Pierre Bourgoin

1907 - 1970

Informations générales
  • Né le 4 décembre 1907 à Cherchell (Algérie)
  • Décédé le 11 mai 1970 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Seine
Groupe
Union pour la nouvelle République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Paris
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Paris
Groupe
Union démocratique pour la V° République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 11 juillet 1968 au 6 mai 1970
Département
Paris
Groupe
Union des démocrates pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

BOURGOIN (Pierre, Louis, Auguste)
Né le 4 décembre 1907 à Cherchell (Algérie)
Décédé le 11 mai 1970 à Paris

Député de la Seine de 1958 à 1970

La carrière parlementaire de Pierre Bourgoin découle de son engagement gaulliste pendant la seconde guerre mondiale. Après une carrière d’administrateur colonial au Tchad, en Oubangui et au Moyen-Congo, de 1928 à 1940, il prend en effet une part active au ralliement de l’Afrique équatoriale française (AEF) à la France Libre. Chef du premier commando de parachutistes débarqué en Afrique du Nord avec les Alliés en novembre 1942, il commandera ensuite le premier bataillon de choc des parachutistes, surnommé « le bataillon du ciel », en 1944. Condamné à mort pour faits de résistance, grand mutilé de guerre, portant 37 blessures et amputé du bras droit, président d'honneur de la Fédération nationale des parachutistes français, il collectionne les médailles, dont la croix de guerre 1939-1945, la croix de guerre belge et le Distinguished Service Order, et sera fait Compagnon de la Libération et Grand croix de la Légion d'honneur.

Colonel des cadres de réserve, nommé Inspecteur général des chasses et de la protection de la faune d’Outre-mer et président de l’Association générale des mutilés, il entre en politique lors des élections de novembre 1958, par fidélité au général de Gaulle. Pierre Bourgoin est vice-Président de l'Association de soutien au général de Gaulle, poste auquel il est réélu en novembre 1962, mars 1967 et juin 1968. Il est candidat de l’Union pour la Nouvelle République (UNR) dans la 12ème circonscription de la Seine, correspondant au douzième arrondissement de Paris, quartier des Quinze-Vingts. Il mène campagne sur les grands thèmes gaullistes, en faveur des institutions de la Vème République, contre le « système » des anciens partis et le « lourd passif de la IVème », pour un Parlement limité à son rôle de législateur pour l’indépendance nationale, pour la participation et pour une « province algérienne unie à jamais à la Métropole. »

Entraîné par la vague gaulliste, il se détache nettement dès le premier tour du 23 novembre 1958, avec 15 008 voix (sur 39 077 exprimés) contre 9 055 à la communiste Maria Doriath et seulement 6 155 au député sortant socialiste André Le Troquer, qui est pourtant président de l’Assemblée nationale et lui aussi un résistant historique. Ce dernier s’étant retiré au second tour, la candidate communiste recueille 10 672 suffrages, mais loin derrière Pierre Bourgoin, largement élu avec 24 633 voix sur 37 720 exprimés.

Tout naturellement, il siège à la Commission de la défense nationale à partir du 27 janvier 1959, et ce durant toute la législature. Par ailleurs, sa connaissance de l’Afrique le conduit à siéger aussi dans la Commission spéciale chargée des accords entre la République malgache et la Fédération du Mali (30 juin 1960). Il est par ailleurs élu représentant titulaire à l’Assemblée consultative du Conseil de l'Europe (29 janvier 1959) et membre du Sénat de la Communauté (8 juillet 1959). Il dépose un projet de loi visant à réglementer l’accès des mineurs à certains établissements (5 novembre 1959), réclame plus de bases françaises dans les nouvelles républicaines africaines (6 juillet 1960) et se prononce en faveur de l’autodétermination des Algériens, mais dans la perspective de francisation (7 décembre 1960 et 21 mars 1962).

Candidat de l’UNR à sa réélection en novembre 1962, Pierre Bourgoin souligne bien sûr sa fidélité au général de Gaulle et aux institutions de la Vème République, dressant un bilan très positif de la législature écoulée, marquée par le remboursement de la dette extérieure, l’extinction du chômage et la mise en œuvre d’une « vraie politique sociale » qui n’est pas le « socialisme. » Arrivé en tête au premier tour, avec 12 929 voix contre 8 894 à la communiste Maria Doriath (sur 31 553 exprimés), il bénéficie au second tour du report des voix de Régis Vayron, candidat du Centre national des indépendants, et l’emporte avec 17 852 voix contre 12 620 à sa principale adversaire (sur 30 742 exprimés). Il reste à la Commission de la défense et continue à représenter la France à à l’Assemblée consultative du Conseil de l'Europe tout au long de la législature. Ses interventions sont très rares, la plus notable étant consacrée à l’intervention de l’ONU au Katanga (24 janvier 1963).

Il se représente dans sa circonscription comme candidat de l’Union des Démocrates pour la Vème République (UD-Vème) en mars 1967, sur un programme de continuité insistant notamment sur la stabilité du régime, sur le bilan immobilier du gaullisme en matière de logement social et de constructions scolaires, et sur la division de ses adversaires. Sa réélection est un peu moins facile qu’en 1958 et 1962 : arrivé nettement en tête au premier tour avec 15 220 voix (sur 34 918 exprimés) contre 8 902 au communiste Georges Heckli, 5 820 à Marie-Thérèse Eyquem, de la Convention des institutions républicaines, il recueille 17 512 voix au second, soit un score similaire à 1962, mais le parti communiste réalise son meilleur score depuis 1958, faisant le plein des voix de gauche, soit 14 584 sur 32 096 exprimés. Pour la première fois depuis 1958, il ne siège plus à la Commission de la défense mais dans celle des affaires culturelles, familiales et sociales. C’est en qualité de rapporteur pour avis qu’il intervient dans la discussion de la loi de finances pour 1968, soulignant l’intérêt d’une coopération européenne en matière de science et de technique, évoquant notamment le projet d’une fusée Europa.

Son programme électoral sous les couleurs de l’Union pour la défense de la République (UDR), lors de la campagne de juin 1968, souligne évidemment la nécessité de barrer la route à la « minorité d’anarchistes et d’exaltés » qui ont créé « une situation révolutionnaire », ainsi qu’au « communisme totalitaire ». La dynamique de défense républicaine ne lui permet pas de réaliser des scores supérieurs à ceux des deux élections précédentes : 14 620 voix (sur 32 153 exprimés) au premier tour, soit 600 voix de moins qu’en 1967. Néanmoins, la campagne anticommuniste a largement porté ses fruits car son adversaire Georges Heckli ne recueille que 9 612 suffrages au second tour, soit presque 5 000 voix de moins qu’en 1967, Pierre Bourgoin l’emportant facilement avec 15 317 voix (sur 30 254 exprimés).

Réélu représentant titulaire à l’Assemblée consultative du Conseil de l'Europe (17 octobre 1968), comme en 1959 et 1962, il siège à nouveau à la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, comme en 1967. Pour la troisième fois depuis 1962, il dépose un projet de loi visant à simplifier l’obtention des droits pour les anciens combattants et victimes de guerre, mais la mort le frappe en cours de mandat, le 11 mai 1970.

.