Félix, Marie, Louis, Pierre Esquirou de Parieu

1815 - 1893

Informations générales
  • Né le 13 avril 1815 à Aurillac (Cantal - France)
  • Décédé le 8 avril 1893 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Cantal
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Cantal
Groupe
Droite monarchiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 30 janvier 1876 au 24 janvier 1885

Biographies

Représentant en 1848 et en 1849, ministre, sénateur de 1876 à 1885, né à Aurillac (Cantal) le 13 avril 1815, fils de Jean Hippolyte Esquirou de Parieu (1791-1876), député au Corps législatif de 1852 à 1869, Félix, Marie, Louis, Pierre Esquirou de Parieu commença ses études au collège de Lyon et les termina au collège de Juilly ; puis il fit son droit à Paris et à Strasbourg, et s'occupa d'économie politique.

Reçu docteur, il épousa (1841) Mlle Durant de Juvisy, une descendante de Pascal, et se fit inscrire au barreau de Riom, où il acquit une brillante réputation. Etranger à la vie politique jusqu'en 1848, il se déclara en faveur de la République, et prit une part active aux discussions des clubs démocratiques d'Aurillac.

Elu, sur une profession de foi nettement républicaine, le 23 avril 1848, représentant du Cantal à l'Assemblée constituante, le 2e sur 7, par 24 854 voix (44 104 votants, 61 630 inscrits), il siégea d'abord au centre, puis se rapprocha de la droite, et, après avoir approuvé le bannissement à perpétuité de la famille d'Orléans, se prononça :

- pour le rétablissement du cautionnement,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour le rétablissement de la contrainte par corps,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- contre la suppression de l'impôt du sel,
- contre l'amnistie,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition de Rome.

Tout en repoussant l'amendement Grévy, « le citoyen Parieu », comme l'appelle le Moniteur, demanda pourtant, le 5 octobre 1848, que le président de la République fût nommé par l'Assemblée et non par le suffrage universel. Empruntant ses arguments à l'histoire, il s'attacha à démontrer que nulle part les nations en république n'ont nommé leur président au suffrage universel direct :

« Les Américains, dit-il, ne pensèrent pas que ce fût le suffrage universel direct qui dût présider d'une manière normale à la nomination du président de la République : ils portèrent leurs regards plus loin, et ce fut par l'élection à deux degrés, appelant des hommes placés à des points de vue élevés, discernant les nécessités politiques du pays, nécessités souvent si délicates, ce fut par l'élection à deux degrés qu'ils organisèrent l'élection du président de la République. Voilà, messieurs, ce que nous apprend le passé de la seule République dont on ait cru devoir interroger l'histoire dans cette enceinte... Voyez la Suisse, par exemple : là, toujours le pouvoir exécutif a été déféré par l'élection des membres du corps législatif. Je vous rappellerai aussi qu'en Hollande même, où le pouvoir était presque héréditaire, où il était viager, presque absolu, c'étaient encore les Etats généraux et non le pays qui proclamèrent plus d'une fois le stathouder. »

Il fut rapporteur de plusieurs commissions, notamment de celles sur l'impôt progressif, sur l'impôt sur le revenu, sur l'apprentissage.

Réélu, le 13 mai 1849, représentant du Cantal à l'Assemblée législative, le 1er sur 5, par 20 890 voix (34 568 votants, 62 957 inscrits), il se sépara définitivement des républicains modérés pour adhérer à la politique de la majorité monarchiste. Il appuya l'expédition de Rome, vota pour les poursuites contre les représentants compromis dans l'affaire du 13 juin.

Il fut appelé, le 31 octobre 1849, à prendre le portefeuille de l'Instruction publique et des cultes. Il servit, dans cette situation, les intérêts du parti catholique, prit des mesures rigoureuses à l'égard des instituteurs qui s'étaient montrés partisans de la République et du socialisme, et présenta à l'Assemblée la fameuse loi sur l'enseignement qui fut votée le 15 mai 1850, et qui, en réorganisant complètement la hiérarchie universitaire, plaçait en fait les recteurs et les conseils d'académies départementales sous la dépendance du clergé et des évêques. Cette loi causa dans le personnel enseignant de l'Etat une émotion des plus vives. M. de Parieu quitta le ministère le 24 janvier 1851, après avoir pris, de même que M. de Falloux, une très grande part aux discussions que cette loi provoqua devant l'Assemblée.

