Auguste, Simon Allonneau

1895 - 1963

Informations générales
  • Né le 24 juin 1895 à Cours (Deux-Sèvres - France)
  • Décédé le 12 novembre 1963 à Angers (Maine-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Maine-et-Loire
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 24 juin 1895 à Cours (Deux-Sèvres)

Décédé le 12 novembre 1963 à Angers (Maine-et-Loire)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Maine-et-Loire)

Député du Maine-et-Loire de 1946 à 1951

Auguste Allonneau était l'aîné d'une famille de sept enfants. Son père Augustin exploitait dix hectares pour faire vivre sa nombreuse famille. Auguste Allonneau fait ses études à l'école communale de Cours, puis au collège de Parthenay et aux lycées de Poitiers et de Nantes. Il obtient sa licence de mathématiques en 1908, et est nommé professeur de mathématiques au collège de La Châtre (Indre) en 1909 puis, l'année suivante, au collège de Manosque (Basses-alpes). Il commence à militer à cette époque au parti socialiste et est élu conseiller municipal de Manosque en 1912. Il participe à la campagne électorale de 1914. Muté au Prytanée militaire de La Flêche en novembre 1914, il fonde dans cette ville, en 1916, une coopérative, l'Union fléchoise.

Candidat dans la Sarthe aux élections législatives de novembre 1919, il occupe la 5e place sur la liste socialiste, qui n'obtient aucun élu.

Il défend, lors des débats qui précèdent le Congrès de Tours de la SFIO, la motion « reconstructrice ». Son engagement militant lui vaut une mutation d'office au lycée de Périgueux en octobre 1921, puis au lycée David d'Angers à Angers.

Auguste Allonneau poursuit cependant son action politique au sein de la SFIO et de la Ligue des droits de l'homme dont il est le secrétaire fédéral et dont il étend l'influence par la création de trente nouvelles sections. Il est élu conseiller municipal d'Angers en mai 1929, mandat qu'il conservera jusqu'à sa révocation (d'élu et de professeur) par le Gouvernement de Vichy.

A la Libération, Auguste Allonneau réintègre l'université puis est admis à la retraite. Conseiller municipal et adjoint chargé de l'Instruction publique, il devient maire d'Angers et le demeure de 1945 à 1947, après la victoire de la liste présentée par les partis de gauche. La même année, il est élu conseiller général d'Angers nord-est (jusqu'en 1951) et député SFIO aux deux Assemblées Constituantes. A la première Assemblée, sa liste, dont il est le seul élu, obtient 48 853 suffrages contre 74 383 à la liste MRP et 31 737 à la liste d'Union gaulliste. A la seconde Assemblée Constituante, où il est également seul député socialiste du département, 42 625 voix choisissent la liste SFIO contre 108 248 au MRP et 25 685 à la liste communiste, les quatre autres listes en concurrence n'obtenant pas d'élu.

Dans la première Assemblée Constituante, il est nommé membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire et de la Commission de contrôle et de circulation monétaire. A ce titre, il prend part à la discussion du projet de loi portant fixation du budget général de l'exercice 1946 ; il est, de plus, rapporteur du budget des monnaies et médailles.

Pendant la seconde Assemblée Constituante, Auguste Allonneau fait également partie de la Commission des finances et du contrôle budgétaire. Ses responsabilités municipales l'amènent à déposer, le 19 septembre 1946, une proposition de loi tendant à proroger les dispositions accordant des subventions spéciales de l'Etat aux collectivités locales. En matière de ravitaillement, il intervient pour déplorer les effets de la politique du Gouvernement sur l'approvisionnement et le prix de la viande dans son département, pourtant producteur. Il expose à ce propos les mesures qu'il a prises comme maire d'Angers en réunissant des commissions mixtes où étaient représentés les agriculteurs, les marchands de bestiaux, les bouchers et les consommateurs afin de fixer un prix de base. Au total, il se prononce pour une liberté contrôlée permettant de s'acheminer vers la liberté complète à terme.

Aux élections du 10 novembre 1946, il est le seul élu de la liste SFIO avec 36 677 voix contre 118 775 à la liste MRP, 41 941 à la liste Républicaine unique antitripartiste et 33 325 à la liste communiste. Au cours de la législature, il est nommé membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire, de la Commission des moyens de communication, de la Commission des boissons, de la Commission de l'intérieur et est désigné pour représenter l'Assemblée nationale au sein de la Commission de contrôle de la circulation monétaire. Pendant son mandat, Auguste Allonneau ne dépose qu'une seule proposition tendant à modifier la loi du 28 octobre 1946 sur les dommages de guerre. En revanche, en tant que membre des diverses commissions citées, il dépose de nombreux rapports, notamment le 28 janvier 1949, sur la prévention des maladies professionnelles des ouvriers ardoisiers, question intéressant directement son département ; en 1950 et 1951, sur divers problèmes intéressant les fonctionnaires (droit au logement, retraite des agents des établissements psychiatriques, pensions civiles et militaires, retraités des collectivités locales, facilités de transports par chemin de fer) ou les moyens de communication.

Ses interventions au cours de la législature se concentrent sur les collectivités locales et leurs fonctionnaires et sur l'éducation nationale. Ainsi dépose-t-il, en décembre 1949, plusieurs amendements au projet de loi portant statut du personnel des communes, visant à mieux prendre en compte les intérêts de ce personnel. Sur les problèmes d'enseignement, son rôle est plus important encore puisqu'il est en 1947 le rapporteur spécial de la Commission du budget à propos de l'éducation physique et des sports. En cette qualité, Auguste Allonneau critique vivement, le 7 mars 1947, les suppressions de crédits. Selon lui, l'amélioration de la santé de la jeunesse grâce au sport et à l'encouragement aux activités physiques serait au contraire, de la part de l'Etat, une dépense éminemment productive puisqu'elle renforcerait le potentiel de « capital humain » du pays. Il défend de nouveau ses idées le 29 juillet 1947, lors de la discussion générale du budget, puis présente en vain un contre-projet face à une proposition de loi portant rémunération des étudiants et élèves de l'enseignement supérieur : il s'agissait d'un présalaire mensuel assurant aux étudiants une vie décente pendant leurs scolarité et remboursable au cours de la vie active (12 mai 1951).

Auguste Allonneau ne se représente pas aux élections de 1951, mais reste le chef de la minorité de gauche au sein de la municipalité d'Angers ; membre du comité directeur de la SFIO, il est vice-président de la Caisse des écoles, président départemental de la Ligue des droits de l'homme (et membre de son comité central quelques années), enfin président de l'Union départementale des délégués cantonaux.