Paul, Octave, Prosper Delarbre

1866 - 1936

Informations générales
  • Né le 5 mai 1866 à Troarn (Calvados - France)
  • Décédé le 16 mai 1936 à Caen (Calvados - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Calvados
Groupe
Union républicaine

Fonds d'archives

Les archives de Paul Delarbre sont conservées aux Archives départementales du Calvados sous la cote F 5668-5669. Donné en 1937, ce fonds de 20 centimètres linéaires est constitué en majorité de documents familiaux datant de 1780 à 1933 et librement communicables.
De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet des Archives départementales du Calvados.

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 5 mai 1866 à Troarn (Calvados), mort le 16 mai 1936 à Caen (Calvados). Député du Calvados de 1902 à 1906.

Paul Delarbre naquit en Normandie le 5 mai 1866, à Troarn, dans la Vallée d'Auge. Il appartenait à une ancienne famille considérée dans la région et qui comptait des parlementaires parmi ses membres. Il était en effet le petit-fils de Jean-Baptiste Delarbre, qui fut maître de forges en Haute-Marne et avait représenté ce département en 1848, et le neveu, par sa mère, d'Alphonse Desloges, député du Calvados et conseiller général du canton de Troarn, l'un des plus grands propriétaires agriculteurs du département.

Paul Delarbre fit ses études classiques au lycée de Caen, puis entreprit d'appliquer les méthodes scientifiques dans l'exploitation de son domaine d'Auge, acquis en 1890, dont il décupla de la sorte la valeur ; il obtint, en 1894, pour cette mise en culture rationnelle, la grande Médaille d'or du Ministère de l'Agriculture Il possédait aussi à Banneville-la-Campagne, près de Troarn, autour du château de Manneville, des pâturages qui jouissaient de la plus grande renommée et l'incitèrent à s'attacher à l'amélioration des races bovine et porcine; il était considéré comme l'innovateur de l'industrie laitière dans l'arrondissement. L'intérêt qu'il portait aux questions d'ordre social lui fit mettre en pratique, sur ses terres, un système de travail par roulement, évitant ainsi le chômage parmi ses ouvriers agricoles.

Il entra de bonne heure dans la vie politique, puisqu'en 1892, à 26 ans, six communes l'élirent conseiller municipal : il opta pour Troarn ; il devint conseiller d'arrondissement de Banneville-la-Campagne et recueillit, en 1889. la succession de son oncle Desloges, qui venait de mourir, au Conseil général du Calvados pour le canton de Troarn. Mais il fut d'autant plus tenté de s'engager dans la vie parlementaire qu'il avait épousé, en secondes noces, le 29 novembre 1897, la fille de Paul Decauville, sénateur de Seine-et-Oise et créateur du célèbre chemin de fer à voie étroite.

Il faillit sortir vainqueur des élections générales législatives des 8 et 22 mai 1898 : au premier tour, en effet, il talonnait le député sortant, Lebret, ancien ministre, en comptant 471 voix de moins que celui-ci et n'était battu, au second tour, que par 66 voix d'écart. Par contre, quatre ans plus tard, il triomphait aisément au renouvellement législatif du 27 avril 1902, dès le premier tour de scrutin, avec 7.383 suffrages sur 12.962 votants, contre 2.830 au député sortant Lebret et 2.152 à Franklin-Bouillon, directeur du Journal de Caen.

Candidat de la « Patrie française », Paul Delarbre se présenta à ses électeurs sous l'étiquette républicaine, sous laquelle, rappelait-il, il avait été élu au Conseil d'arrondissement et au Conseil général. Contre tous impôts ou emprunts nouveaux « nettement opposé au Ministère Waldeck-Rousseau », antidreyfusard, il voulait que la France cesse d'être « la proie des cosmopolites qui la mettent en coupe réglée ». A la Chambre, où il siégea sur les bancs de l'Union républicaine, il appartint à diverses Commissions et participa, spécialement en matière d'Instruction publique et des Beaux-Arts (théâtre en province) à la discussion des budgets de 1904 et de 1905.

Ainsi d'ailleurs que tous les représentants du département du Calvados, il vota contre la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, en juillet 1905.

Il ne se représenta pas aux élections générales des 6 et 20 mai 1906 et se consacra désormais à ses terres, à la municipalité de Troarn et au Conseil général du Calvados auquel il appartenait toujours lorsqu'il mourut, à Caen, 16 avril 1936, à l'âge de 70 ans.

Il était Chevalier de la Légion d'honneur et Officier d'académie.