Félix, Sébastien Grellet de la Deyte

1813 - 1879

Informations générales
  • Né le 22 mai 1813 à Allègre (Haute-Loire - France)
  • Décédé le 20 janvier 1879 à Riom (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Haute-Loire
Groupe
Gauche modérée

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, né à Allègre (Haute-Loire) le 22 mai 1813, mort à Riom (Puy-de-Dôme) le 20 janvier 1879, descendait d'une ancienne famille fixée dès le début du XIVe siècle dans la Basse-Auvergne où elle a possédé, depuis 1722, la baronnie de la Deyte, et dont un des membres, Pons Grellet, se signala en 1593 comme lieutenant général du marquis d'Allègre pour le roi Henri IV, en défendant cette place contre les ligueurs. Félix Grellet étudia le droit à Paris, fut secrétaire de la conférence des avocats, passa son doctorat, et se fit inscrire en 1841 au barreau de la cour de Riom. Il épousa dans cette ville, le 21 juillet 1846, Mlle Peyronnet de la Ribière, parente du comte de Peyronnet, ministre de Charles X, et nièce directe du Chevalier de Lavillatte, le vainqueur du Trocadéro et l'un des officiers de la garde royale qui suivirent, en 1830, le duc de Bordeaux en exil. Doué d'un réel talent de parole, sincèrement libéral et d'une famille très dévouée à la branche aînée des Bourbons, il vit sans regret la chute de la monarchie de juillet. Ayant refusé le poste de procureur général que lui offrit le gouvernement provisoire, il fut élu, le 23 avril 1848, représentant du peuple pour la Haute-Loire, le 2e sur 8, par 35,194 voix sur 54,302 votants et 72,901 inscrits. Il siégea à la gauche modérée et fut du comité des finances dont il devint le secrétaire, et au nom duquel il présenta souvent des rapports. Il conserva toujours sa liberté d'Opinion, et vota parfois avec la gauche, plus souvent avec la droite: le 26 mai 1848, pour le bannissement de la famille d'Orléans; le 28 juillet, pour le décret contre les clubs; le 9 août, contre le rétablissement du cautionnement des journaux; le 25 août, pour les poursuites contre Louis Blanc et contre les poursuites contre Caussidière; le 2 septembre, contre l'abolition de la peine de mort; le 25 septembre, pour l'impôt proportionnel, contre l'impôt progressif; le 7 octobre, contre l'amendement Grévy sur la présidence; le 2 novembre, contre l'amendement F. Pyat (droit au travail); le 28 décembre, pour la réduction de l'impôt du sel ; le 22 janvier 1849, pour le renvoi des accusés du 15 mai devant la haute cour: le 1er février, pour le rejet du projet d'amnistie générale ; le 31 mai, pour l'ordre du jour Oudinot; le 18 mai, pour l'abolition de l'impôt des boissons; le 26 mai, pour la mise en liberté des transportés. Il prit la parole dans diverses circonstances, notamment pour appuyer le vote des crédits nécessaires au traitement des religieux affectés au service des hôpitaux. C'est lui qui fit relever sur la place de la Bastille son collègue et ami, le commandant de Charbonnel, blessé mortellement par les insurgés à l'attaque d'une barricade (juin 1848), et le ramena chez lui sous une grêle de balles. Après la session, M. Grellet de la Deyte fut vivement combattu par le parti républicain avancé et reprit sa place au barreau de la cour de Riom. Elu bâtonnier de l'ordre, il assista en cette qualité aux obsèques de Berryer (1868). Très versé dans les questions archéologiques et scientifiques, il fut un des membres les plus compétents et les plus actifs des Sociétés académiques du Puy (1838) et de Clermont (1855), et publia dans les recueils de ces Sociétés des biographies et de nombreux mémoires. Il fut élu secrétaire de la section des sciences dans la 22e session du congrès scientifique de France qui se tint au Puy (1855). Possesseur d'une grande fortune territoriale, il s'occupa avec succès de questions agricoles et fut, durant de longues années, secrétaire général de la Société d'agriculture du Puy-de-Dôme. Il devint ensuite conseiller municipal et administrateur des hospices de la ville de Riom. A plusieurs reprises, il fut vice-président du conseil général de la Haute-Loire, dont il était membre depuis 1871 pour le canton d'Allègre, ayant succédé à son frère aîné, qui avait occupé le même siège pendant trente-cinq ans.