Jean, Ernest Reynaud

1806 - 1863

Informations générales
  • Né le 14 février 1806 à Lyon (Rhône - France)
  • Décédé le 28 juin 1863 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 15 mars 1849
Département
Moselle
Groupe
Gauche modérée

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1848, né à Lyon (Rhône) le 14 février 1806, mort à Paris le 28 juin 1863, orphelin de bonne heure, il eut pour tuteur son parent, Merlin de Thionville; à sa sortie du collège de Thionville il fut admis (1824) à l'Ecole polytechnique.

Ingénieur des mines, il consacra une partie de son temps à l'étude de la philosophie religieuse et de l'économie sociale, adhéra au saint-simonisme et fut un des principaux rédacteurs des journaux l'Organisateur, le Globe, et des recueils : les Prédications saint-simoniennes (1832) et les Missions de province. Il se lia ensuite avec Pierre Leroux, s'associa à ses travaux, et partagea avec lui la direction de la Revue encyclopédique (1835). Après la chute de cette publication, les deux collaborateurs entreprirent (1836) un vaste répertoire sous le nom d'Encyclopédie nouvelle, qui est demeuré inachevé.

Etranger à la politique pure jusqu'en 1848, M. Jean Reynaud fut appelé alors par son ami et coreligionnaire Carnot, ministre de l'Instruction publique, à présider le comité des hautes études scientifiques et littéraires ; avec MM. Renouvier et Ed. Charton, il seconda les efforts du ministre républicain pour organiser sur des bases nouvelles l'instruction à tous ses degrés, et résigna ses fonctions lorsque Carnot, après une orageuse discussion à l'Assemblée nationale, crut devoir quitter le pouvoir devant l'hostilité déclarée du parti conservateur (5 juillet 1848).

M. Jean Reynaud avait été élu, le 23 avril 1848, représentant de la Moselle à l'Assemblée constituante, le 9e sur 11, par 77,251 voix (97,423 votants, 111,534 inscrits). Il siégea sur les bancs de la gauche modérée, avec laquelle il vota :

- contre l'abolition du cautionnement,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- contre le rétablissement de la contrainte par corps,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- contre la proposition Rateau,
- contre l'interdiction des clubs,
- contre les crédits de l'expédition romaine.

Après l'élection présidentielle du 10 décembre, il combattit la politique de l'Elysée, et donna sa démission de représentant le 20 avril 1849, pour reprendre paisiblement ses travaux philosophiques. Il avait été élu par l'Assemblée conseiller d'Etat (mars 1849), mais il fut compris presque aussitôt dans la moitié sortante désignée par le sort.

Son œuvre capitale : Terre et ciel, publiée en 1854, fut très remarquée à cause du sentiment élevé qui l'anime et du mérite littéraire de la forme ; mais les tentatives de l'auteur pour tâcher d'établir une étroite alliance entre la philosophie et la théologie ne furent goûtées en général ni des philosophes, qui y voyaient trop de mysticisme, ni des théologiens qui y trouvaient trop de discussion. Le fond de la doctrine de Jean Reynaud, professée également par MM. Henri Martin et Ed. Charton (V. ces noms), consistait dans l'affirmation de la continuité de la vie humaine à travers des épreuves successives et du progrès incessant de la nature et de l'homme vers Dieu. On a encore de lui une Minéralogie à l'usage de gens du monde (1836); des Considérations sur l'esprit de la Gaule (1837) ; un Discours sur la condition physique de la terre (1840) ; la Vie de Merlin de Thionville (1860) ; etc.