Léonel, Marie, Ghislain, Alfred de Moustier

1882 - 1945

Mort pour la France

Informations générales
  • Né le 5 avril 1882 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 10 mai 1945 à Neuengamme (Allemagne)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Doubs
Groupe
Union républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Doubs
Groupe
Républicain et social
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Doubs
Groupe
Républicains indépendants et d'action sociale

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1921 au 1er janvier 1935

Biographies

Né le 5 avril 1882 à Paris.

Député du Doubs de 1928 à 1942.

Né à Paris le 5 avril 1882, Léonel de Moustier, petit-fils d'un diplomate du Second Empire, était le fils du marquis Pierre, René, député du Doubs de 1889 à 1921 avant d'en être le sénateur de 1921 à 1935.

Directeur de charbonnages, il fut vice-président de la chambre d'agriculture du Doubs, maire de Cubry comme l'avait été son père, membre du Conseil général qui le choisit comme président en 1935 encore pour succéder à son père.

Léonel de Moustier fut élu pour la première fois député du Doubs en 1928, au premier tour, dans la circonscription de Baume-les-Dames par 6.888 voix contre 4.197 à Reynes. Il s'inscrivit au groupe de l'Union républicaine démocratique. Il fut réélu sous l'étiquette U.R.D. en 1932, au premier tour encore par 6.217 voix contre 2.830 à Reynes et, en 1936, au second tour par 6.359 voix contre 4.343 à Reynes (au premier tour : Moustier 5.237, Bichet 2.251 et Reynes 2.080). Il s'inscrivit alors au groupe des républicains indépendants et d'action sociale: La fidélité de ses électeurs ne fut jamais gênée par son titre ; le grand seigneur, simple en ses propos, était trop cordial, trop communicatif pour être traité de hobereau par qui que ce soit ; elle ne fut jamais gênée par sa fortune et son appartenance prétendue à certaine époque aux « deux cents familles ». En fait, elle témoignait du caractère sincèrement libéral de l'homme qui n'a jamais dévié en ses déclarations très fermes : « Je veux la paix extérieure qu'on ne peut obtenir qu'en adhérant sans arrière-pensée à toutes les conférences internationales cherchant à concilier les intérêts souvent opposés des nations, tout en prenant assurance par une préparation militaire suffisante et des travaux de fortification sérieux et complets. ... Je veux la paix intérieure en donnant à tous les citoyens une égalité devant la loi qu'ils sont loin de posséder encore, la liberté d'association, la liberté d'enseignement, l'égalité aussi devant la loi fiscale. »

Membre des commissions de l'agriculture, d'assurance et de prévoyance sociales, du suffrage universel, il intervint notamment en faveur des travailleurs agricoles, de l'assainissement du marché du lait, de l'application à l'agriculture de la législation ouvrière et sociale.

Quand les menaces de guerre se précisèrent, le comportement du marquis fut moins «bonhomme», ses propos plus véhéments. Il avait le verbe sonore, le teint avivé, la moustache hardie, il avait du mousquetaire en son nouvel aspect. Avec un certain sourire quelques-uns de ses collègues attendaient le départ du «va-t-en-guerre».

Il partit... Officier de réserve, il s'engagea en 1939 et malgré son âge, il obtint de servir dans une unité combattante. On lui confia le commandement d'un groupe de reconnaissance du 11e chasseurs.

Le marquis de Moustier se conduisit héroïquement.

Le malheur commença à s'acharner sur lui avec la perte d'un de ses six fils, Georges, tué en Belgique au cours d'une opération de patrouille.

Chef d'escadron en janvier 1940, Léonel de Moustier sut, dans la bataille tournoyante et désespérée des Flandres, tantôt résister, tantôt s'échapper avec son groupe.

Quand il fut évident que l'embarquement devenait impossible, il décida d'éviter la capture par tous les moyens, par prémonition sans doute de lendemains tragiques. Son énergique détermination et une astuce qui n'est pas incompatible avec la bravoure, lui permirent de forcer l'encerclement ennemi qui s'était resserré autour de La Panne où subsistaient les hauts commandements des missions française et anglaise. Le chef d'escadron réussit l'exploit de ramener en France son groupe et ses armes n'ayant à déplorer qu'un seul mort.

Ayant repris contact avec ses collègues députés à Vichy, il fut l'un des 80 parlementaires qui, le 10 juillet 1940, votèrent contre l'attribution des pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

Léonel de Moustier était alors officier de la Légion d'honneur à titre militaire. il était titulaire de la croix de guerre 1914-1918, avec cinq citations.




Né le 5 avril 1882 à Paris
Décédé le 8 mars 1945 à Neuengamme (Allemagne)

Député du Doubs de 1928 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2533, 2534)

Après la défaite, Léonel de Moustier reprend sa place dans les assemblées agricoles ainsi qu'à son journal.

Dès 1941, il entre dans la Résistance et met son château de Bournel à la disposition de l'Armée secrète. Chargé par la suite d'organiser militairement l'ancien arrondissement de Baume-les-Dames, il n'a pas le loisir de mener sa tâche à bien : en août 1943, les Allemands l'arrêtent et l'emprisonnent avec deux de ses fils. Internés à la Butte puis à Compiègne, Léonel de Moustier et son fils Guy partent pour l'Allemagne dans le convoi du 15 juillet 1944.

A Neuengamme, où il retrouve son fils, un de ses gendres et deux neveux, l'ancien député du Doubs ne pourra supporter les horreurs de la vie concentrationnaire jusqu'à l'arrivée des Alliés, et il mourra le 8 mars 1945.

Le 4 octobre 1945, ses obsèques, ainsi que celles de son fils Georges, mort au combat, ont lieu au château de Bournel et son fils Guy reçoit, au nom de son père, les insignes de Compagnon de la Libération.