Alexis Pellat dit Pelat

1902 - 1962

Informations générales
  • Né le 31 décembre 1902 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 14 janvier 1962 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie de la IVe République

PELAT (Alexis, Albert)
Né le 31 décembre 1902 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 14 janvier 1962 à Marseille

Député des Bouches-du-Rhône de 1956 à 1958

Fils d'un pâtissier-confiseur marseillais, Alexis Pelat obtient son certificat d'études primaires et son brevet supérieur. Il devient, à son tour, pâtissier et confiseur dans la cité phocéenne. Il effectue son service militaire à Sarrebruck en 1922 et reprend du service comme réserviste lors de la drôle de guerre. Il épouse Louise-Marie Delvat, dont il a deux enfants.
En plus de son entreprise dans laquelle sont employées quatre personnes, Alexis Pelat s'investit dans l'organisation de sa profession, dès les années 1930. Il occupe les fonctions de vice-président et de président de plusieurs organisations, notamment de la confédération nationale de la pâtisserie, confiserie et glacerie de France, ou du syndicat des patrons pâtissiers confiseurs, chocolatiers et glaciers de Marseille et de la région. Après la seconde guerre mondiale, il est aussi administrateur de la Chambre des métiers des Bouches-du-Rhône et rédacteur à la revue « Pâtissier confiseur provençal ».
Lorsque le mouvement de Pierre Poujade prend son essor, Alexis Pelat est sensible aux thèses défendues par l'Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), dont il devient délégué national et président départemental de 1953 à 1959. Aux élections législatives du 2 janvier 1956, il conduit une liste d'Union et de Fraternité française (UFF) dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône, qui comprend la presque totalité de la ville de Marseille, le canton de Roquevaire en moins.
Ses engagements électoraux font apparaître la virulence des reproches qu'il adresse à la Quatrième République et à sa classe politique. Dénonçant les scandales « où toujours des hommes politiques sont compromis » et « les palinodies les plus cyniques », il place sa candidature et celle de ses colistiers qui, « absolument apolitiques, refuseront le titre de député [...] au-dessus de la mêlée politicienne ». Il promet que si, «gâtés par le climat du Palais-Bourbon, ils estimaient un jour que leurs engagements étaient des promesses électorales destinées par tradition à être trahies, nous aurions une corde pour les fouetter, ou pour les pendre.»
La liste poujadiste conduite par Alexis Pelat obtient 11,8 % des suffrages exprimés, ce qui lui permet d'obtenir un siège, derrière la liste communiste (4 élus avec un score de 36,2 %), la liste socialiste (trois élus pour 23,6 %), et la liste des Indépendants (un élu, soit 16,4 %).
A l'Assemblée, dès que son élection est validée le 20 janvier 1956, Alexis Pelat est nommé vice-président du groupe Union et Fraternité française, le 21 janvier 1956. Il fonde un intergroupe d'Action sociale et nationale, en octobre de la même année. Il est nommé membre titulaire de la commission des finances (31 janvier 1956), dont il est aussi élu secrétaire (10 février 1956) et membre de la commission de la défense nationale (2 juillet 1957). Il est enfin désigné par la commission des finances pour faire partie de la sous-commission chargée d'émettre un avis sur les taxes parafiscales et de péréquation (10 février 1956).
Lors de cette législature écourtée (1956 – 1958), le député des Bouches-du-Rhône dépose quatre propositions de loi, ainsi que quatre propositions de résolution, centrées pour l'essentiel d’entre elles, sur les questions d'impôts. L'objectif de son groupe est de faire décroître la pression fiscale qui s'exerce sur les contribuables, par des dispositions législatives et réglementaires : possibilité de payer ses impôts par douzièmes (proposition de résolution du 24 janvier 1958) ou après un délai octroyé par le gouvernement (proposition de résolution du 29 février 1956); exonération fiscale (proposition de résolution du 13 mars 1958). Le député bucco-rhodanien suggère aussi une mesure générale d'amnistie fiscale (proposition de loi du 21 février 1957).
Mais le vice-président du groupe UFF est surtout remarqué en raison de ses très nombreuses interventions à la tribune (29 en deux ans). Conformément à ses promesses, Alexis Pelat n'hésite pas à dénoncer sans ambiguïté les manquements du gouvernement et du régime, et à défendre le mouvement poujadiste avec passion. Le 26 mai 1958, il est même rappelé à l'ordre avec inscription au procès-verbal pour avoir qualifié de « bande de salauds » les parlementaires ayant voté la levée de l'immunité du député Pascal Arrighi.
Outre la réforme de la fiscalité, les centres d'intérêt d'Alexis Pelat sont les questions électorales et coloniales. Proposant notamment de déclarer le Sahara « territoire national », le député des Bouches-du-Rhône dénonce à plusieurs reprises l'abandon de l'Empire et l'insuffisance des mesures prises en faveur des Français expulsés du Maroc et de la Tunisie. Sur le plan économique, il souligne l'importance d'obtenir un équilibre budgétaire en faisant des économies réelles et de maintenir le franc. Le 25 juillet 1956, il dénonce l’inefficacité du contrôle du Parlement en matière financière et combat « l’incohérence de notre économie planifiée ». Le 16 mai 1958, sa dernière intervention insiste sur « la décadence des institutions », sur « l’exaspération légitime de l’armée et de la population d’Alger ».
Alexis Pelat refuse d'accorder l'investiture à Guy Mollet (31 janvier 1956), de même qu'à Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957). Il s'oppose à la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et la communauté européenne de l'énergie atomique (CEE et EURATOM, 9 juillet 1957). Il refuse au gouvernement les pouvoirs spéciaux en Algérie, le 12 novembre 1957. Lors de la crise qui emporte la Quatrième République, Alexis Pelat déclare comprendre l'exaspération des rues d'Alger et appelle de ses vœux un gouvernement fort. Il s'oppose à l'investiture de Pierre Pflimlin (13 mai 1958), mais soutient une révision de la Constitution (27 mai 1958) et accorde la confiance au Général de Gaulle, le 1er juin. Le lendemain, cependant, il ne prend pas part au vote sur les pleins pouvoirs.
Alexis Pelat se représente aux élections législatives de 1958, sans succès. Il disparaît le 14 janvier 1962.