Michel Labéguerie

1921 - 1980

Informations générales
  • Né le 4 mars 1921 à Ustaritz (Basses-Pyrénées - France)
  • Décédé le 28 juillet 1980 à Toulouse (Haute-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 18 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Basses-Pyrénées
Groupe
Centre démocratique

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 2 octobre 1974 au 28 juillet 1980

Biographies

Biographie de la Ve République

LABEGUERIE (Michel)
Né le 4 mars 1921 à Ustaritz (Basses-Pyrénées)
Décédé le 28 juillet 1980 à Toulouse (Haute-Garonne)

Député des Basses-Pyrénées de 1962 à 1967

Né à Ustaritz, au Pays basque, le 4 mars 1921, Michel Labéguerie est le fils de Léon Labéguerie et de Marie Haira. Après ses études de médecine, il devient pneumo-phtisiologue, et s’installe dans la commune de Combo. Il épouse le 9 août 1952, dans sa ville natale, Augustine Peyrot, de dix ans sa cadette. De leur union naissent cinq enfants : Bernard en 1953, Eneko en 1954, Pierre en 1956, Dominique en 1957 et Xavier en 1962.
L’élection de Michel Labéguerie à l’Assemblée nationale lui donne son premier mandat politique. Il fait son entrée au Palais-Bourbon le 19 novembre 1962. La veille, il a été élu, au premier tour de scrutin, député de la troisième circonscription des Basses-Pyrénées, en battant le gaulliste sortant Alexandre Camino, conseiller général et maire de Cambo-les-Bains. La victoire est sans appel. Le nouveau député a plus de 10 000 voix d’avance sur son principal adversaire. Michel Labéguerie a justifié sa candidature comme un appel lancé par cinq conseillers généraux du pays basque, dont son suppléant, l’employé de coopérative René Ospital, conseiller général et maire d’Ayherre. Elle est fondée sur l’absence volontaire d’étiquette politique, le candidat élu ayant souhaité « demeurer étranger aux luttes partisanes et stériles dans lesquelles ni la France ni le pays basque n’ont rien à gagner ». L’action que souhaite mener le nouvel élu de la troisième circonscription des Basses-Pyrénées est tout entière tournée vers le pays Basque intérieur et la vallée gasconne de l’Adour, composantes principales de sa circonscription, en retard sur le reste du département. Au moment de rejoindre l’Assemblée nationale, il considère que sa mission principale de député est de « promouvoir et de coordonner l’action de toutes les forces vives du pays ».
A l’Assemblée nationale, Michel Labéguerie s’inscrit au groupe du Centre démocratique, le 11 décembre 1962. Il est nommé membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales le lendemain, et y demeure toute la législature. A ce titre, le 14 juin 1966, il appartient à la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi du député ligérien Lucien Neuwirth, tendant à modifier le code de la santé publique concernant la prophylaxie anticonceptionnelle. Le 2 décembre suivant, il est nommé membre d’une deuxième commission spéciale, qui a la charge d’examiner une proposition de loi visant à modifier le code de la sécurité sociale, pour permettre à certains travailleurs habitués aux travaux pénibles de prendre leur retraite avant 50 ans. Au cours de son mandat, le 21 novembre 1963, il dépose une proposition de loi tendant à faire bénéficier des dispositions du fermage et du métayage les exploitants de nationalité étrangère dont les enfants sont de nationalité française.
Par ailleurs, il prend la parole en séance publique, à l’occasion de neuf discussions différentes. Le 10 janvier 1963, il s’exprime dans le débat budgétaire, à propos des services du Premier ministre et des crédits pour l’information. Il souligne la concurrence faite à la Radio Télévision française (R.T.F.) par les postes de radio périphériques, et insiste sur cette situation dans la région basque. Il s’exprime aussi sur le projet de loi relatif aux forêts françaises, le 11 juillet 1963, en suggérant l’établissement rapide d’un fichier cadastral forestier. Fidèle aux préoccupations de sa région d’élection et attentif à l’une de ses activités principales – le tourisme -, il met en lumière, le 17 octobre 1963, les désavantages sur ce secteur économiquement porteur qu’entraîne la suppression de la détaxation du carburant au profit des touristes étrangers. Il consacre trois questions orales sans débat à ce thème, le 13 décembre 1963, le 9 juin 1965 et le 28 octobre 1966, et prend part à la discussion des dispositions fiscales de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1966. Il souligne alors la nécessité d’alléger la fiscalité des locations en meublé à usage touristique, dans la séance du 11 octobre 1965. Enfin, Michel Labéguerie prend la parole sur deux autres questions. D’une part, il s’exprime comme médecin, sur le thème de la santé publique, en souhaitant réformer les services extérieurs de la santé et de la population, le 24 octobre 1963 ; il insiste, le 15 avril 1964, sur la nécessité s’imposant à l’Etat de rendre obligatoire le vaccin contre la poliomyélite. Dans le même domaine de la santé publique, le député centriste se montre un pionnier en matière de lutte contre le dopage, au nom, aussi, de l’éthique sportive. Il s’illustre, à cet égard, lors de la séance du 15 décembre 1964, en déposant un amendement sur le texte relatif aux fonctions de dirigeant de sociétés sportives, amendement qu’il retire finalement, à la suite de la modification, par le gouvernement, du projet de loi transmis par le Sénat à l’Assemblée nationale. D’autre part, le 13 décembre 1963, il apporte sa contribution à la discussion des problèmes économiques du Sud-ouest, en insistant sur les espoirs soulevés par l’installation du complexe industriel de Lacq, mais relève, pour le regretter, l’exode rural des régions du Sud-ouest. Enfin, le 25 novembre 1964, dans la préparation du cinquième Plan, il veille à ce qu’une place plus importante soit faite à l’aménagement du territoire, notamment dans le domaine rural.
Au cours de son mandat de député, Michel Labéguérie manifeste une liberté de vote assez répandue parmi ses collègues centristes. Le 13 juin 1963, il vote en faveur de la ratification du traité franco-allemand, mais s’oppose au vote de l’ensemble du projet de loi sur les grèves dans les services publics, le 26 juillet de la même année. Il approuve le projet de loi constitutionnelle, le 20 décembre 1963, mais rejette le texte présenté par le gouvernement, et relatif à l’élection des conseillers municipaux, le 17 juin 1964. Enfin, il s’abstient volontairement dans la discussion du projet de loi relatif au recrutement en vue de l’accomplissement du Service national, le 26 mai 1965.
Sur le plan local, Michel Labéguerie renforce son implantation locale, en devenant conseiller général du canton d’Espelette, le 8 mars 1964, et maire de Cambo, à partir de 1965. Il préside, par ailleurs, l’association de défense de la langue et de la culture basque, Eskualzaleen Biltzarra. Candidat du Centre démocrate aux élections législatives de 1967, il est battu par Michel Inchauspé, conseiller général, investi par le parti gaulliste. L’écart des voix entre les deux hommes s’est réduit, entre le premier et le deuxième tour, de 6 000 à 4 000 voix, mais n’a pu être inversé à l’avantage du député sortant.
Michel Labéguerie attendra sept ans pour retrouver le parlement, en devenant sénateur des Pyrénées-Atlantiques, membre du groupe de l’Union centriste, au mois de septembre 1974. Conseiller régional d’Aquitaine, il sera réélu aux élections sénatoriales de 1977.
Le 28 juillet 1980, à Toulouse, le sénateur-maire de Cambo, veuf depuis 1964, meurt d’une crise cardiaque, à l’âge de 59 ans. Au sein de la Haute-Assemblée, il est remplacé par Jacques Moutet, maire d’Orthez.