Emile, Félix, Edouard, Justin Borel

1871 - 1956

Informations générales
  • Né le 7 janvier 1871 à Saint-affrique (Aveyron - France)
  • Décédé le 3 février 1956 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Aveyron
Groupe
Radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Aveyron
Groupe
Indépendants de gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Aveyron
Groupe
Parti républicain socialiste

Biographies

Né le 7 janvier 1871 à Saint-Affrique (Aveyron), mort le 3 février 1956 à Paris.

Député de l'Aveyron de 1924 à 1936. Ministre de la Marine d'avril à novembre 1925.

Fils du pasteur Honoré Borel, président du consistoire de Saint-Affrique, Emile Borel fit ses études secondaires au Lycée de Montauban, puis à Paris, au Collège Sainte-Barbe et au Lycée Louis-le-Grand. Reçu en 1889 à l'Ecole normale supérieure, où il est formé par Gaston Darboux, Henri Poincaré et Jules Tannery, il en sort agrégé de mathématiques et débute dans l'enseignement comme maître de conférences à la Faculté des Sciences de Lille, en 1893. L'année suivante, il obtient le diplôme de docteur ès sciences et en 1897 rentre à Paris pour professer à l'Ecole normale supérieure. Successivement lauréat de l'Académie des Sciences, en 1898, 1901, 1904 et 1905, pour ses travaux de mathématiques, il enseigne dès 1903 à la Faculté des Sciences de Paris et est nommé en 1904 professeur à la Sorbonne. Chargé du cours Peccot au Collège de France de 1899 à 1902, il était devenu entre-temps examinateur d'admission à l'Ecole navale (en 1901) et membre du conseil supérieur de statistique.

En 1910 il devient simultanément directeur adjoint de l'Ecole normale supérieure et membre du conseil de perfectionnement de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole navale. Il abandonne toutefois ses activités à l'Ecole normale en 1911 pour se consacrer plus complètement à ses travaux scientifiques. Parmi les ouvrages qu'il publie à cette date et qui lui valent déjà une grande réputation dans le monde scientifique, on peut noter : « L'introduction à la théorie des nombres » (1894), et diverses « Leçons » : sur la théorie des fonctions (1898), sur les fonctions entières (1900), sur les séries divergentes (1901), sur les termes positifs (1902), sur les fonctions mésomorphes (1903), sur les fonctions de variables réelles (1905), sur la théorie de la croissance (1910). En 1909, il publie également « Eléments de la théorie des probabilités », et en 1910 un (ouvrage intitulé « L'aviation » écrit en collaboration avec Paul Painlevé dont il suivra à partir de la guerre la carrière politique.

Pendant la guerre de 1914-1918, il occupe les fonctions de sous-directeur des inventions au Ministère de la Guerre et contribue ainsi à l'organisation du repérage par le son sur le front. Il accomplit à cet effet plusieurs missions dangereuses et commande notamment une section de repérage en Champagne, ce qui lui vaut d'être cité à l'ordre du jour de l'armée. En 1917, Paul Painlevé, accédant à la présidence du conseil, l'appelle à la direction des services techniques du Ministère de la Guerre, poste qu'il abandonne quelques mois plus tard pour devenir secrétaire général de la présidence du conseil. En 1918, il retourne sur le front et y gagne une nouvelle citation et la Croix d'officier de la Légion d'honneur.

A la fin de la guerre, il reprend ses activités scientifiques et publie de nouveaux ouvrages, dont : « Leçons sur les fonctions monogènes » (1919) et « Principes et méthodes des théories des fonctions » (1922). Nommé à la fois, en 1920, directeur honoraire de l'Ecole normale et membre du conseil de l'Université- de Paris, directeur de la Revue du mois, il entre à l'Institut de France en 1921, succédant, à l'Académie des Sciences, dans la section de géométrie, au mathématicien Georges Humbert.

Lié d'amitié depuis les années d'école normale avec Léon Blum et Edouard Herriot, adhérant sans réserve au programme politique de ce dernier, il entre en 1924 dans la vie parlementaire, en se faisant élire, aux élections du 11 mai 1924, député de l'Aveyron, troisième de la liste de défense républicaine conduite par Eugène Reynaldy et soutenant le programme du Cartel des gauches.

