Lucien Degauchy

1937 - 2022

Informations générales
  • Né le 11 juin 1937 à Hautefontaine (Oise - France)
  • Décédé le 11 février 2022 à Courtieux (Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Xe législature
Mandat
Du 2 avril 1993 au 21 avril 1997
Département
Oise
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIe législature
Mandat
Du 1er juin 1997 au 18 juin 2002
Département
Oise
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 19 juin 2002 au 19 juin 2007
Département
Oise
Groupe
Union pour la majorité présidentielle
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 20 juin 2007 au 19 juin 2012
Département
Oise
Groupe
Union pour un mouvement populaire
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 20 juin 2012 au 20 juin 2017
Département
Oise
Groupe
Union pour un mouvement populaire

Biographies

Biographie de la Ve République

DEGAUCHY (Lucien)
Né le 11 juin 1937 à Hautefontaine (Oise)
Décédé le 11 février 2022 à Courtieux (Oise)

Député de l’Oise de 1993 à 2017

Lucien Degauchy nait le 11 juin 1937 à Hautefontaine, une petite commune rurale de l’Oise, dans le territoire du Soissonnais, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Compiègne. Fils d’horticulteurs-maraîchers, il reprend cette tradition familiale. L’agriculteur se marie en septembre 1960 avec Claudette Brabant. Deux enfants naissent de cette union.

De sensibilité gaulliste, Lucien Degauchy s’engage activement en politique au printemps 1977 en étant élu sous l’étiquette Rassemblement pour la République (RPR) maire de Courtieux, une commune d’une centaine d’habitants située au nord d’Hautefontaine. Entièrement détruit en 1914-1918, le village avait été reconstruit au début des années 1920. Lucien Degauchy est constamment réélu jusqu’à sa mort en février 2022, occupant la mairie pendant près d’un demi-siècle. Au printemps 1985, Lucien Degauchy améliore son implantation politique locale en devenant conseiller général (toujours sous l’étiquette RPR) du canton d’Attichy. Cet agriculteur élu local, favorablement connu de ses administrés et apprécié dans le monde rural, obtient l’investiture du RPR lors des législatives de mars 1993 dans la 5e circonscription de l’Oise (cantons d’Attichy, Compiègne sud-est et Compiègne sud-ouest).

Le maire de Courtieux se présente dans cette circonscription tenue par la gauche depuis 1988 (le député alors élu était Lionel Stoléru, candidat d’ouverture, vite remplacé au Palais-Bourbon après son entrée au gouvernement par son suppléant Michel Françaix). Dans une configuration politique nationale très favorable à l’opposition RPR-UDF compte tenu de l’échec du gouvernement de gauche face au chômage et de la multiplication des scandales politico-financiers, Lucien Degauchy arrive largement en tête au premier tour avec 40% des suffrages exprimés, devant le socialiste François Ferrieux qui a devancé de 32 voix seulement le candidat Front national (FN). Au second tour, avec l’aide de son suppléant, le chef d’entreprise Michel Mahieux (conseiller général du canton de Compiègne sud-est et adjoint au maire de Compiègne), le candidat gaulliste s’impose nettement avec 60,2 % des suffrages exprimés. A l’Assemblée nationale, il rejoint le groupe RPR et la commission de la production et des échanges. Il est membre de la commission d’enquête sur les inondations à partir de mai 1994. Relativement peu actif en séance publique, il utilise surtout les questions au gouvernement pour intervenir sur les sujets qui l’intéressent : agriculture, politique de la ville et aménagement du territoire, enseignement secondaire ou problèmes de l’Oise. Il vote en faveur du projet de loi relatif aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale (la loi du 22 juillet 1993).

