Léonce Franco

1903 - 1974

Informations générales
  • Né le 27 septembre 1903 à Vannes (Morbihan - France)
  • Décédé le 8 mars 1974 à Vannes (Morbihan - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 16 mai 1962 au 9 octobre 1962
Département
Morbihan
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies

Biographie de la Ve République

FRANCO (Léonce, Henri, Marie)
Né le 27 septembre 1903 à Vannes (Morbihan)
Décédé le 8 mars 1974 à Vannes

Député du Morbihan en 1962

Comme son père, chirurgien, fondateur en 1905 de la clinique Sainte-Claire à Vannes, conseiller municipal du chef-lieu avant la Deuxième Guerre mondiale puis maire d’Arradon de 1945 à 1955, Léonce Franco est un notable morbihannais bien en vue, poursuivant une double carrière médicale et politique. Il fait ses études secondaires au lycée privé Saint-François-Xavier de Vannes, puis part à Paris faire ses études de médecine. Interne puis chef de clinique des hôpitaux de Paris, il soutient sa thèse de chirurgie en 1934 – Les parathyroïdes : anatomie, physiologie, pathologie, chirurgie des parathyroïdes, Paris, éditions L. Arnette. Marié à Marcelle Jeanne Enout, il a six enfants dont l’un, Jean, lieutenant de carrière, est tué à l’âge de 32 ans, le 13 décembre 1960 à Pascal, en Algérie. Mobilisé comme médecin-lieutenant en septembre 1939, il rentre à Vannes peu après la débâcle militaire et travaille à la clinique familiale. Le 7 juin 1944, arrêté par la Gestapo en tant qu’otage, il est transféré à la maison d’arrêt de Rennes dont il n’est libéré que le 6 juillet par l’arrivée dans la ville des troupes alliées.
À partir de 1947 et jusqu’en 1965, tout en continuant d’intervenir dans la clinique Sainte-Claire dont il prend la direction quand son père décède, il travaille aussi à l’hôpital de Vannes en tant que chirurgien adjoint. En mars 1949, alors que le Parti républicain de la liberté (PRL) est en train de passer, dans le Morbihan, au Centre national des indépendants et paysans (CNIP) sous la conduite de son chef de file, Raymond Marcellin, il est élu conseiller général de Vannes-Ouest. Réélu en avril 1955, il devient peu après conseiller municipal de Vannes sous l’étiquette du PRL. Aux élections législatives de novembre 1958, il est choisi comme suppléant par Raymond Marcellin, secrétaire général adjoint du CNIP depuis 1951 et candidat dans la 1ère circonscription du Morbihan. L’objectif à moyen terme est de consolider les positions du Centre national dans le chef-lieu du département, aux mains du MRP, à la fois principal allié et rival des Indépendants dans le département. En mars 1959, Léonce Franco est réélu conseiller municipal de Vannes et, en juin 1961, conseiller général de Vannes-Ouest. Sa carrière prend un nouveau cours au printemps 1962. Raymond Marcellin, jusque-là farouche partisan du maintien de l’Algérie dans la France – n’est-il pas allé, le 26 janvier 1960, accueillir personnellement, avec Roger Duchet, à l’aéroport de Villacoublay, en pleine « Semaine des barricades », les onze députés algériens venus plaider la cause des insurgés ? – est contacté par le pouvoir gaulliste, probablement par l’intermédiaire de Paul Reynaud, pour entrer au gouvernement. C’est chose faite le 15 mai 1962, jour de la démission collective des ministres républicains populaires. Le gouvernement est remanié le jour même et le secrétaire général adjoint du CNIP remplace Joseph Fontanet au ministère de la santé publique et de la population. Léonce Franco le remplace alors sur les bancs du Palais-Bourbon.
Il s’inscrit au groupe des Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS) où il adopte des positions conformes à la majorité de ses membres, très hostiles à l’élection du président de la République au suffrage universel proposée par le général de Gaulle. C’est ainsi que le 4 octobre 1962, il vote, alors même que Raymond Marcellin est ministre, la motion de censure déposée contre le gouvernement de Georges Pompidou, ce qui provoque la dissolution de l’Assemblée deux jours plus tard.
Raymond Marcellin, engagé désormais, derrière Valéry Giscard d’Estaing, dans la dissidence à l’égard du CNIP, se représente aux suffrages des électeurs le 18 novembre 1962 en ayant choisi un autre suppléant que celui de 1958, Léonce Franco s’étant opposé au gouvernement. C’est Jean Grimaud, maire de Questembert, qui est candidat suppléant et siège bientôt au Palais-Bourbon comme député de la 1ère circonscription lorsque Raymond Marcellin devient membre du nouveau gouvernement de Georges Pompidou.
Léonce Franco n’en poursuit pas moins sa carrière politique locale, s’étant réconcilié avec Raymond Marcellin, très soucieux d’enraciner durablement son influence dans le Morbihan (en 1964, celui-ci est élu président du conseil général). En mars 1965, réélu conseiller municipal de Vannes, Léonce Franco devient le premier adjoint du ministre de la santé élu maire. Il conserve son siège de conseiller général lors des renouvellements de 1967 (il prit alors la présidence de la commission départementale) et de 1973. Président de la société anonyme « Clinique Sainte-Claire », il est porté à la présidence du Syndicat national des maisons de santé privées de 1964 à 1967, puis à la présidence d’honneur de 1967 à 1974. Il exerce parallèlement de nombreuses fonctions officielles : vice-président du Bureau d’aide sociale, vice-président de la SATMOR, membre du Comité du tourisme de Bretagne, du Comité d’électrification de Vannes, etc.
Léonce Franco était, depuis 1960, chevalier de la Légion d’honneur au titre de la Santé publique. Cité à l’ordre de la nation pour services rendus à la Résistance, il était titulaire de la Croix de guerre 1939-1945, avec étoile d’argent.