Constantin, François Chasseboeuf de Volney

1757 - 1820

Informations générales
  • Né le 3 février 1757 à Craon ( - Généralité de Tours France)
  • Décédé le 26 avril 1820 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Anjou (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Tiers-Etat

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789 et au Conseil des Cinq-Cents, membre du Sénat conservateur et pair de France, né à Craon (Généralité de Tours) le 3 février 1757, mort à Paris (Seine) le 26 avril 1820, fils d'un avocat, il perdit sa mère à l'âge de deux ans, et fut élevé par une vieille servante. Son père ne voulut pas qu'il portât le nom de Chassebœuf et lui donna celui de Boisgirois ; il prit plus tard celui de Volney. Après de brillantes études à Amiens et à Angers, il fut émancipé à 17 ans, et se rendit à Paris où il s'occupa de médecine puis d'histoire ; il fréquenta les salons du baron d'Holbach et de Mme Helvetius, et résolut de visiter l'Orient.

Ayant recueilli, en 1781, une succession de 6 000 francs, il se prépara par un entraînement méthodique à parcourir l'Egypte et la Syrie. À la fin de 1782, il partit à pied pour Marseille, se rendit en Egypte, et, voulant apprendre la langue du pays, s'enferma pendant quelques mois dans un couvent du Liban. Il resta près de quatre ans dans la vallée du Nil et dans la Palestine, et publia à son retour : Voyage en Egypte et en Syrie (1787, 2 volumes), ouvrage qui fut, dit-on, consulté par Bonaparte. Peu après il donna ses Considérations sur la guerre des Turcs et de la Russie (Londres. 1788), qui lui valut une médaille d'or de Catherine II, et fonda à Rennes la Sentinelle, journal favorable aux idées nouvelles.

À la fin de 1788, il devint directeur général de l'agriculture et du commerce, mais élu, le 9 mars 1789, député du tiers aux Etats généraux par la sénéchaussée d'Anjou, il renonça à ses fonctions l'Assemblée constituante les ayant déclarées incompatibles avec le mandat de député.

Il siégea dans la majorité, prêta le serment du Jeu de paume, fit partie du comité de rédaction et du comité de constitution, devint secrétaire de l'Assemblée (23 novembre 1789), s'opposa au rappel des troupes, fit renvoyer à un comité spécial des affaires d'administration et de police, prit la parole sur la déclaration des droits de l'homme, proposa de faire nommer une nouvelle assemblée, provoqua la discussion sur la vente des biens du clergé, demanda que la nation fût déclarée propriétaire des domaines royaux, et, nommé commissaire royal en Corse, n'accepta pas ces fonctions. Il se déclara partisan du droit de paix et de guerre, ne prit pas part à l'appel nominal sur le renvoi des ministres, et, lorsque la Russie se déclara contre la France, renvoya à la tzarine Catherine II la médaille d'or qu'il en avait reçue.

Rendu à la vie privée après la session, il publia les Ruines ou méditations sur les révolutions des empires, et se retira peu après en Corse où il s'occupa d'agriculture et d'acclimatation. Les troubles qui éclatèrent dans cette île le ramenèrent en France où il donna, à la fin de 1793 : La loi naturelle, ou catéchisme du citoyen français.

Très attaché au parti girondin, il fut interné pendant la Terreur et ne recouvra sa liberté qu'après le 9 thermidor.

En 1794, il devint professeur d'histoire à l'Ecole normale de Paris. À la suppression de cette Ecole, il entra à l'Institut (brumaire an III), dans la classe des sciences morales et politiques, et, peu de jours après, le 28 brumaire, dans la classe de langue et littérature françaises.

Il partit ensuite pour l’Amérique (1785), où il fut en butte à divers ennuis. On l'accusa notamment d'y être venu pour livrer la Louisiane au Directoire.

À son retour, en 1798, il donna son Tableau du climat et du sol des Etats-Unis d'Amérique (1799). Volney, qui avait connu le général Bonaparte en Corse, et qui avait publié un éloge enthousiaste de l'expédition d'Egypte, se rallia avec empressement au 18 brumaire, fut nommé membre du Sénat conservateur le 3 nivôse an VIII, mais refusa le ministère de l'Intérieur.

Son admiration pour le premier Consul fut de courte durée. On rapporte que le concordat ayant l'éveillé sa vieille haine contre les prêtres, il répondit à Bonaparte qui lui disait : « La France veut une religion » « La France veut les Bourbons », et, qu'épouvanté de l'effet de ses paroles, il s'évanouit. Bonaparte ne lui en garda pas rancune, le nomma commandeur de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII, et comte de l'empire le 26 avril 1808. Il était alors fort assidu aux réunions de la société d'Auteuil, et s'occupait d'histoire ancienne et de linguistique. Membre de la minorité opposante du Sénat, il signa, le 1er avril 1814, l'adresse du Sénat, mais s'abstint, le lendemain, sur l'acte de déchéance de l'empereur.

Nommé pair de France le 4 juin 1814, il ne prit aucune part aux Cent-Jours et, après Waterloo, siégea de nouveau à la Chambre haute parmi les partisans les plus prudents des libertés constitutionnelles ; il s'abstint dans le procès du maréchal Ney. Avant sa mort, il donna son adhésion aux lois d'exception, et fonda par testament un prix de 1 200 francs pour le meilleur travail linguistique sur l'origine des langues.

« Son honneur durable, a dit Sainte-Beuve, sera d'avoir été un excellent voyageur. »

En outre des ouvrages déjà cités, il faut encore mentionner de lui :
- Chronologie d'Hérodote (1781) ;
- Recherches nouvelles sur l'histoire ancienne (1814, 3 volumes) ;
- Discours sur l'étude philosophique des langues (1820) ;
- Histoire de Samuel, inventeur du sacre des rois (1819) ;
- Œuvres complètes (1820-26, 8 volumes).