Inscrit au groupe radical-socialiste, membre des Commissions des affaires étrangères, de la marine militaire, des mines et forces motrices, président de la Commission d'Alsace - Lorraine, il met toute son expérience scientifique au ser vice de ses activités parlementaires. Il prend part de préférence à tous les débats concernant la politique financière et dépose un certain nombre de propositions de loi concernant la réglementation des contrats individuels entre les fonc tionnaires et l'Etat (1925), l'acquisition par le Ministère des Finances de monnaies d'or et d'argent pour le compte de l'Etat (1926), la réorganisation de la circulation monétaire (1926), l'établissement d'un privilège en faveur des travailleurs intellectuels (1926), l'institution de juges délégués permanents (1927). Nommé membre du conseil national de l'office national des recherches scientifiques et industrielles et du conseil d'administration de la caisse des recherches scientifiques, il intervient dans les discussions: sur le budget, sur la conférence de Londres (1924), sur la convention passée avec la Banque de France, sur l'octroi de l'électorat et de l'éligibilité aux femmes (1925), sur l'organisation générale de la nation en temps de guerre (1927), sur les brevets d'invention, le rétablissement du scrutin uninominal et le recrutement de l'armée en 1928.

Ministre de la marine pendant une brève période, dans les deux ministères. Painlevé (du 17 avril au 22 novembre 1925), il ne peut donner sa mesure en cette-qualité. En 1926 et 1927, il développe des interpellations sur la politique générale du Gouvernement Poincaré, à propos de la stabilisation monétaire.

Réélu député de Saint-Affrique au premier tour de scrutin, par 6.153 voix contre 6.021 à son plus proche concurrent, aux élections générales du 22 avril 1928 qui marquent le retour au scrutin d'arrondissement, il devient membre des Commissions des travaux publics et moyens de communication et de l'enseignement et des Beaux-arts, mais s'inscrit cette fois au groupe des indépendants de gauche. Au cours de cette nouvelle législature, son activité ne se dément pas et il dépose sur le bureau de l'Assemblée des propositions de loi concernant la réparation des dommages causés par-l'inondation de 1930 dans le sud-ouest, les subventions exceptionnelles à accorder à la Société chimique de France- (1930), la représentation effective de l'élément féminin dans les conseils municipaux (1931). Il dépose également des propositions de résolution sur le rétablissement de certaines sous-préfectures (1928) et de certains tribunaux, dont celui de Saint-Affrique (1929), sur la « Trève des armements) » et tendant à assimiler l'Ecole nationale supérieure des Beaux-arts et le Conservatoire national de musique et de déclamation à des établissements d'enseignement supérieur.

Il présente d'autre part de nombreux rapports sur les conditions de travail des agents de chemins de fer (1929), sur la création d'une Caisse nationale des arts (1930), sur les conditions d'avancement des membres de l'enseignement supérieur (1931), sur la création d'un nouveau poste d'inspecteur général de l'enseignement secondaire (section lettres) (1931) et sur-l'exercice de la médecine (1932). En 1928,. il avait été nommé membre du Comité consultatif de l'énergie hydraulique.

Il intervient de nombreuses fois à la tribune de la Chambre, soit comme rapporteur, soit comme simple député, et prend part notamment aux débats sur le budget, sur la politique générale du Gouvernement (1929), sur la réforme judiciaire, sur un nouvel aménagement des cadres de l'administration préfectorale (1929), sur l'adhésion du Gouvernement à l'acte général d'arbitrage, sur la commémoration des lois qui ont créé l'enseignement gratuit, laïque et obligatoire en France (1930), sur l'ouverture de crédits pour la défense nationale (1930), sur l'installation d'un système électrique de votation dans la salle des séances de la Chambre des Députés (1931), sur la politique extérieure du Gouvernement (1931) et enfin sur une proposition de résolution de M. Marcel Cachin tendant à faire mettre en mesure de remplir leur mandat parlementaire MM. Marty et Duclos, députés de la Seine.

