Ernest, Louis Lafont

1879 - 1946

Informations générales
  • Né le 26 juillet 1879 à Lyon (Rhône - France)
  • Décédé le 7 mai 1946 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919
Département
Loire
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Loire
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Loire
Groupe
Union socialiste-communiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Hautes-Alpes
Groupe
Parti socialiste de France

Biographies

Né le 26 juillet 1879 à Lyon (3e).

Député de la Loire de 1914 à 1928. Député des Hautes-Alpes de 1928 à 1936.

Ministre de la Santé publique du 1er juin 1935 au 24 janvier 1936.

Docteur en droit, lauréat de l'Ecole des sciences politiques, avocat à la Cour d'appel de Paris, Ernest Lafont montra une grande compétence comme maire de Firminy et conseiller général de la Loire. Député sans interruption de 1914 à 1936, il ne cessa de déployer au service de ses convictions généreuses, une inlassable activité secondée par sa profonde science juridique et animée par la rigueur de son esprit de justice. Aux élections législatives de 1914, il fut élu, au deuxième tour, par 11.261 voix contre 10.584 à Bondoint, député sortant, qui n'avait obtenu le siège en 1910 que par 500 voix de majorité.

En 1919, il obtint 21.886 voix et est le seul élu de la liste du parti socialiste unifié.

En 1924, la liste du cartel des forces de gauche - dont il faisait partie - remporte tous les sièges : il recueillit 85.736 voix.

Il appartint à différentes commissions : législation civile, finances et fiscalité, suffrage universel, réorganisation économique, aéronautique civile, militaire et coloniale. Sur les sujets en apparence les plus divers, mais qui ont pour trait commun de répondre à d'angoissantes préoccupations sociales et au souci de défendre les libertés républicaines, il déposa de nombreuses propositions de lois. Il convient de citer notamment celles-ci : la protection des mobilisés et la diminution des loyers pendant la guerre, la répression des spéculations illicites, les pensions militaires, la protection des ouvriers mineurs, la lutte contre le chômage, la suppression de la censure et le rétablissement des libertés publiques, l'amnistie générale pour délits politiques et faits de grève, l'établissement des bilans des sociétés et de l'impôt général sur les revenus.

En tant que rapporteur, il proposa des textes pour l'établissement d'une taxe sur les marchés de guerre, contre la fraude fiscale et la libre circulation de l'absinthe. Rapporteur spécial du budget annexe des chemins de fer de l'Etat, il eut pour souci dominant de doter le pays d'une organisation des moyens de transport rationnelle et rentable. Ardent défenseur des humbles et des travailleurs, il intervint fréquemment dans les débats à caractère social, qu'il s'agisse de la cherté de la vie, de l'extension de la capacité civile des syndicats professionnels ou de l'émancipation ouvrière.

Il participa activement aux discussions concernant la défense des consommateurs soumis à l'arbitraire des grandes sociétés, le développement des coopératives ouvrières et paysannes, la gratuité de l'enseignement à tous les degrés.

Orateur incisif et vigoureux, il interpella à plusieurs reprises le gouvernement sur sa politique extérieure. Il condamna les folies de la paix armée, réclama la reprise des échanges commerciaux avec la Russie, protesta contre l'occupation de la Ruhr qui n'a pas permis de recevoir les prestations en nature dues par l'Allemagne et demanda le renforcement de la S.D.N., seul organisme international qui lui semblait en mesure de sauvegarder efficacement la paix.

En 1920, après le Congrès de Tours, il avait quitté le parti socialiste pour adhérer au parti communiste qu'il abandonnera en 1923. Il défendit alors avec toutes les ressources de son talent Marty et Cachin afin que ceux-ci soient admis à exercer les mandats que le suffrage universel leur avait confiés.

Aux élections de 1928, il fut choisi par la Fédération socialiste pour représenter la deuxième circonscription des Hautes-Alpes dont il enleva le siège, en 1928 au deuxième tour par 4.710 voix contre 3.943 à M. Provansal, en 1932 au premier tour par 4.827 voix contre 2.387 à M. Besset.

IL étudia alors et s'appliqua à développer l'économie des régions de montagne. Il proposa la création d'une caisse d'avances aux communes, l'établissement d'une assurance contre les calamités agricoles et l'extension des assurances sociales aux cultivateurs et artisans.

En 1932, il pouvait déclarer dans sa profession de foi : « Mon programme c'est, en réalité, mon passé. »

Et au rappel de toutes ses interventions il ajoutait ces nouveaux titres : vice-président du groupe de défense laïque de la Chambre des députés, secrétaire général du groupe antialcoolique de la Chambre des députés, membre du comité central de la Ligue des droits de l'homme, membre du conseil général de la Ligue de l'enseignement.

Pour éviter le développement de la crise économique, il interpella le gouvernement en vue d'obtenir une réforme fiscale, l'assainissement des marchés du blé et du vin, une réglementation des ententes et des accords professionnels, la protection des productions coloniales. Il insista particulièrement sur la nécessité d'un strict équilibre du budget. Faisant passer le souci du redressement financier avant ses amitiés politiques, il accepta un portefeuille dans un ministère d'union contre la spéculation et pour la défense du franc. Il participa donc, en qualité de ministre de la Santé publique, au cabinet Bouisson (1er juin au 7 juin 1935) et au 4e cabinet Laval (du 7 juin 1935 au 24 janvier 1936). Cette décision provoqua son exclusion du groupe socialiste. Au cours du débat sur le budget de son département, il souligna l'urgente nécessité de développer les lois d'assistance et d'aide aux familles nombreuses.

Le 3 juillet 1934, Lafont accepta « la lourde charge matérielle et la charge morale plus lourde encore » d'assumer les fonctions de rapporteur général de la commission d'enquête chargée de rechercher toutes les responsabilités politiques et administratives encourues depuis l'origine des affaires Stavisky.

A cette œuvre de salubrité publique accomplie dans l'intérêt de la nation et du régime, il se consacra « sans aucune considération de personne, de parti, d'amitiés ou d'antipathies ». Le rapport qu'il déposa le 7 mars 1935 témoigne de l'amour exclusif de la vérité qui animait son auteur ainsi que de l'importance et de la complexité des travaux des commissions d'enquête parlementaires.

Aux élections de 1936, il fut battu par Auguste Muret, maire de Gap, socialiste S.F.I.O.




Né le 26 juillet 1879 à Lyon (3e) (Rhône)
Décédé le 7 mai 1946 à Paris

Député de la Loire de 1914 à 1928
Député des Hautes-Alpes de 1928 à 1936
Ministre de la santé publique du 1er juin 1935 au 24 janvier 1936

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2094, 2095)

Ernest Lafont meurt à Paris, dans le 7e arrondissement, le 7 mai 1946, à l'âge de 66 ans.