Edmond Drouyn de Luys

1805 - 1881

Informations générales
  • Né le 19 novembre 1805 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 1er mars 1881 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Opposition constitutionnelle
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Opposition constitutionnelle
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Bonapartiste

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 28 janvier 1852 au 1er janvier 1856
Sénateur
du 7 mai 1865 au 4 septembre 1870

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1842 à 1848, représentant en 1848 et en 1849, ministre et sénateur, né à Paris le 19 novembre 1805, mort à Paris le 1er mars 1881, il était le fils d'un receveur général à Melun sous la Restauration. Il commença ses études à Bourbon Vendée, les termina à Louis-le-Grand, à Paris, gagna le prix d'honneur de rhétorique au grand concours en 1823, se fit recevoir licencié en droit, et débuta dans la carrière diplomatique comme attaché d'ambassade à Madrid (1831).

Envoyé comme chargé d'affaires à La Haye (1833-1836) pendant les délicates négociations de l'organisation du nouveau royaume de Belgique, il sut maintenir de bons rapports entre la France et la Hollande, et ne quitta ce poste que sur les instances de M. de Rayneval, ambassadeur de France en Espagne, qui désirait avoir de nouveau auprès de lui son ancien attaché. M. Drouyn de Luys revint à Madrid comme premier secrétaire d'ambassade, et y resta jusqu'en 1840. Il fut alors appelé à la direction des affaires commerciales au ministère des Affaires étrangères.

Le 9 juillet 1842, le 1er collège électoral de Seine-et-Marne (Melun) l'élut député, par 286 voix sur 560 votants et 605 inscrits, contre 272 à M. de Germiny. Quoique fonctionnaire, il combattit la politique de M. Guizot ; mais ayant voté contre l'indemnité Pritchard, il fut destitué, et réélu député, le 1er août 1846, par 426 voix sur 615 votants et 707 inscrits, contre 131 voix à M. Clément ; il prit alors une part active à la campagne réformiste, et signa la mise en accusation du ministère.

Après la révolution de février, il fut élu, le 23 avril 1848, représentant de Seine-et-Marne à l'Assemblée constituante, le 3e sur 9, par 74,229 voix sur 81 011 votants et 96 947 inscrits. Il siégea à droite et fit partie du comité des affaires étrangères. Le prince Louis-Napoléon, nommé président de la République (10 décembre 1848), fit entrer M. Drouyn de Luys dans son premier ministère (20 décembre) avec le portefeuille des Affaires étrangères. Le nouveau ministre défendit devant l'Assemblée l'expédition romaine et soutint les débats parlementaires provoqués par la guerre entre l'Autriche et le Piémont.

Réélu à l'Assemblée législative, le 13 mai 1849, le 2e sur 7, par 38 952 voix sur 70 887 votants et 98 983 inscrits, il se retira avec le ministère, et fut envoyé comme ambassadeur à Londres (juillet 1849). Il eut à y traiter l'affaire Pacifico qui faillit amener une rupture entre la France et l'Angleterre, et la termina heureusement.

Il accepta de nouveau (10 janvier 1851) le portefeuille des Affaires étrangères dans le cabinet qui fut renversé, 14 jours après, par un vote de l'Assemblée. Il siégea comme simple représentant à la droite bonapartiste.

Après le coup d'Etat de décembre, il fit partie de la commission consultative, et entra au Sénat (28 janvier 1852).

Nommé, pour la troisième fois, ministre des Affaires étrangères (28 juillet), il fut appelé à notifier aux puissances étrangères la proclamation de l'Empire, et mena la campagne diplomatique de la guerre d'Orient. Dans les conférences ouvertes à Vienne en 1855, pour la conclusion de la paix, M. Drouyn de Luys ne put faire agréer à l'empereur des conditions qu'il jugeait acceptables, et donna sa démission.

En janvier 1856, l'empereur ayant rappelé sèchement le Sénat, par un message inséré au Moniteur, à son rôle modeste de gardien de la constitution, M. Drouyn de Luys donna sa démission de sénateur. L'empereur ne lui en garda pas rancune, et lorsqu'il voulut remplacer aux Affaires étrangères M. Thouvenel, trop favorable aux exigences du nouveau royaume italien, ce fut M. Drouyn de Luys qui fut choisi (15 août 1862). Au nom du gouvernement, il refusa à l'Italie l'évacuation de Rome (18 octobre), signa (17 janvier 1863) un traité de commerce avec le cabinet italien, intervint diplomatiquement en faveur de la Pologne (avril), proposa sans succès à l'Angleterre et à la Prusse d'imposer aux Etats-Unis, alors en pleine guerre de sécession, une trêve de six mois, signa avec l'Italie la célèbre convention du 15 septembre 1864, qui fixait le terme de notre occupation à Rome, ratifia le traité du commerce avec la Prusse (mai 1865), rentra au Sénat par décret du 7 mai de la même année, présida la conférence de Paris relative aux affaires de la Moldo-Valachie, et donna sa démission (1er septembre 1866), par suite d'un dissentiment sur la conduite à tenir vis-à-vis de la Prusse après Sadowa. Il fut alors nommé membre du conseil privé.

Après le 4 septembre 1870, M. Drouyn de Luys se retira un moment à Jersey, puis revint en France, où il vécut désormais dans la retraite.

Grand officier de la Légion d'honneur (1850), grand-croix (9 août 1853), il était membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques (16 novembre 1861), président du comice agricole de Melun, président de la Société des agriculteurs de France (jusqu'en février 1878), président de la Société d'acclimatation (1862), et décoré de la plupart des ordres étrangers.