Napoléon, Auguste Lannes de Montebello

1801 - 1874

Informations générales
  • Né le 30 juillet 1801 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 18 juillet 1874 à Mareuil-sur-ay (Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Marne
Groupe
Droite

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 5 octobre 1864 au 4 septembre 1870

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Pair de France, ministre, représentant en 1849, sénateur du Second Empire, né à Paris le 30 juillet 1801, mort au château de Mareuil-sur-Ay (Marne) le 18 juillet 1874, « fils de Jean Lannes, général de division, commandant la garde des consuls, et de Louise-Antoinette Scholastique Gréhenneuc, » il fut, en considération des services militaires rendus par son père (le maréchal Lannes) tué glorieusement à Essling, nommé pair de France le 27 janvier 1827 ; mais il ne prit séance qu'après la révolution de Juillet. Dans l'intervalle, il avait voyagé aux Etats-Unis, puis avait été attaché à l'ambassade de France à Rome, sous Châteaubriand.

Il parut d'abord, par ses votes, se rattacher à l'opinion légitimiste ; mais cédant bientôt aux avances de la royauté nouvelle, il se rallia pleinement à la politique doctrinaire des ministres de Louis-Philippe, et prit la parole dans un grand nombre de discussions, sur la presse, sur l'hérédité de la pairie (1831), sur la contrainte par corps, sur le budget, sur l'avancement dans l'armée (1832). Vers la même époque, il rentra dans la diplomatie, fut envoyé en mission près la cour de Copenhague (1833), puis alla comme ministre plénipotentiaire à Berlin.

À la Chambre des pairs, il appuya l'amendement de M. Cousin à la loi qui abrogeait le deuil du 21 janvier. Partisan des lois de septembre 1835, il les soutint à la tribune, et proposa à ses collègues de traduire devant eux le gérant du journal la Tribune.

En 1836, il fut nommé ambassadeur de France près la Confédération helvétique, à la place du général Rumigny : il obtint de l'autorité fédérale l'internement des réfugiés politiques qui pouvaient troubler la sécurité des Etats voisins, ainsi que l'expulsion du prince Louis-Napoléon, domicilié à Arenenberg.

Chargé ensuite de représenter la France à Naples auprès du roi des Deux-Siciles (1838), M. de Montebello fut appelé, le 1er avril 1839, à remplacer le comte Molé en qualité de ministre des Affaires étrangères dans le cabinet provisoire qui fut dissous le 12 mai suivant; il remit alors son portefeuille au maréchal Soult, parla à la Chambre des pairs sur la propriété littéraire, sur la Légion d'honneur, sur l'emprunt grec, sur le travail des enfants dans les manufactures, et repartit pour Naples, où il négocia en 1844 le mariage de la princesse Caroline de Salerne avec le duc d'Aumale. Le 9 mai 1847, M. de Montebello remplaça le baron de Mackau comme ministre de la Marine et des colonies : il présenta, en cette qualité, quelques projets de loi relatifs à l'émancipation des esclaves, contre laquelle il se prononça, à la juridiction des cours d'assises aux colonies, aux corps de l'administration du contrôle et de la comptabilité de la marine, se mêla, d'autre part, aux débats sur le budget, sur les défrichements, sur l'enseignement et l'exercice de la médecine et de la pharmacie, etc., et quitta le pouvoir lors de la révolution de février.

Ses opinions conservatrices et monarchistes le firent élire, le 13 mai 1849, grâce à la coalition des « anciens partis », représentant à l'Assemblée législative, par le département de la Marne, où il possédait des vignobles considérables, le 7e sur 8, avec 43 438 voix (78 836 votants, 105 296 inscrits). Il fit partie de la commission dite de prorogation et se borna à voter constamment avec la majorité :

- pour l'expédition de Rome,
- pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement,
- pour la loi restrictive du suffrage universel, etc.

Il n'avait pas tout d'abord adhéré à la politique du coup d'Etat ; il protesta même contre le 2 décembre, et se tint quelque temps à l'écart.

Mais, le 15 février 1858, il se ravisa et accepta l'ambassade de Russie, vacante par le décès du comte de Rayneval. Dans ce poste, il eut à négocier, entre autres conventions, celle du 6 avril 1861, pour la garantie réciproque des œuvres d'art.

Un décret du 5 octobre 1864 le nomma sénateur.

Grand-croix de la Légion d'honneur depuis le 30 octobre 1844, décoré de plusieurs ordres étrangers, M. de Montebello fut admis à la retraite, comme ambassadeur, le 6 janvier 1866. Décoré de l'ordre de Saint-André de Russie.