Aux élections générales des 1er et 8 mai 1932, il est réélu de justesse au second tour de scrutin par 6.083 voix contre 6.036 à M. Emmanuel Temple. Membre de la Commission des finances, vice-président de la Commission du règlement, inscrit au groupe républicain socialiste, il se consacre surtout aux questions budgétaires et dépose notamment des propositions de loi tendant à autoriser la caisse d'amortissement à émettre un emprunt dont les intérêts seraient payables en monnaie d'or (1933) et à faire attribuer des locaux permanents à la présidence du conseil Il dépose également une proposition de résolution sur la nomination d'une Commission spéciale dite « Commission de la Vie chère » (1934). Membre du conseil national de l'office des recherches scientifiques et industrielles et des inventions, il présente d'autre part de nombreux rapports sur le budget (1933, 1934, 1935), sur les crédits destinés à l'Institut français du Royaume-Uni à Londres et sur les budgets de la marine et de l'Algérie. Il intervient dans nombre de débats importants concernant la déconfiture de la caisse régionale de crédit agricole du Plateau central (1933), le redressement budgétaire, la création d'une chaire de physique mathématique au Collège de France, le cumul des traitements et des pensions notamment en ce qui concerne les membres de l'Institut et du Bureau des Longitudes.

Après les événements du 6 février 1934, il prend une part active aux discussions concernant la nomination d'une Commission d'enquête chargée de rechercher les causes et les origines de ces événements ainsi que les responsabilités encourues et en est élu Président. Peu après il demande la discussion immédiate des propositions de résolution tendant à la nomination de Commissions chargées de préparer la réforme de l'Etat et d'étudier la révision de la constitution. En 1935, il demande enfin à interpeller sur la politique générale du Gouvernement et notamment sur sa politique de défense nationale et intervient dans le débat concernant l'institution, l'organisation et le fonctionnement d'un conseil national écoomique. En 1936, il décide d'abandonner la carrière politique et ne se représente pas aux élections qui verront la victoire du Front populaire.

Emile Borel ne cessa jamais de poursuivre ses activités scientifiques, malgré ses charges parlementaires et en 1927, il avait été nommé directeur de l'Institut Henri Poincaré. Président de l'Académie des Sciences, membre de nombreuses académies étrangères et docteur « honoris causa » de diverses universités, il continuait en effet à publier ses travaux scientifiques et à professer à la Sorbonne. L'étendue et l'originalité de son œuvre, considérable en quantité et en qualité apparaissent dans ses nouveaux ouvrages, parmi lesquels « L'espace et le temps », « Les probabilités et la vie », « Les principes d'algèbre et d'analyse », « Le Hasard », « La gravitation universelle ». En 1938, il fut élu président de l'Union internationale des Associations pour la société des Nations.

Pendant l'occupation, il vécut retiré dans une ombre propice. Son activité de résistant lui valut, à la libération la Médaille de la Résistance avec rosette. Il se consacra alors exclusivement aux institutions scientifiques qu'il dirigeait et notamment à l'Institut Henri Poincaré. Il avait été nommé également membre de la Commission de la République Française de l'U.N.E.S.C.O., de la Commission administrative centrale de l'Institut et des Sociétés mathématique et statistique de France. Il est mort à Paris le 3 février 1956, à 85 ans. Membre du conseil de l'ordre de la Légion d'honneur, Grand Croix de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de guerre, il avait épousé Marguerite Appell, fille de Paul Appell, recteur de l'université de Paris, plus connue en littérature sous le nom de Camille Marbo. Son beau frère, Pierre Appell, fut député de la Manche de 1928 à 1936 et Sous-secrétaire d'Etat aux Travaux publics et au Tourisme en 1933.




Né le 7 janvier 1871 à Saint-Affrique (Aveyron)

Décédé le 3 février 1956 à Paris

Député de l'Aveyron de 1924 à 1936

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 671 à 673)

Son activité de résistant lui vaut à la Libération la Médaille de la Résistance avec rosette.

Emile Borel se consacre alors exclusivement aux institutions scientifiques qu'il dirige et, notamment, à l'Institut Henri Poincaré. Il avait été nommé également membre de la Commission de la République française de l'U.N.E.S.C.O., de la Commission administrative centrale de l'Institut et des Sociétés mathématiques et statistiques de France.

Il meurt à Paris le 3 février 1956, à l'âge de 85 ans.