Arthur, Léon Conte

1920 - 2013

Informations générales
  • Né le 31 mars 1920 à Salses (Pyrénées-Orientales - France)
  • Décédé le 26 décembre 2013 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Pyrénées-Orientales
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 31 mars 1920 à Salses (Pyrénées-orientales)

Député des Pyrénées-orientales de 1951 à 1958
Secrétaire d'Etat à l'Industrie et au Commerce du 17 juin au 6 novembre 1957

Fils de viticulteur, Arthur Conte est né le 31 mars 1920 à Salses, dans les Pyrénées-orientales. Après des études secondaires aux lycées de Perpignan et de Montpellier, il s'inscrit à la faculté des lettres de Montpellier où il obtient une licence de lettres et un diplôme d'études supérieures classiques.

Déporté du travail sous l'Occupation, il est interné par représailles au camp de Neue-Bremm. Journaliste depuis 1945, éditorialiste de politique internationale à L'Indépendant de Perpignan, auteur de plusieurs ouvrages, Arthur Conte entre dans la vie politique en 1946 comme secrétaire fédéral du Parti socialiste des Pyrénées-orientales. L'année suivante, il devient maire de son village natal et préside l'Union des maires du département.

Candidat malheureux aux élections législatives du 10 novembre 1946 auxquelles il se présentait en seconde position sur la liste S.F.I.O. de Louis Noguères, Arthur Conte conduit à celles du 17 juin 1951, la liste du Rassemblement des groupes républicains et indépendants français. Il est élu, par 18 420 voix sur 106 330 suffrages exprimés. Un apparentement avait été conclu entre sa liste, la S.F.I.O., les radicaux et les républicains démocrates. Arthur Conte avait mené une campagne électorale passionnée au cours de laquelle il prononça, le 2 juin à Estagel, un important discours où il appelait au rassemblement de tous les républicains contre les communistes. Le 14 octobre suivant, il est élu conseiller général du canton de Latour-deFrance.

Apparenté puis membre, à partir de juillet 1952, du groupe socialiste, secrétaire d'âge de la nouvelle Assemblée, Arthur Conte est nommé membre de la Commission des boissons, de la Commission de la presse et de la Commission des immunités parlementaires. Député soucieux des intérêts de ses électeurs, il dépose plusieurs propositions de loi ou de résolution consacrées aux problèmes locaux, en particulier viticoles, des Pyrénées-orientales. La politique à l'égard de l'Espagne franquiste, dont sa circonscription est frontalière, le passionne également. Le 12 janvier 1954, il prononce un discours virulent pour dénoncer la misère du peuple espagnol. Le 13 août suivant, lors de la séance d'interpellations sur la politique du gouvernement en Tunisie et au Maroc, il intervient très longuement sur le rôle joué par les radios espagnoles et égyptiennes dans les appels à la révolte.

Arthur Conte se prononce contre les lois Marie et Barangé favorables à l'enseignement privé (21 septembre 1951), pour la ratification du traité instituant la Communauté charbon-acier (13 décembre), contre l'investiture d'Antoine Pinay (6 mars 1952). Il ne vote pas l'investiture de Joseph Laniel (20 juin 1951) et refuse la confiance au gouvernement sur le problème de l'Indochine jusqu'à la chute du cabinet (12 juin 1954). Favorable à l'investiture de Pierre Mendès-France (17 juin), il approuve les accords de Genève qui mettent un terme aux hostilités (23 juillet). Partisan de la Communauté européenne de défense, il vote contre la question préalable (30 août), pour la ratification des accords de Londres (12 octobre) et de Paris (29 décembre) relatifs à la fin de l'occupation de l'Allemagne et à son entrée à l'O.T.A.N. Il vote contre le gouvernement Edgar Faure jusqu'à sa chute sur le mode de scrutin et la date des élections (29 novembre 1955).

Lors des élections anticipées du 2 janvier 1956, la liste S.F.I.O. que conduit Arthur Conte emporte deux des trois sièges à pourvoir dans les Pyrénées-orientales. Un apparentement avait été conclu avec les radicaux et les républicains sociaux. Lui-même obtient 30 694 voix sur 112 012 suffrages exprimés. Il est reconduit dans les mêmes commissions que dans la précédente Assemblée. Le 23 février 1956, il est élu représentant suppléant de la France à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe.

Au cours de la troisième législature, il dépose cinq propositions de loi ou de résolution concernant, notamment, la production et la consommation du jus de raisin frais, l'entrée de l'industrie française dans la Communauté économique européenne, l'établissement d'un inventaire précis du verger français. A la tribune, Arthur Conte, tout en continuant de se préoccuper des questions agricoles et viticoles, intervient fréquemment et longuement sur le problème algérien qui domine les débats de la dernière législature de la IVe République.

Le 31 janvier 1956, il vote la confiance à Guy Mollet et soutient sans réserve sa politique. Il dépose, le 9 mars, un amendement au projet de loi sur les pouvoirs spéciaux en Algérie tendant à ce qu'un nouveau vote de l'Assemblée soit nécessaire en cas de démission du gouvernement ou de vacance de la présidence du Conseil. Le 4 octobre, il est l'auteur d'une demande d'interpellation sur la politique générale du gouvernement. « Interpellation de l'amitié », déclare-t-il, qui « limite les effets du harcèlement et laisse mieux à l'exécutif son véritable rôle ». Il souligne alors devant ses collègues l'angoisse des socialistes, « la somme de leurs inquiétudes ou, parfois, de leur perplexité » (16 octobre). Le 26 mars suivant, au cours d'une autre séance d'interpellations où il soutient le gouvernement, il proclame : « Nous autres, socialistes, n'aimons notre pays que lorsqu'il demeure humain. Nous l'aimons, non point pour lui-même, mais pour les hautes missions généreuses que nous espérons de lui ou que nous savons de lui ».

Il vote la confiance à Maurice Bourgès-Maunoury, le 12 juin 1957. Le 17, il est nommé secrétaire d'Etat à l'Industrie et au Commerce auprès de Félix Gaillard, ministre de l'Economie et des finances. Membre du gouvernement, il vote pour la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom (9 juillet). Le cabinet étant tombé le 30 septembre sur le projet de loi-cadre sur l'Algérie, Arthur Conte cesse d'expédier les affaires courantes de son département ministériel le 6 novembre suivant.

Le 13 mai 1958, il accorde sa confiance à Pierre Pflimlin, puis vote l'état d'urgence le 16 mai. Il se prononce pour la confiance à Charles de Gaulle, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (1er et 2 juin).