Mohamed Ihaddaden

1898 - 1980

Informations générales
  • Né le 16 mai 1898 à Bougie (Algérie)
  • Décédé le 23 juin 1980 à Alger (Algérie)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 3 juillet 1962
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Unité de la République

Biographies

Biographie de la Ve République

IHADDADEN (Mohamed)
Né le 16 mai 1889 à Bougie (Algérie)
Décédé le 23 juin 1980 à Alger (Algérie)

Député de Bougie de 1958 à 1962

Mohamed El Foudhil Ihaddaden est né à la fin du XIXème siècle dans la grande ville kabyle de Bougie, aujourd’hui Bejaïa. Il est, comme ses parents, un Français musulman d’Algérie : s’il jouit de la nationalité française, il n’est pas un citoyen à part entière. Il étudie à l’école française, et devient agent des contributions.
Le 1er novembre 1954, les attentats simultanés du Front de libération nationale (FLN) font basculer l’Algérie dans la guerre d’indépendance. Après quatre années de conflit, les manifestations du 13 mai 1958 ont raison de la IVème République et ramènent au pouvoir le général de Gaulle. Les comités de salut public sont au cœur de ces événements ; ils essaiment bientôt sur tout le territoire. Le nouveau pouvoir en place décide d’organiser des élections législatives en Algérie au mois de novembre 1958, plus de deux ans leur ajournement sine die par le gouvernement Guy Mollet. Ces élections se déroulent dans un climat tendu, caractérisé en particulier par l’intervention de l’armée. De la constitution des listes électorales au scrutin lui-même, les militaires pèsent en effet sur ces élections, et soutiennent le plus souvent les listes proches des comités de salut public. De nouvelles règles régissent cette consultation : l’ordonnance du 16 octobre 1958 relative à l’élection des députés des départements d’Algérie à l’Assemblée nationale introduit des changements majeurs dans le scrutin. Le principe du collège unique pour tous les électeurs, « musulmans » et « européens », est adopté. Le mode de scrutin est propre aux circonscriptions algériennes : scrutin de liste majoritaire à un tour, il permet d’élire en une fois l’ensemble de la liste arrivée en tête des suffrages. Chaque liste de candidats doit enfin « respecter une certaine proportion entre les citoyens de statut civil de droit commun et les citoyens de statut civil local, afin de permettre une juste représentation des diverses communautés ». Dans la dix-huitième circonscription d’Algérie, celle de Bougie dans le Constantinois, cette répartition est établie à un candidat de statut civil de droit commun et trois candidats de statut civil local ou Français musulmans d’Algérie. Mohamed Ihaddaden se présente parmi ces derniers.
L’agent de l’administration fiscale française présente sa candidature sur la Liste d’organisation des comités de salut public, menée par Maurice Molinet. Sous cette bannière, les candidats se placent délibérément dans la continuité des manifestations du printemps 1958 qui ont exprimé « l’Union indéfectible de l’armée et de la Nation », écrivent-ils dans leur profession de foi. Ils expriment leur confiance dans le nouveau gouvernement, et saluent la mise en place de la Vème République. Ils placent leur candidature sous le signe du noviciat, « n’appartenant à aucun parti politique », et résument leur mission en quelques mots : « faire prévaloir l’idéal du 13 mai ». Ils font leur le programme du général de Gaulle pour l’Algérie, exposé dans son discours de Constantine : industrialisation, modernisation agricole, scolarisation, émancipation de la femme algérienne. La profession de foi s’achève ainsi : « Vive la République ! Vive l’Algérie française ! Vive la France ! ».
Le 30 novembre 1958, la liste est élue avec 76% des suffrages exprimés, face à une unique liste concurrente dite « de Fraternité algérienne » ; l’abstention est d’environ 46% des inscrits. Au Palais Bourbon, le représentant de la dix-huitième circonscription algérienne s’inscrit au groupe de la Formation administrative des élus d’Algérie et du Sahara (EAS), qui prend à partir du mois de juillet 1959 le nom de groupe de l’Unité de la République (UR). Il cesse d’appartenir à ce groupe en février 1960 et s’inscrit au groupe de l’Union pour la Nouvelle République (UNR). Mohamed Ihaddaden est nommé membre de la Commission de la défense et des forces armées (1959-1960). Puis il appartient à la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République (1960-1962). Outre son travail au sein de ces commissions, le député bougiote a une activité parlementaire limitée ; il n’intervient pas dans les débats à l’Assemblée durant son mandat.
Les votes du député de Bougie témoignent, durant ces années, de son soutien relatif à la politique du général de Gaulle. Le 16 janvier 1959, il se prononce pour le programme du gouvernement Debré. Le 15 octobre de la même année en revanche, il ne prend pas part au vote sur la déclaration de politique générale faite par le Premier ministre. Le 23 décembre 1959, il s’exprime en faveur du projet de loi concernant l’enseignement privé. Puis le 2 février 1960, il vote pour le projet de loi sur les pouvoirs spéciaux du gouvernement. Enfin, le 27 avril 1962, il ne prend pas part au vote sur le programme du nouveau Premier ministre Georges Pompidou.
Le 3 juillet 1962, le mandat de député français de Mohamed Ihaddaden s’achève, avec l’indépendance de l’Algérie. En ce jour, l’ordonnance relative au mandat des députés et sénateurs élus dans les départements algériens et sahariens y met un terme. Il meurt à Alger, capitale de la République algérienne indépendante, en 1980.