En juin 1997, au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, Lucien Degauchy, désormais retraité, préside le district du canton d’Attichy où il a été reconduit lors des cantonales de mars 1994. Il se représente dans la même circonscription, toujours sous l’étiquette RPR. Arrivé en tête au premier tour avec 33 % des voix face à la socialiste Laurence Rossignol (22,4 %) et au frontiste Jean-Paul Letourneur (18,7 %), le député sortant se voit imposer une triangulaire. Dans cette configuration compliquée, et dans un contexte de vague rose, il l’emporte de peu avec 43,7 % face à sa rival socialiste (42,2 %) et au candidat FN (17 %). Il reste fidèle au groupe RPR mais rejoint la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. A partir d’octobre 1999, le député de l’Oise occupe les fonctions de secrétaire de la commission des immunités de l’Assemblée nationale. Il est membre, dès juillet 1997, de la mission d'information commune sur la situation et les perspectives de l'industrie automobile en France et en Europe. Durant cette législature, il dépose trois propositions de loi tendant à favoriser l’octroi de la Légion d'honneur aux Résistants (avril 1998), à permettre aux régions d'exonérer les contribuables du paiement de la taxe sur les permis de conduire (mars 1999) et à alléger la procédure d'expulsion demandée par les maires confrontés au stationnement illégal de gens du voyage en dehors des aires d'accueil aménagées à cet effet (septembre 2001). Très actif lors des questions au gouvernement, il interpelle les ministres sur des sujets divers : retraites, reconduite aux frontières des étrangers et régularisation des sans-papiers, filière agroalimentaire, fonctionnement de la justice, lutte contre les agressions sexuelles, politique de santé, enseignement, simplification administrative en faveur des agriculteurs, énergie et carburants, impôts et taxes… Il vote contre le projet d’orientation et d’incitation relative à la réduction du temps de travail (35 heures) (la loi du 13 juin 1998) et à la proposition de loi relative au pacte civil de solidarité (Pacs) (loi du 15 novembre 1999). Il approuve en revanche le projet de loi constitutionnelle relative à l’égalité entre les femmes et les hommes (la loi constitutionnelle du 8 juillet 1999).

Lors des législatives du printemps 2002, Lucien Degauchy obtient l’investiture de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) dans la même circonscription. Il remporte un très bon score à l’issue du premier tour avec 48,2 %, battant facilement au second tour la socialiste Laurence Rossignol avec 63,6 % des suffrages exprimés. Il rejoint le groupe UMP et la commission de la défense et des forces armées. A partir de novembre 2002, il est membre de la commission d’enquête sur les conditions de la présence du loup en France et l'exercice du pastoralisme dans les zones de montagne. Le député de l’Oise intervient surtout à l’occasion des questions au gouvernement, sollicitant celui-ci à propos de politique sociale (situation des SDF, droit du travail, aide aux personnes âgées, logement social), de formation professionnelle, de santé ou de droits de l’homme. Il soutient le projet de loi constitutionnelle relatif à l’organisation décentralisée de la République (la loi constitutionnelle du 28 mars 2003). Il approuve également celui modifiant le titre XV de la Constitution (De l’Union européenne) (la loi constitutionnelle du 1er mars 2005).

Lors des législatives du printemps 2007, Lucien Degauchy, à nouveau candidat, s’impose dès le premier tour, avec 55,4 % des suffrages exprimés, face à sa rivale habituelle, la socialiste Laurence Rossignol qui doit se contenter de 21,9 % des suffrages exprimés. Ces scores souvent très élevés aux législatives, Lucien Degauchy les doit largement à son caractère affable et à ses qualités relationnelles. Infatigable, il enchaîne sans difficulté les kilomètres en voiture dans sa circonscription multipliant, sourire aux lèvres, les rencontres avec les électeurs, dans toute leur diversité lors des brocantes, lotos, galettes des rois, inaugurations, marchés…Le député sortant reste dans le groupe UMP et s’inscrit dans la commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire, qu’il quitte pour la commission de la Défense nationale et des forces armées, avant d’opter en juillet 2009 pour la commission des affaires européennes puis de revenir, en mai 2011, à la commission de la défense nationale et des forces armées. Membre de plusieurs groupes d’amitié (dont celui du Paraguay qu’il préside), il rejoint en novembre 2007 la section française de l’Association parlementaire de la francophonie. Il dépose, en mars 2012, une proposition de loi visant à rendre automatique la communication aux maires de France des noms des personnes enregistrées dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Toujours actif lors des questions au gouvernement, il intervient sur des sujets divers (intéressement et participation dans les entreprises, emploi des seniors, politique industrielle et relocalisation d’entreprises, relations internationales…).

