Charles Rousseau

1884 - 1965

Informations générales
  • Né le 18 janvier 1884 à Les-sables-d'olonne (Vendée - France)
  • Décédé le 10 avril 1965 à Les-sables-d'olonne (Vendée - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Vendée
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Vendée
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Vendée
Groupe
Parti républicain de la liberté
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Vendée
Groupe
Rassemblement du peuple français - ARS
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Vendée
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies

Biographie de la IVe République

ROUSSEAU (Charles, Gracieux, François)
Né le 18 janvier 1884 aux Sables-d’Olonne (Vendée)
Décédé le 10 avril 1965 aux Sables-d’Olonne

Député de la Vendée de 1945 à 1958.

Charles Rousseau a certainement marqué, par sa forte personnalité, la vie parlementaire française, de 1945 à 1958. Député pendant toute la durée de la Quatrième République, membre du Parti républicain de la liberté (PRL), du Rassemblement du peuple français (RPF), puis des Indépendants et paysans, proche des poujadistes, il a incarné une droite conservatrice, populiste et indépendante. Il a beaucoup marqué de son empreinte sa ville natale des Sables-d’Olonne dont il a été maire de 1947 à 1960.
Après des études primaires et une formation dans le commerce et l’industrie de la pêche auprès de son père, voilier armateur à la Chaume, Charles Rousseau devient industriel et commerçant, à la tête d’une entreprise de corderie et d’un magasin de fournitures maritimes, qui compte une trentaine d’employés. Il devient d’ailleurs président des fournisseurs, commerçants et artisans de la Marine. Militant actif de l’extrême droite et de l’Action Française qu’il quittera cependant en 1935, il tente son entrée en politique en mai 1929 : il se présente alors en tant que candidat indépendant aux élections municipales sablaises, mais il est battu. Elu conseiller municipal des Sables-d’Olonne à la faveur d’une élection partielle en septembre 1933, il est réélu conseiller municipal en 1935 et occupe ce mandat jusqu’en 1942, date à laquelle est installée une délégation spéciale.
A la Libération, élu conseiller municipal des Sables-d’Olonne en 1945, puis figurant en quatrième position sur la liste conduite par Armand de Baudry d’Asson, Charles Rousseau devient député à la première Assemblée nationale constituante, en octobre de la même année. Membre de la commission des moyens de communication et des PTT et de celle des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales, il est l’auteur d’un rapport sur le projet de loi relatif au crédit maritime mutuel. Il est nommé juré à la Haute Cour de justice. Il intervient à sept reprises en séance publique, notamment sur la proposition de loi relative à l’élection des membres de la Chambre des députés. Il dépose un amendement sur le vote des soldats. Il en fait de même dans la discussion des propositions de loi sur la Constitution et la déclaration des droits. Il vote contre les projets de constitution des 19 avril 1946 et 30 septembre 1946.
Membre du PRL depuis sa formation en décembre 1945, il est réélu député en juin 1946 sur la liste conservatrice d’Armand de Baudry d’Asson, où il figure en seconde position. Il retrouve la commission des affaires économiques, des douanes et des conventions commerciales et la commission des moyens de communication et des postes, télégraphes et téléphones. Le 4 juillet 1946, il est désigné comme juré à la Haute Cour de justice. Durant la seconde Constituante, il dépose une proposition de loi tendant à faire bénéficier les capitaines patrons pratiquant les pêches au large, des majorations de pension accordées aux capitaines au long cours et au cabotage ayant quatre années de commandement. Charles Rousseau intervient à quatre reprises en séance publique, lors de ce second mandat. Il défend notamment un amendement au projet de loi portant ouverture et annulation de crédits sur l’exercice 1946, au chapitre du ravitaillement.
Il est à nouveau deuxième sur la liste « vendéenne d’union républicaine » aux législatives de novembre 1946. Il est alors membre de nouvelles commissions parlementaires : marine marchande et pêches (1946-1951) ; moyens de communication (1946-1947) ; production industrielle (1948-1949). Il est nommé à la commission supérieure du crédit maritime mutuel, le 30 avril 1947. Il est désigné, par ailleurs, pour les fonctions de juré à la Haute Cour de justice, le 27 décembre 1946. Entre 1946 et 1951, il dépose deux propositions de loi et quatre propositions de résolution. L’ensemble de ces initiatives portent sur les questions de pêches : liberté de la vente et de l’expédition des poissons dits de luxe (8 mai 1947) ; prix de la sardine et du thon (8 mai 1947) ; déblocage des conserves de poisson dans les usines des côtes de l’Atlantique (6 février 1948) ; augmentation des attributions de gas-oil et d’essence pour les bateaux de pêche (6 février 1948). Le député de la Vendée, durant ce troisième mandat à l’Assemblée nationale, intervient à vingt-trois reprises dans l’hémicycle du Palais-Bourbon. Ces prises de position sont faites essentiellement sur les questions de ravitaillement, de commerce maritime, de travaux publics et de transports. Il défend cinq amendements au total, visant à sauvegarder le prix du blé et à protéger la pêche maritime. Il dépose deux demandes d’interpellation, le 29 avril 1947 et le 5 février 1948.
