Jacques Bounin

1908 - 1977

Informations générales
  • Né le 26 mars 1908 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 10 décembre 1977 à Nice (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1939 au 31 mai 1942 *
Département
Alpes-Maritimes
Groupe
Non inscrit

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 26 mars 1908 à Paris.

Député des Alpes-Maritimes de 1939 à 1942.

Jacques Bounin fit ses études secondaires au Lycée de Nice, puis entra à l'Ecole centrale des Arts et Manufactures en 1930. Il en sortit avec le diplôme d'ingénieur et compléta ses connaissances au Centre de préparation à l'administration des affaires, de la Chambre de commerce de Paris (Promotion 1933) qui lui conféra le diplôme d'études supérieures.

Il débuta dans la politique le 5 mai 1935 comme conseiller municipal de Nice. Un siège de député s'étant trouvé vacant dans la première circonscription de cette ville pour pourvoir au remplacemnet de M. Jean Médecin, élu sénateur, Jacques Bounin l'emporta à l'élection partielle du 26 mars 1939, au deuxième tour de scrutin, par 8.003 voix, contre 4.843 à M. Robini. Sétant présenté sous l'étiquette de républicain indépendant anti-munichois, il ne s'inscrivit à aucun groupe politique. Membre de la Commission des mines et de la force motrice et de la Commission du travail, les événements qui suivirent le conduisirent au front comme lieutenant au 94e R.A.M. (29e division). Démobilisé, la résistance l'attendait.

Dès le lendemain de Montoire, il prend part aux premières tentatives organisées, et réalise à cet effet un contact avec les F.F.L. par l'intermédiaire de la Suisse où il rencontre Farrel, en février. 1941, au Consulat britannique de Genève.

Avec Léon Perrier et Julitte, il organise, à Nice, deux services d'action et de renseignements « Réseau Groussard », « Eric de Genève ». Il est lui-même immatriculé « A.E. 526 » F.F.L.

Après l'arrestation de Julitte en mars 1943 par la gestapo et de Léon Perrier en mai 1943 par le Gouvernement de Vichy, Jacques Bounin prend la tête de ces deux réseaux et participe avec eux à des actes directs contre l'ennemi et ses agents : il organise la destruction de-voies ferrées par le sabotage des lignes de charbon et des grues de relevage, suivant un plan établi avec M. Lemaire alors directeur du réseau du Nord.

Il est un des fondateurs en zone sud du front national (1941-1942) et devient aussitôt membre de son comité directeur. Il représente le mouvement à l'échelon national, notamment au comité chargé de sa coordination en zone sud (1943-1944). Il est nommé le 26 mai 1944, commissaire de la République à Montpellier et administre six départements : l'Hérault,. le Gard, l'Aude, les Pyrénées-Orientales, l'Aveyron et la Lozère. A ce titre, il regroupe dans la région les différents mouvements de résistance décimés par une répression cruelle ; il reconstitue-leur union et les rassemble en un comité régional de Libération puis dans les six comités départementaux de Libération. Il prépare en outre l'installation de la nouvelle administration.

En liaison avec les F.F.L. et les mouvements de résistance, il accentue le harcèlement de l'ennemi et protège simultanément les installations vitales de la région, en particulier le port de Sète. Il prend l'initiative des manifestations du 14 juillet 1944 qui serviront de répétition générale à l'insurrection nationale dans la région, qu'il organise peu après. Il est le premier à prendre l'initiative des mesures de nationalisation de l'énergie (électricité et mines de charbon). Il rédige les textes qui serviront à rétablir-les institutions républicaines dans la France libérée, ceci en vertu des pouvoirs exceptionnels conférés aux Commissaires de la République.

Il prolonge sa mission par une série de conférences dans les universités américaines (mai-juin 1947) sur le sujet : « Les Français pendant et après l'occupation ». Rentré en France, il reprend ses activités dans des affaires privées, comme ingénieur-conseil. Depuis le mois .de septembre 1960, il est professeur (contractuel) de mathématiques au lycée Honoré de Balzac.

Les services qu'il rendit à la Résistance lui ont valu la croix de Chevalier de la Légion d'honneur le 9 octobre 1946, la rosette d'Officier le 28 septembre 1957, là croix d'Officier de la Médaillé de la Résistance le 20 novembre 1946, et la croix de guerre avec palmes.




Né le 26 mars 1908 à Paris

Décédé le 10 décembre 1977 à Nice (Alpes-maritimes)

Député des Alpes-maritimes de 1939 à 1942

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 717, 718)

Au lendemain des entretiens de Monitoire, Jacques Bounin prend part aux premières tentatives d'organisation de la Résistance. En contact avec les F.F.L. dès février 1941, il organise à Nice deux services d'action et de renseignement : « Réseau Groussard » et « Eric de Genève ». Il en prendra la direction en 1943 après l'arrestation de Juliette et de Léon Périer et engagera des actions directes contre l'ennemi et ses agents.

Cette même année, le général de Gaulle le nomme Commissaire de la République pour le Languedoc-Roussillon. Membre fondateur du Front national en zone sud, il siège au Comité directeur de ce mouvement. L'ancien député regroupe les mouvements de Résistance de sa région, victimes de la répression, reconstitue leur union et les rassemble en un comité régional de libération puis dans six comités départementaux. Harcelant l'occupant il prend l'initiative des manifestations du 14 juillet 1944 qui préluderont à l'insurrection de la région.

A Montpellier, la Libération est particulièrement mouvementée, précédée et suivie de toutes sortes de drames et de violences. Le Commissaire de la République maintient l'ordre, désigne et installe les préfets et sous-préfets et remet en marche cette région difficile tout en participant à la rédaction des textes rétablissant les institutions républicaines.

En 1946, après la suppression des Commissariats de la République, Jacques Bounin s'efface, ne sollicitant aucune nomination. Il ne tente pas d'exercer à nouveau une activité politique et reprend alors ses activités dans les affaires, comme ingénieur conseil.

Parmi d'autres distinctions son comportement lui vaudra le grade de Commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur et la rosette de la Résistance.