec au deuxième tour, n'obtenant que 13.506 voix, contre 15.235 à M. Fanton, sur 41.649 votants.

Mais il prend sa revanche aux élections sénatoriales du 26 avril 1959 dans le département de la Seine. Il entre à la Commission des affaires culturelles, et à la Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la promotion spéciale en Algérie, et assurant par des mesures exceptionnelles, la promotion des Français musulmans. Il prend part à la discussion de ce projet (1959), à la discussion du projet de loi de finances pour l'exercice 1960 (1959), et à celle du projet de loi sur les rapports entre l'Etat et les établissements d'enseignement privés, pour opposer la question préalable (1959). En 1960, il s'intéresse au ramassage scolaire, et à l'enseignement et à la formation professionnelle agricoles. En 1961, il intervient au cours de la discussion de la loi de finances de l'exercice 1962.

Sa carrière sénatoriale se poursuit, toujours active.

Parmi ses principaux ouvrages publiés, il faut citer : L'Evasion, recueil de nouvelles (1947) ; La question scolaire en 1848 et la loi Falloux (1948) ; Réalité de la Nation, étude d'histoire et de politique sur l'idée de Nation (1950) ; Actualité du « Capital » (de Karl Marx), La nécessité sociale et l'action humaine (1948) ; Lucrèce : De la nature des choses, commentaire et traduction (1954) ; Petit guide sincère de l'Union soviétique (1954), etc. La plupart de ces livres ont été traduits en langue russe, polonaise, hongroise et allemande.




Né le 15 décembre 1901 à Montigny-les-Cherlieu (Haute-Saône)
Décédé le 12 mars 1978 à Gagny (Seine-Saint-Denis)

Député de la Seine de 1936 à 1940
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Seine)
Député de la Seine de 1946 à 1958

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), tome III, p. 1091 à 1094)

Fait prisonnier à Nantes en juin 1940, Georges Cogniot est soigné pendant plusieurs mois à l'hôpital de Chateaubriant. Au printemps 1941, il est interné au camp de Compiègne-Royallieu, non plus en tant que prisonnier de guerre mais comme militant communiste. Il appartient à la direction clandestine du camp et après plusieurs tentatives parvient à s'en évader le 22 juin 1942, évasion qui lui vaudra la Médaille des évadés. Il relate cette période de sa vie dans l'Evasion. Collaborateur du secrétariat du Parti communiste, il travaille dans la presse clandestine du P.C.F. en particulier à L'Humanitéet aux Cahiers du communisme. Au cours de l'été 1943, Georges Cogniot rédige une Esquisse d'une politique française de l'enseignement dont s'inspirera le Conseil national de la Résistance et la commission Langevin-Wallon.

A la Libération, par décision du Conseil des ministres en date du 28 octobre 1944, prise en application de l'ordonnance du 9 août 1944 portant rétablissement de la légalité républicaine, il a la satisfaction de se voir relevé de la déchéance de son mandat de député qui l'avait frappé, ainsi que ses collègues communistes, le 20 février 1940.

Il reprend la rédaction en chef de L'Humanité qu'il assurera jusqu'à l'été 1947 avant d'être désigné, à l'automne de la même année, représentant permanent du P.C.F. au secrétariat du bureau d'information siégeant à Bucarest (Kominform). A ce titre Georges Cogniot dirige l'hebdomadaire Pour une paix durable et coordonne, parfois réécrit, les articles présentés par les dirigeants communistes internationaux. Il retrouve également son siège au comité central.

Nommé délégué à l'Assemblée consultative provisoire en novembre 1944, Georges Cogniot participe activement à ses travaux. Membre de nombreuses Commissions : équipement, éducation nationale, finances, réforme de l'Etat et législation, il en est fréquemment nommé rapporteur. Il s'intéresse tout particulièrement à l'éducation nationale et à la défense de la laïcité. Le 20 février 1945, il dépose une proposition de résolution tendant à réformer l'Ecole libre des sciences politiques. Au nom de la Commission des finances, il rédige un avis sur les crédits de l'éducation nationale pour 1945 et intervient en séance lors de leur examen (28 et 29 mars 1945). Rédacteur en chef de L'Humanité et membre de la Commission d'enquête sur les fournitures du papier de presse, il prend part à la discussion des crédits de l'information pour 1944 et 1945. Enfin, travaillant sur les questions constitutionnelles auprès du comité central du P.C.F., Georges Cogniot rédige un rapport sur les régimes électoraux susceptibles d'être appliqués aux prochaines élections générales et est entendu à ce sujet par l'Assemblée. Dans le même domaine, il participe à la discussion des demandes d'avis sur l'organisation des pouvoirs publics.

Elu conseiller de Paris aux élections municipales d'avril 1945, il ne sollicitera pas le renouvellement de son mandat en 1947. En revanche il occupe la seconde place sur la liste présentée par le Parti communiste dans le troisième secteur de la Seine (3e, 4e, 10e, 11e, 12e, 19e et 20e arrondissements) aux deux Assemblées nationales Constituantes (21 octobre 1945 et 2 juin 1946 et aux trois élections législatives de la IVe République (10 novembre 1946, 17 juin 1951 et 2 janvier 1956). Il siège donc sans discontinuer d'octobre 1945, de novembre 1944 si on tient compte de l'Assemblée consultative provisoire, à juin 1958.