Membre de l’intergroupe gaulliste, sollicité par Jean Cluchard, délégué régional du RPF, Charles Rousseau se montre favorable à la création d’un groupement départemental du Rassemblement en Vendée, mais connaît des démêlés avec les éléments modérés du RPF, notamment lors de la venue de Mme Geneviève de Gaulle aux Sables-d’Olonne, en mars 1947. Réélu conseiller municipal sur une liste d’union Indépendante-RPF en octobre 1947 qui obtient la majorité absolue, il devient alors le premier maire gaulliste de la ville-préfecture de la Vendée et succède à la communiste Odette Roux. Elu conseiller général RPF en 1949, il se présente alors, dans sa profession de foi, comme un « candidat d’union anticommuniste, de défense économique et fiscale du canton des Sables-d’Olonne ».
Charles Rousseau s’éloigne peu à peu du gaullisme, à partir de 1951. C’est sous l’étiquette de l’Union des Indépendants, des paysans et des Républicains nationaux (UIPRN) qu’il est élu pour un quatrième mandat de député en juin 1951. Il retrouve la commission de la marine marchande et des pêches, pour la durée de la législature. Il est désigné par l’Assemblée nationale pour la représenter au sein de la commission supérieure du crédit maritime mutuel, à partir du 18 septembre 1951. Durant ce mandat, il ne dépose aucun texte. Il intervient en séance publique à cinq reprises, notamment en faisant valoir ses observations sur l’attitude du clergé envers l’école publique, le 5 septembre 1951 et souligne « la responsabilité majeure de l’URSS dans le réarmement de l’Allemagne ».
Brouillé avec les dirigeants locaux du gaullisme, il démissionne même du RPF en juillet 1952, s’inscrit au groupe de l’Action républicaine et sociale (ARS) et rejette l’alliance avec le RPF pour les municipales de 1953. Il s’abstient volontairement lors du vote de l’investiture du gouvernement Pinay le 6 mars 1952 et vote contre l’investiture de Pierre Mendès France le 17 juin 1954. Il vote contre le projet de Communauté européenne de défense (CED), lors de la question préalable sur la CED le 30 août 1954, et pour la ratification des accords de Paris sur l’admission de la RFA à l’OTAN en décembre 1954. Réélu maire des Sables-d’Olonne en 1953 puis conseiller général « Indépendant ARS » au deuxième tour, le 24 avril 1955, il conserve son mandat cantonal jusqu’en 1961. Il est, par ailleurs, membre du conseil d’administration de l’hebdomadaire Vendée-Semaine, organe départemental des Indépendants et paysans.
Après avoir été proche du poujadisme à ses débuts et même favorable aux revendications de l’Union de défense des commerçants et des artisans (UDCA), il prend position contre celle-ci au lendemain de l’augmentation de la taxe locale décidée par son conseil municipal. C’est pourquoi le mouvement poujadiste s’en prend violemment à lui, lors des législatives du 2 janvier 1956. Candidat en deuxième position sur la liste des Indépendants et paysans, il est, malgré tout, de nouveau élu et garde l’étiquette « Indépendant d’Action républicaine et sociale (ARS) ». Toujours membre de la commission de la marine marchande et des pêches (1956-1958), il appartient également à la commission supérieure du crédit maritime mutuel, à partir du 29 février 1956. Il ne dépose aucun texte, mais intervient à trois reprises, en séance publique. Le 14 novembre 1956, il prend part, notamment, à la discussion de l’interpellation relative à la réforme de la taxe locale et de la taxe sur les spectacles. Dans l’application des réformes relatives à la taxe locale, il s’en prend à « l’attitude hostile » des services du ministère des finances vis-à-vis des collectivités locales et des difficultés des municipalités. Il prend part, également, à la discussion du projet de loi de finances pour 1957, les 4 et 5 décembre 1956, et à la discussion d’un projet de loi relatif aux ressources des collectivités locales, le 19 mars 1958. Il vote pour l’investiture du général de Gaulle, le 1er juin 1958, et pour la loi constitutionnelle du lendemain.
Abandonnant toute référence au gaullisme lors du retour du général de Gaulle au pouvoir, Charles Rousseau se présente aux législatives de 1958 dans la troisième circonscription de la Vendée, se définissant lui-même comme un « candidat indépendant et indépendant vrai ». Il n’est alors pas investi par les Indépendants et paysans qui lui ont préféré son ancien colistier et chef de file, Armand de Baudry d’Asson. Aussi Charles Rousseau est-il nettement devancé par ce dernier, ainsi que par le candidat MRP Louis Michaud, maire de L’Ile d’Yeu. C’est la fin de sa carrière politique nationale. Il est ensuite réélu de justesse maire des Sables-d’Olonne en mars 1959, à la tête d’une liste intitulée « rassemblement pour la prospérité de la cité », rassemblant Indépendants, UNR, MRP et poujadistes. Candidat « totalement indépendant » et isolé aux élections sénatoriales d’avril 1959, il est largement battu dès le premier tour, arrivant même en dernière position. Son mandat à la tête de la municipalité des Sables-d’Olonne prend fin brutalement, à la suite d’un conflit avec son propre conseil municipal sur la question du budget municipal. Charles Rousseau décide de démissionner en février 1960 et de se retirer définitivement de la vie politique. Il ne se représente pas aux élections cantonales de juin 1961. Catholique, marié une première fois à Marie-Olive Rozec en décembre 1916 et père de trois enfants, devenu veuf, Charles Rousseau s’est remarié en août 1954 avec Marguerite Mériau. Son action à la tête de la municipalité sablaise, comme celle qui mena comme président du comité de défense des intérêts du port des Sables-d’Olonne et de la station balnéaire, a fortement marqué sa ville natale. Ses funérailles, en avril 1965, sont suivies par de nombreux Sablais.