Au printemps 2012, bien qu’âgé de 75 ans, Lucien Degauchy se présente une nouvelle fois dans la même 5e circonscription de l’Oise. Au soir du premier tour, il arrive en tête avec 39,4 % des suffrages exprimés face au candidat du Parti radical de gauche (PRG) Fabrice Dalongeville. Le député sortant s’impose nettement au second tour avec 57,8 % des voix. Il reste au groupe Union pour un mouvement populaire (UMP), qui devient le groupe Les Républicains à partir de 2015, et à la commission de la Défense et des forces armées. Durant cette législature, le député de l’Oise dépose plusieurs propositions de loi visant à rendre obligatoire le dépistage de l'alcoolémie pour les équipes médicales lors d'actes chirurgicaux (janvier 2015), à rendre automatique l'affichage de la consommation instantanée sur les nouveaux véhicules terrestres à moteur, essence ou diesel, sauf engins de chantier et agricoles (février 2015), à permettre la cession des véhicules sinistrés techniquement réparables et sans aucune présomption de dangerosité (juin 2015), à simplifier le contrôle technique des véhicules anciens (octobre 2015), à relancer l’immobilier par la dévolution anticipée de fonds provenant des assurances vie (juin 2016). Le 17 juillet 2012, il se fait remarquer, aux côtés de Patrick Balkany, en sifflant la ministre du Logement, Cécile Duflot, parce qu’elle portait une robe. En pleine affaire Cahuzac, il cosigne en mars 2013, avec 19 députés UMP, un projet de loi pour amnistier les exilés fiscaux. Quelques mois plus tard, en octobre 2014, il reconnaît avoir eu un compte non déclaré en Suisse, mais plaide la bonne foi. En novembre de la même année, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, annonce avoir transmis au Parquet le dossier de Lucien Degauchy et celui de deux autres parlementaires, pour « doute sur omission d’avoirs détenus à l'étranger ». Le 6 octobre 2017, il est condamné à quatre mois d'emprisonnement avec sursis et 30 000 euros d'amende. Par ailleurs, en juin 2014, à l’occasion d’une question au Gouvernement, il envisage un lien entre les intempéries dans l’Oise, et la taille élevée des grêlons, et des expériences anti-grêle menées à Roissy. Le gouvernement, par la voix du secrétaire d’Etat aux Transports Frédéric Cuvillier, dément et demande de ne pas relayer des rumeurs dans une ambiance teintée d’ironie. En 2017, il passe le flambeau à son assistant parlementaire, Pierre Vatin mais s’impose d’être son suppléant afin de ne pas perdre totalement le lien avec l’Assemblée.

Lucien Degauchy s’éteint le 11 février 2022. Maire de Courtieux depuis 1977 (réélu en 2020 avec 91,7 % des voix), membre du conseil général de l’Oise pendant trente ans, il avait aussi et surtout été député de l’Oise de 1993 à 2017, reconduit cinq fois de suite à l’Assemblée. Au Palais-Bourbon, celui qui était affectueusement surnommé « Lulu » était célèbre pour ses vestes jaunes. Se définissant comme un « député assistante sociale », il prenait volontiers en compte les demandes d’intervention des plus modestes et fragiles. « C’est ma façon de faire ce métier » se confiait-il au Parisien au début des années 2000. Cet homme de terrain était apprécié par ses administrés.