Jean-Baptiste Bouhey-Allex

1855 - 1913

Informations générales
  • Né le 3 février 1855 à Villers-la-faye (Côte-d'Or - France)
  • Décédé le 28 juillet 1913 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1902 au 31 mai 1906
Département
Côte-d'Or
Groupe
Socialistes parlementaires
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 28 juillet 1913
Département
Côte-d'Or
Groupe
Parti socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 3 février 1855 à Villers-la-Faye (Côte-d'Or), mort le 28 juillet 1913 à Paris-5e.

Député de la Côte-d'Or de 1902 à 1906 et de 1910 à 1913.

Père du précédent, Jean-Baptiste Bouhey-Allex descendait d'une vieille famille de petits paysans bourguignons.

Il fit ses études à l'école primaire de son village, mais sut les poursuivre par lui-même avec ténacité et persévérance ce qui lui permit de terminer son service militaire comme officier de réserve.

Puis il fut à son tour cultivateur et vigneron.

S'intéressant aux œuvres péri-scolaires, il fonda en 1881 dans sa commune natale une bibliothèque populaire, doublée d'une société républicaine d'instruction. En 1884, il contribua à la création du Comité républicain cantonal.

Lors de la crise phylloxérique en Côte-d'Or, il groupa en syndicat les vignerons du canton de Nuits-Saint-Georges, et fut par la suite un des organisateurs de la Caisse départementale de réassurances des mutuelles-bétail, de la Caisse des retraites ouvrières et paysannes et de la Caisse d'assurances contre l'incendie.

Ce dévouement au bien public lui valut d'être élu au conseil municipal de Villers-la-Faye en 1881 et d'en devenir maire en 1884 pour le rester jusqu'en 1904, puis d'entrer au conseil d'arrondissement pour y représenter le canton de Nuits-Saint-Georges de 1883 à 1889.

Il accéda au conseil général de la Côte-d'Or en 1889 pour y demeurer jusqu'à sa mort.

Après son installation à Dijon, il devint conseiller municipal de cette ville en 1908 et remplit ce mandat jusqu'en 1912.

Il fonda en 1893 Le Réveil des Paysans et collabora au Rappel des travailleurs, organe de la Fédération socialiste de la Côte-d'Or.

Ayant participé à la constitution des bataillons scolaires dans le canton de Nuits-Saint-Georges, en 1894, il fut révoqué de. son grade de capitaine de l'armée territoriale en raison de son activité politique.

Candidat malheureux à une élection législative partielle en 1891, puis aux élections générales de 1893 et de 1898, il fut élu député de la première circonscription de Dijon le 11 mai 1902, au scrutin de ballottage par 10.452 voix contre 8.353 à son adversaire, le général Darras. Inscrit au groupe des socialistes parlementaires, il appartint à diverses Commissions et notamment à celle de l'agriculture et à la Commission spéciale chargée d'enquêter, en 1904 sur la tentative de corruption faite auprès de M. le Président du Conseil (M. Emile Combes). Il intervint au cours de la discussion de la loi de finances de l'exercice 1903 au sujet du remplacement de l'impôt des prestations et en faveur des bouilleurs de cru (1903). Il se fit en outre entendre sur : l'assistance aux vieillards infirmes et incurables, les pensions des instituteurs (1903) ; le recrutement de l'armée (service de deux ans) ; l'organisation du travail dans les manufactures de l'Etat (1904), la fraude sur les vins et le régime des spiritueux (1905) ; les caisses de retraites ouvrières, la situation financière de la Nouvelle Calédonie, le maintien dans le service actif des officiers jouissant d'une pension, l'extension du programme naval, la proposition de loi relative à la constitution de caisses de cheptel communal (en qualité de rapporteur) ; le commerce de vins de Bordeaux, la marine marchande, le tarif des douanes (1905) ; les sociétés coopératives agricoles (1906).

Il déposa en outre des propositions de loi tendant à créer au Ministère de l'Agriculture une Caisse nationale d'assurances mutuelles contre la grêle (1903) et tendant à appliquer la représentation proportionnelle aux élections municipales (1903) et il rapporta la proposition de loi sur le régime des eaux (1906).

Il essuya un échec aux élections générales des 6 et 20 mai 1906, M. Messner ayant obtenu au deuxième tour de scrutin 10.592 voix contre 8.301 à lui-même. Mais il prit -sa revanche aux élections des 24 avril et 8 mai 1910, en obtenant, au deuxième tour de scrutin 10.542 voix contre 8.364 à M. Hébert. Il avait proclamé dans sa profession de foi que trente années de luttes pour la démocratie . n'avaient ébranlé ni sa confiance dans le peuple, ni sa foi dans l'avenir.

Il siégea dans diverses Commissions et notamment à celles de l'armée et des pensions.

' Son activité fut assez réduite ; elle se borna au dépôt en 1911 et 1912 de propositions de loi tendant à indemniser les viticulteurs de la Côte-d'Or.

M. René Renoult, vice-président, devait annoncer son décès à la Chambre, à la séance du 29 juillet 1913. Dans son éloge funèbre, il rendit hommage au disparu « qui faisait appel à une entente franche et loyale de tous les républicains épris de progrès politique et de justice sociale à ce collègue affable et courtois dont l'amitié s'alliait à une grande fermeté de convictions ».