Jean, Ferdinand, Paul Brard

1904 - 1989

Informations générales
  • Né le 3 juillet 1904 à Cherbourg (Manche - France)
  • Décédé le 1er janvier 1989 à Caen (Calvados - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Manche
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 3 juillet 1904 à Cherbourg (Manche)

Décédé le 1er janvier 1989 à Caen (Calvados)

Député de la Manche de 1956 à 1958

Jean Brard était le fils d'un avoué de Cherbourg. Après des études secondaires complétées par des études commerciales, il s'établit comme commerçant à Cherbourg où il exploite un garage concessionnaire Général Motors ainsi qu'une station service. Ancien combattant de la guerre 1939-1940, il se fait élire conseiller municipal de Cherbourg en 1948. Il devient également président du syndicat d'initiatives de Cherbourg et du Cotentin puis conseiller général en 1951. Aux élections du 2 janvier 1956, il figure en seconde position sur la liste du Centre national des indépendants paysans et d'action républicaine et sociale, derrière Pierre Hénault, le député sortant. Dans leur profession de foi, les candidats se réclament de l'action du président Pinay. Ils proposent notamment le retour au scrutin d'arrondissement, la défense de l'œuvre de la France outre-mer et diverses mesures en faveur de l'agriculture.

La liste recueille en moyenne 34.053 voix et Jean Brard personnellement, 33 544 suffrages. Avec 16,9 % des suffrages exprimés, le C.N.I. arrive en troisième position derrière la liste socialiste et la liste du M.R.P. Grâce au système des apparentements, le C.N.I. compte deux élus, Pierre Hénault et Jean Brard. Le nouveau député siège à la Commission de la production industrielle et de l'énergie. A ce titre, il est le rapporteur de nombreuses propositions de loi, car la crise de Suez a mis au premier plan de l'actualité les problèmes pétroliers dont Jean Brard est, de par sa profession, l'un des spécialistes.

Au cours de la dernière législature écourtée de la IVe République Jean Brard dépose 9 rapports sur ces questions : les uns (en décembre 1956) portent sur des propositions relatives à la meilleure manière d'établir la répartition des produits pétroliers en cette période de restrictions consécutives à la crise franco-égyptienne. Les autres, à partir du printemps 1957, tendent à lever ces mesures ou à encourager l'autonomie pétrolière de la France pour qu'une situation du même type ne se reproduise pas : encouragement à l'exploitation de Pechelbronn, intensification de la recherche et de la production des hydrocarbures. Enfin, le 20 février 1958, Jean Brard dépose lui-même une proposition de loi tendant à supprimer les abattements de zones en matière de salaires pour les chauffeurs routiers.

Ses interventions en séance sont motivées par des sujets analogues. Le 4 décembre 1956, par exemple, il critique la politique gouvernementale de rationnement. Jean Brard regrette notamment le retard de la mise en place de cette politique alors que la situation était prévisible et il s'interroge sur le bien fondé de la décision gouvernementale de charger les préfets de la répartition, alors que seule une répartition nationale peut véritablement permettre de faire face aux besoins. Enfin, selon lui, le délai de trois mois au bout duquel le gouvernement autorise les compagnies pétrolières à répercuter les hausses de prix va causer à certaines de graves problèmes de trésorerie. Le 21 juin 1957, Jean Brard est le rapporteur pour avis de la Commission de la production industrielle à propos de l'article premier du projet de loi portant assainissement économique et financier. Au nom de la commission unanime, il émet un avis défavorable sur les majorations de prix des carburants et huiles minérales que celui-ci prévoit avec le retour à la liberté de distribution. Cette hausse des prix va en effet défavoriser les constructeurs automobiles, les transports en commun, les municipalités, les ramasseurs de produits laitiers et l'entrée de touristes étrangers en France, les prix français étant deux fois plus élevés qu'à l'étranger. Sa dernière intervention, le 10 mars 1958, concerne la reconstruction du port de Cherbourg et celle des ports maritimes en général. Selon le député de Cherbourg, le retard de la reconstruction du port du Cotentin handicape gravement celui-ci avec l'accroissement constant de la taille des navires. Enfin il plaide pour une amélioration des routes grâce au fonds routier qui était censé bénéficier des taxes nouvelles sur les carburants.

En juin 1958 il vote la confiance et les pleins pouvoirs au général de Gaulle.

Aux élections de 1958, Jean Brard est candidat dans la 5e circonscription de la Manche, il recueille 4 851 voix au premier tour et arrive en quatrième position. Il se désiste en faveur de Joseph Ryst qui est lui-même battu par le maire socialiste de Cherbourg, René Schmitt. Jean Brard se concentre à partir de cette date sur ses activités locales ou professionnelles.