Louis, André, Jules, Henri Bour

1909 - 1998

Informations générales
  • Né le 1er mai 1909 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 31 mai 1998 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Seine
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Seine
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 1er mai 1909 à Paris

Membre de la seconde Assemblée nationale Constituante (Seine)

Député de la Seine de 1946 à 1951

Louis Bour naît le 1" mai 1909 dans une famille parisienne qui compte des échevins de la ville. Son père, Alfred Bour, sera vice-président du conseil municipal de Paris et conseiller de l'Union française. Après ses études aux lycées Condorcet et Janson-de-Sailly, il devient élève de l'Ecole Polytechnique, entre, en 1933, au Chemin de fer du Nord et il terminera sa carrière comme ingénieur à la S.N.C.F. Après avoir participé aux combats de 1940, il obtient la Croix de guerre ; il est fait prisonnier le 25 juin 1940 et reste en Allemagne jusqu'au 24 mai 1941.

En juin 1946, il figure à la seconde place de la liste du M.R.P. conduite par Paul Bacon, dans la Seine, en une compétition où s'affrontent de brillantes personnalités comme Edouard Depreux, Gilberte Brossolette pour la S.F.I.O., Maurice Thorez, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Georges Marrane pour le Parti communiste. La liste du M.R.P. recueille 97 576 suffrages et obtient deux sièges. La liste communiste avec 147 921 suffrages a quatre élus et la liste S.F.I.O. avec 81 674 suffrages en a deux.

Les compétences professionnelles de Louis Bour le destinent à la Commission des moyens de communication et des postes dont il est nommé membre le 26 juin 1947. Il s'attache immédiatement au problème des transports dans la région parisienne, proposant une loi, puis un rapport le 27 septembre 1947, relatifs à la réorganisation des transports de l'agglomération. Il cherche à prendre de vitesse la recréation des multiples sociétés de transports qui desservaient très inégalement la banlieue avant la guerre, en créant une régie autonome des transports parisiens. Lors de la discussion du budget des P.T.T., il demande une présentation distincte du budget des postes - déficitaire - et du budget des télécommunications, excédentaire.

Aux élections législatives de novembre 1946, la liste M.R.P., en dépit d'un léger tassement (85 496 voix) que subit aussi la liste S.F.I.O. (60 831) a toujours deux élus. La liste communiste avec 154 696 voix conserve ses quatre députés. Après son élection Louis Bour est d'abord nommé membre de la Commission des moyens de communication et du tourisme, puis en 1947, de la Commission du suffrage universel et, en 1949, de la Commission de la comptabilité. Il est juré à la Haute Cour de Justice en 1947. Il poursuit la mise au point de la régie des transports de la région parisienne, accordant désormais une plus large place dans le conseil d'administration aux conseillers municipaux et aux conseillers généraux. Il propose un nouveau mode de calcul des dommages de guerre subis par la S.N.C.F. incorporant un pourcentage plus important de frais généraux. Très soucieux de l'indépendance nécessaire à une entreprise nationalisée face à l'Etat, il interpelle le ministre des Travaux publics qui avait relevé le Directeur général de la S.N.C.F., contre l'avis du conseil d'administration. Il défend la société nationale contre les attaques de la presse qui lui reprochait son déficit et il se prononce contre la fermeture des petites lignes. Il suggère une extension du bénéfice de la réduction consentie aux familles nombreuses, des réductions pour les veuves de guerre et il voudrait accorder aux parents qui ont élevé cinq enfants le bénéfice à vie d'une réduction de 30 % sur les billets de chemin de fer.

Inquiet des difficultés éprouvées par l'industrie du matériel ferroviaire, il invite, en 1950, le gouvernement à prévoir un programme quadriennal de construction de matériel. Il demande instamment la suppression des trains de bois et le développement des autorails mécaniques. Lors de la discussion du projet de loi créant « Air France », il défend le statut du personnel et fait figurer dans le texte l'expression « société anonyme ».

Louis Bour, peu intéressé par les aspects plus politiques des modes de scrutin, préfère des améliorations pratiques. Fidèle à la politique familiale du M.R.P. il dépose, en 1946, un amendement visant à déterminer le nombre des députés par département d'après le chiffre de la population et non plus seulement d'après le nombre des électeurs inscrits afin de donner plus d'importance aux départements à forte natalité. Il voudrait que de nouvelles élections aient lieu dès lors que la moitié des sièges d'un département sont vacants et que des commissions spécialisées soient chargées de la préparation matérielle du vote. Il est hostile au panachage mais accepte le vote préférentiel. Il propose deux amendements au projet de loi concernant les conseillers de la République (août 1948), l'un tendant à ce que l'Algérie entre dans le cadre général de la loi en ce qui concerne le renouvellement, l'autre à limiter l'élection à deux tours afin d'éviter des manœuvres politiques.

Il n'oublie pas les électeurs et les élus de la région parisienne, proposant de revaloriser les indemnités de fonction des conseillers généraux et invitant, en mai 1950, le gouvernement à accorder un secours aux victimes des orages de grêle qui avaient éclaté en Seine et en Seine-et-Oise.

Il s'oppose à la création d'un centre universitaire scientifique de la banlieue sud de Paris car la crise du logement ne permettrait pas de reloger les propriétaires des logements dont la destruction est envisagée pour cette réalisation.

En juin 1951, Louis Bour affronte une situation électorale difficile en raison de l'entrée en force sur le terrain parisien du R.P.F. et de la multiplication des listes ; c'est ainsi que son ancien co-listier, Jacques Madaule, dirige sa propre liste du cartel des gauches indépendantes. Aucun apparentement n'a été conclu et la répartition des neuf sièges se fait à la proportionnelle. Alors que le R.P.F. a 99 429 voix et trois députés et que la liste communiste, avec 140 458 voix, conserve ses quatre députés, la liste S.F.I.O. a 44 777 voix et un élu, ce qui ne permet que l'élection de la tête de liste, Paul Bacon, qui a personnellement 34 006 voix. Louis Bour qui est le second obtient 33 679 voix et n'est pas réélu. Peu après, il est nommé au Conseil économique où il représente les entreprises nationalisées et préside la section des P.T.T. puis celle des Transports.