Pierre Pommier

1922 -

Informations générales
  • Né le 12 septembre 1922 à Saint-paul-trois-châteaux (Drôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Vaucluse
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie de la IVe République

POMMIER (Pierre, Louis, Célestin)
Né le 12 septembre 1922 à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme)

Député du Vaucluse de 1956 à 1958

Pierre Pommier est issu d’une famille de cultivateurs installés depuis des générations au sud de la Drôme. Titulaire du brevet élémentaire, il entre dans la Résistance à dix-huit ans puis s'évade de France. Après son internement en Espagne, notamment dans le camp de Miranda de Ebro, il rejoint l'Afrique du Nord pour s'engager dans la 1ère Armée française au sein de laquelle il combat jusqu'en Allemagne, avant d'être réformé pour raisons de santé en octobre 1945.

Il se marie à Toulon en 1952. Patron d’une blanchisserie à Orange, il milite au sein de l’Union pour la défense des commerçants et artisans. Il en devient le président local, puis départemental. C’est à ce titre qu’il dirige la liste poujadiste dans le département du Vaucluse, aux législatives du 2 janvier 1956. Sa profession de foi dénonce la faillite de la France : « Faillite de notre empire due à la vénalité et à la lâcheté de gouvernements aux ordres de l’étranger et de la finance apatride. (…) Faillite de notre politique étrangère qui a réduit la France au rang d’une puissance de troisième ordre et qui nous ridiculise aux yeux du monde. » La liste Pommier affronte dix autres listes. Trois apparentements sont conclus : à gauche, entre SFIO et radicaux ; à droite, entre MRP et CNIP ; troisième apparentement enfin, entre la liste poujadiste et une liste « d’action civique de défense des consommateurs et des intérêts agricoles et viticoles ». Ce dernier apparentement obtient 37 279 voix pour 1 333 481 suffrages exprimés. Aucun apparentement n’ayant atteint la majorité absolue, les sièges se répartissent à la proportionnelle. Sont élus le communiste Marin, le socialiste Lussy, le radical Daladier et le poujadiste Pommier. La liste de celui-ci est arrivée en deuxième position derrière celle du parti communiste et a recueilli 21,7 % de suffrages exprimés.

Le 31 janvier 1956, Pierre Pommier est nommé membre de la commission des pensions et de la commission des affaires économiques, dont il est élu secrétaire. Il appartient à ces commissions durant les deux années de cette législature écourtée. Il s’inscrit au groupe UFF (Union et fraternité française) et dépose deux propositions de loi et trois propositions de résolution. Les textes qu’il dépose sont peu nombreux et d’intérêt très divers. Sa proposition de résolution du 24 février 1956 invite le gouvernement à accorder des permissions exceptionnelles aux exploitants agricoles, à leurs enfants et à leurs employés alors sous les drapeaux. Sa proposition de loi du 15 mars 1956 vise à interdire la création de nouveaux magasins à succursales multiples et des grands magasins dits à prix unique. Sa proposition de résolution du 5 mars 1957 invite le gouvernement à faire appel à l’épargne française pour financer les investissements nécessaires à la mise en valeur des richesses du sous-sol saharien. Une dernière proposition de loi, déposée le 24 juillet 1957, tend à fixer les principes du statut des militaires de carrière.

Pierre Pommier prend la parole à sept reprises en séance. Il intervient dans la discussion des interpellations sur la politique agricole et viticole du gouvernement, le 15 mars 1956, et dans la discussion des interpellations sur la politique générale du gouvernement, le 19 octobre 1956. A cette occasion, il dénonce la « surfiscalité » et insiste sur la nécessité de réaliser des économies.

Jusqu’à la fin du mois de mai 1958, Pierre Pommier pratique une opposition systématique. Il vote contre tous les gouvernements le jour de leur investiture, comme le jour de leur chute; le 18 octobre 1957, il soutient la constitution d'un gouvernement par Antoine Pinay, qui échoue par 248 voix contre et 198 pour (voir la 3ème séance du 18 octobre 1957, J.O. p. 4578). Il refuse tous les textes importants : traité de Rome, loi-cadre sur l’Algérie, dans ses diverses formulations, loi déclarant l’état d’urgence en métropole, proposée par le gouvernement Pflimlin. Lors du retour aux affaires du général de Gaulle, il vote l’investiture ainsi que la dévolution du pouvoir constituant, mais, en raison de problèmes de santé, ne participe pas au scrutin du 2 juin accordant les pleins pouvoirs au nouveau ministère.

Aux législatives de novembre 1958, il se présente dans la première circonscription du Vaucluse (Avignon) sous l’étiquette d’indépendant national (centre républicain). Il affronte six autres candidats représentant le PC, la SFIO, les radicaux, le MRP, l’UNR et le CNIP. Il n’obtient que 2 963 voix pour 47 128 suffrages exprimés et c’est le gaulliste Henri Mazo qui est élu au second tour contre le candidat communiste. A trente-six ans, Pierre Pommier achève sa carrière parlementaire.