Dans les deux Assemblées nationales Constituantes, membre de la Commission des finances, Georges Cogniot dépose diverses propositions de loi ou de résolution touchant à des sujets variés : débits de boissons, droits politiques de certains délinquants primaires et faillis non réhabilités, recours en révision contre les condamnations prononcées pour outrages aux bonnes moeurs commis par la voie du livre, instauration du système de la représentation proportionnelle intégrale et sans panachage pour les élections au Conseil de Paris. Il intervient dans la discussion du projet de loi portant création de nouvelles ressources et aménagement de la législation fiscale et dans les débats portant sur les institutions. Rapporteur spécial des crédits de l'éducation nationale, il participe à leur examen.

A l'Assemblée nationale, dans la suite de sa carrière parlementaire, qu'il siège à la Commission des finances (de 1946 à 1951 et en 1956) ou à celle de l'éducation nationale (de 1953 à 1955 puis de 1956 à 1958) c'est à l'enseignement, à la recherche et à la culture qu'il consacre l'essentiel de son activité de député. Tout au long de ces douze années, il dépose de multiples propositions de loi ou de résolution et rapports concernant le statut des enseignants, leurs traitements et indemnités, les moyens de l'éducation nationale, les conditions de vie des étudiants, l'organisation de la recherche, le C.N.R.S. et ses ressources, les bibliothèques, l'aide à la musique, la restauration du château de Versailles.

Dans ces textes comme dans ses interventions en séance, Georges Cogniot s'inscrit dans la ligne de son Esquisse d'une politique française de l'enseignement et du plan Langevin-Wallon. Rapporteur de la Commission des finances pour les crédits de l'éducation nationale, c'est à ce titre qu'il prend part à leur discussion en 1946 et en 1947. Il continuera de le faire comme orateur du groupe communiste en 1951 et de 1954 à 1956. Au-delà des questions budgétaires, Georges Cogniot défend farouchement la laïcité de l'enseignement. Auteur de la question préalable opposée au projet de loi attribuant des subventions à l'enseignement privé au titre des bourses scolaires (loi dite André Marie), il la défend longuement le 31 août 1951. De même, le 10 septembre 1951, il combat la proposition de loi relative à l'allocation scolaire (loi Barangé). Le 28 novembre 1951, il dépose une proposition de loi abrogeant les lois Marie et Barangé. Attaché à la laïcité de l'enseignement, il défend aussi celle de l'Etat et demande à interpeller le gouvernement sur la participation de Pierre Pflimlin, ministre des finances et des affaires économiques, à « des cérémonies romaines de béatification d'individus rebelles, en 1793, aux lois républicaines et à la cause nationale » (11 juillet 1955). Dans le même ordre de préoccupations, il s'insurge contre le sort fait à certains candidats à l'E.N.A. en raison de leurs opinions politiques. Parmi eux figurait Yves Barel, fils de son collègue communiste des Alpes-Maritimes (6 et 29 octobre 1953).

Georges Cogniot suit également de près les questions touchant à la recherche scientifique. Il prononce de longues interventions sur ce sujet : le 6 juillet 1954 à propos du projet de loi relatif à l'organisation européenne pour la recherche nucléaire, les 12, 13 et 14 décembre 1954 à l'occasion de l'examen du budget de l'éducation nationale, les 7, 8 et 13 mars 1957 dans la discussion d'une interpellation sur la politique scientifique ainsi que le 2 juillet 1957 lors du débat sur le projet de loi relatif au plan de développement de l'énergie atomique. Homme de grande culture, directeur de la revue La Pensée, féru d'histoire, Georges Cogniot apprécie les commémorations d'événements historiques. Le 17 juin 1948, il dépose un rapport au nom de la Commission des finances sur les crédits prévus pour la commémoration du centenaire de Chateaubriand. Il rédige des propositions de résolution invitant le gouvernement à célébrer le 400e annniversaire de la mort de Rabelais (17 janvier 1953), le deuxième centenaire de la naissance de Marat (23 juin 1953) ou à associer les écoles au dixième anniversaire de la Libération (20 juillet 1954).

Le volume de son activité parlementaire ne l'empêche pas de demeurer fidèle à son département de naissance : la Haute-Saône. Il rédige deux propositions de résolution tendant à accorder des secours d'urgence aux personnes sinistrées par les gelées (3 juin 1953) et à indemniser les victimes d'inondations (30 juin).

Député de premier plan, Georges Cogniot vote avec ses collègues du groupe communiste. A ce titre, il s'oppose à l'investiture du général de Gaulle (1er juin 1958), et refuse les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (2 juin).

Outre ses activités à l'Assemblée nationale et dans le domaine culturel, Georges Cogniot exerce - on l'a vu - d'importantes responsabilités au sein du Parti communiste. Délégué au XXe congrès du P.C.U.S., il traduira le rapport Krouchtchev pour ses camarades de la délégation française. Il qualifiera le document de « scandaleux, nuisant à l'activité de l'U.R.S.S. » et son auteur de « dirigeant impulsif et changeant ». A partir de 1954, le député de Paris dirige le secrétariat de Maurice Thorez.