Il reprit alors sa place dans les rangs de la majorité, mais il se rallia aux projets personnels du prince-président, approuva le coup d'Etat du 2 décembre, fut nommé membre de la Commission consultative, puis appelé, en récompense de son zèle, au poste de conseiller d'Etat (1852) et aux fonctions de président de la section des finances. À ce titre, il prit part, comme commissaire du gouvernement, aux discussions du Corps législatif. « À ce moment, remarque un biographe, tout fut aux Auvergnats sous le Second Empire. Ô Vercingétorix, qu'eût dit ta grande âme si, ressuscitant, tu avais vu tous tes fils servir sous César ? » Le même biographe caractérise ainsi l'éloquence de M. de Parieu : « flot tiède et limpide, mais sans saveur. »

Vice-président au conseil d'Etat en 1865, il resta toujours au second plan des grands rôles politiques ; consulté par l'empereur sur ses aptitudes ministérielles, son compatriote, M. Rouher, avait répondu : « N'a, à aucun degré, aucune des qualités voulues pour ces fonctions. »

Vice-président de la commission monétaire lors de l'Exposition de 1867, il fut, à l'avènement du ministère Ollivier (2 janvier 1870), élevé au rang de ministre présidant le conseil d'Etat, et il conserva ce titre jusqu'à la chute de l'Empire.

M. de Parieu vivait depuis deux ans dans la retraite, et n'avait fait que prendre part aux travaux du conseil général de son département, lorsque, de son consentement, la commission de l'Assemblée nationale chargée de présenter les candidats au conseil d'Etat l'inscrivit (juillet 1872) sur la liste. Mais, après réflexion, M. de Parieu écrivit à l'Assemblée que « des scrupules » le forçaient à retirer sa candidature. Il préféra se porter candidat au Sénat dans le Cantal, le 30 janvier 1876, et fut élu par 188 voix (324 votants). Il alla siéger à droite, sur les bancs de l'Appel au peuple, et vota avec le groupe de la Chambre haute, notamment (juin 1877) pour la dissolution de la Chambre des députés. Après avoir prêté son appui au gouvernement du Seize Mai, il combattit le cabinet Dufaure et ceux qui suivirent, parut plusieurs fois à la tribune du Sénat, pour y traiter soit des questions économiques et monétaires, soit des matières relatives à l'instruction publique, se montra très opposé aux lois Ferry et à l'article 7, et vota encore :

- contre la réforme du personnel de la magistrature,
- contre la modification du serment judiciaire,
- contre le divorce,
- contre les crédits de l'expédition du Tonkin.

Il échoua, au renouvellement du 6 janvier 1885, avec 225 voix sur 579 votants. Il avait cessé, dès 1877, de siéger au conseil général, où il représentait depuis vingt-six ans le canton d'Aurillac-nord.

Grand-croix de la Légion d'honneur du 14 août 1869, M. de Parieu a été fait membre de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques), par décret impérial de 1856 ; il était également membre des académies de Toulouse et de Clermont-Ferrand ; il est décoré d'un grand nombre d'ordres étrangers.

Indépendamment des articles publiés dans le Journal des Economistes, la Revue contemporaine, la Revue européenne, etc., on lui doit les ouvrages suivants :

- Etudes historiques et critiques sur les actions possessoires (1850) ;
- Essai sur la statistique agricole du département du Cantal (1853) ;
- Histoire des impôts généraux sur la propriété et le revenu (1856) ;
- Traité des impôts considérés sous le rapport historique, économique et politique, en France et à l'étranger (1862-1864) ;
- Principes de la science politique (1870) ;
- la Politique monétaire en France et en Allemagne (1872) ;
- Histoire de Gustave-Adolphe, roi de Suède (1875), etc.

Date de mise à jour: janvier 2016


Né le 13 avril 1815 à Aurillac (Cantal), mort le 8 avril 1893 à Paris.

Représentant du Cantal à l'Assemblée Constituante de 1848.
Représentant du Cantal à l'Assemblée Législative de 1849.
Ministre présidant le Conseil d'Etat du 2 janvier 1870 au 4 septembre 1871.
Sénateur du Cantal de 1876 à 1885.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p.548.)

Parieu, qui avait abandonné la vie politique après son échec en 1885 s'était depuis lors consacré à ses travaux d'économie politique.

Il mourut à Paris le 8 avril 1893, à l'âge de 78 ans.

Grand-croix de la Légion d'honneur, il appartenait depuis trente-sept ans à la section de législation, droit public et jurisprudence de l'Académie des sciences morales et politiques.

Date de mise à jour: janvier 2016