Isidore, Eugène Buvignier

1812 - 1860

Informations générales
  • Né le 3 avril 1812 à Verdun (Meuse - France)
  • Décédé le 7 novembre 1860 à Verdun (Meuse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Meuse
Groupe
Montagne
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 10 mars 1850 au 23 mars 1850
Département
Saône-et-Loire

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-1849, né à Verdun (Meuse), le 3 avril 1812, mort à Verdun, le 7 novembre 1860, il fit ses études de droit à Paris et à Dijon, s'affilia aux sociétés républicaines des « Amis du peuple » et des « Droits de l'homme », et, impliqué, en 1834, dans un procès politique, fut acquitté par le jury de la Côte-d’Or, mais n'en fut pas moins exclu, pour quatre ans, de toutes les Facultés de droit de France.

Ce terme expiré, il suivit les cours de droit de la Faculté de Toulouse, où il fut reçu licencié, fit son stage au barreau de Paris, où il collabora au Journal du Peuple, avec Godefroy Cavaignac, Louis Blanc, Dupaty, etc.
Il exerçait la profession d'avocat dans sa ville natale, quand éclata la révolution de février 1848 ; il contraignit les autorités de Verdun à proclamer la République, fut nommé sous-commissaire du gouvernement provisoire à Verdun, et fut élu, le 23 avril 1848, représentant du peuple de la Meuse, le 8e et dernier de la liste, par 29 960 voix. Il siégea à la Montagne, et vota:

- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- contre la loi sur les attroupements,
- pour l'ordre du jour contre la proposition Proudhon,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'abolition de la peine de mort (il avait présenté cette proposition avec Coquerel, et l'avait énergiquement soutenue à la tribune),
- pour l'impôt progressif,
- pour l'incompatibilité des fonctions,
- pour l'amendement Grévy sur la présidence,
- pour le droit au travail,
- pour la suppression complète de l'impôt du sel,
- contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute Cour,
- contre l'ordre du jour sur les affaires de Piémont,
- pour l'amnistie des transportés,
- pour la demande d'accusation du président et de ses ministres,
- contre l'abolition de l'impôt des boissons ;

il s'était abstenu de voter sur l'ensemble de la Constitution. Après l'élection du 10 décembre, il combattit vivement la politique du prince Louis-Napoléon.

M. Buvignier ne fut pas élu au scrutin de mai 1849 ; mais, le 10 mars 1850, les électeurs de Saône-et-Loire, ayant à remplacer six représentants condamnés par la Haute Cour de Versailles pour participation au mouvement du 13 juin 1849, placèrent Buvignier sur la liste socialiste, où il fut élu, le 4e sur 6, par 61,315 voix sur 105,573 votants et 157,148 inscrits. Cette élection ayant été invalidée en bloc, les électeurs de Saône-et-Loire réélurent les mêmes députés, sauf Buvignier qui ne put se présenter, car quelques jours avant ce dernier scrutin, il avait été condamné par la cour d'assises de la Seine à un an de prison, cinq cents francs d'amende, et à la privation de ses droits civiques pendant cinq ans, comme membre d'une société secrète, la Solidarité républicaine, fondée publiquement en 1848, et dont, paraît-il, il ne faisait même pas partie. Il fut remplacé à l'Assemblée par Colfavru.
A l'expiration de sa peine, il reprit la lutte contre le prince Louis Napoléon et contre la coalition des anciens partis, et il tentait de ressusciter le journal la Réforme, quand survint le coup d'Etat du 2 décembre.

Expulsé du territoire, et condamné à la déportation à Cayenne, il se réfugia à Bruxelles, d'où il ne revint qu'en 1860, après l'amnistie.

Rentré à Paris, il mourut au bout de quelques mois, d'une maladie contractée en exil.

Date de mise à jour: juillet 2016