Jean Sainteny

1907 - 1978

Informations générales
  • Né le 29 mai 1907 à Le vesinet (Seine-et-Oise - France)
  • Décédé le 25 février 1978 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 6 janvier 1963
Département
Seine
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT

Fonds d'archives

Le fonds Jean Sainteny, qui représente 7,9 mètres linéaires, est conservé par le Centre d’histoire de la Fondation nationale des sciences politiques, sous la cote SA. Il a été donné en 1979. Les archives concernent notamment ses voyages, ses activités en tant que commissaire de la République, député, puis comme commissaire général du tourisme. Elles couvrent la période 1939-1978 et sont décrites dans un inventaire analytique. Leur consultation est soumise aux délais fixés par le code du patrimoine. De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet du Centre d’histoire.

Biographies

Biographie de la Ve République

SAINTENY (Jean)
Né le 29 mai 1907 au Vésinet (Seine-et-Oise)
Décédé le 25 février 1978 à Paris

Député de la Seine de 1962 à 1963
Ministre des anciens combattants et victimes de guerre du 6 décembre 1962 au 8 janvier 1966

L’activité parlementaire de Jean Sainteny aura été brève, du 25 novembre 1962 au 6 janvier 1963, mais la stature historique du personnage, qui se confond avec la décolonisation de l’Indochine, mérite que soit pris en compte son passage au Palais-Bourbon.
Né le 29 mai 1907, fils de Louis Roger et de Suzane Aboilard, Jean Roger fait des études qui le mènent à une carrière dans la banque en Indochine, de 1929 à 1931, puis, en métropole, de 1932 à 1939. Il épouse en 1933 Lydie Sarraut, fille de l’ancien ministre et président du Conseil Albert Sarraut, spécialiste de l’Indochine dont il a été gouverneur général de 1911 à 1913 et de 1916 à 1919. De cette union naît un fils.
Après avoir participé à la campagne de France, il entre dans la Résistance en 1941, devenant le chef de la zone Nord du réseau Alliance. Capturé, torturé et condamné à mort par la Gestapo en juin 1944, il réussit à s'évader de la rue des Saussaies et devient l'un des artisans du débarquement en Normandie, apportant au général Patton les renseignements qui lui permettront d'investir Paris. Compagnon de la Libération, il est nommé par le général de Gaulle à la tête de la Mission militaire française en Chine puis commissaire de la république pour le Tonkin et le Nord-Annam (décembre 1945). A ce titre, il négocie avec Hô Chi Minh la convention préliminaire de paix, signée le 6 mars 1946. Déçu par l’échec du processus de paix, il est nommé pendant quelques mois gouverneur de la France d’Outre-mer et rentre en France en février 1947. Il racontera les péripéties de son action dans deux ouvrages, Histoire d’une paix manquée : Indochine 1945-1947, publié en 1953, et Face à Hô Chi Minh, paru en 1970.
Divorcé de Lydie Sarraut en 1948, il est autorisé à prendre le nom de Jean Sainteny à partir de mai 1949 et se remarie en 1955 avec l’écrivain Claude Badalo-Dulong (de son nom de plume Claude Dulong) qui lui donne deux enfants. Après avoir effectué diverses missions, il est nommé en 1954 délégué général de France en République du Nord-Vietnam, poste qu’il occupe jusqu’en 1958. Il revient en France pour devenir commissaire général au tourisme de 1959 à 1962, mais il restera toute sa vie un amoureux de l’Asie, fondateur en 1968 de l’Institut international bouddhique et plus tard du Comité d’entraide franco-vietnamien, laotien et cambodgien.
Vice-président fondateur de l’Association nationale pour le soutien de l’action du général de Gaulle, il se présente aux élections de novembre 1962 sous les couleurs de l’Union pour la nouvelle République – Union démocratique du travail (UNR-UDT) dans la deuxième circonscription de la Seine (correspondant aux 2ème et 3ème arrondissements de Paris), fort des résultats favorables à l’élection du président de la République au suffrage universel obtenus lors du référendum du 28 octobre. Dans sa profession de foi, il oppose « l’impuissance des vieux partis » de la IVème République, l’instabilité gouvernementale, l’économie bloquée, le tragique éclatement de notre empire, à l’œuvre de rénovation entreprise par le général de Gaulle, la restauration de l’Etat, le progrès social et le redressement économique. Il arrive en tête à l’issue du premier tour du 18 novembre 1962, avec 15 106 voix (sur 38 824 exprimés) contre 10 031 au communiste Pierre Mialet, 7 109 au député sortant, le préfet Michel Junot, candidat du Centre national des indépendants, 2 772 à l’avocat André Weil-Curiel, candidat de la SFIO, et 2 352 à un autre avocat David Weil, candidat du Parti socialiste unifié (PSU). Il l’emporte au second tour du 25 novembre 1962 avec 21 601 voix (sur 37 582 exprimés) contre 15 271 au communiste Mialet, qui fait le plein des voix de gauche, et 710 à Michel Junot, grand perdant du scrutin, et dont les électeurs se sont massivement reportés sur Jean Sainteny.
Inscrit au groupe UNR-UDT, il est nommé le 6 décembre ministre des anciens combattants et victimes de guerre dans le deuxième gouvernement Georges Pompidou. Remplacé le 8 janvier 1963 à l’Assemblée par son suppléant Amédée Brousset, ancien vice-président du conseil municipal de Paris et comme lui Compagnon de la Libération, c’est en tant que ministre qu’il intervient dans l’hémicycle pendant les trois années qui suivent. Bien évidemment, ses principales interventions ont lieu lors de la discussion du volet de la loi de finances consacré aux anciens combattants, les 23 janvier 1963, 25 octobre 1963, 20 octobre 1964 et 26 octobre 1965. Remplacé par Alexandre Sanguinetti dans le troisième gouvernement Pompidou, constitué le 8 janvier 1966, il ne retrouvera plus jamais les bancs du Palais-Bourbon. Administrateur d’Air France (1967-1972) et de l’Institut International d’administration publique (1967), fondateur et président de l’Office général de l’air (1969) et du Fonds français pour la nature et l’environnement (1970), il est nommé membre du Conseil constitutionnel en 1968 par le général de Gaulle pour un mandat de neuf ans qu’il accomplit en entier, avant de disparaître le 25 février 1978.