Antoine, Christophe Saliceti

1757 - 1809

Informations générales
  • Né le 26 août 1757 à Saliceto (République de Gênes)
  • Décédé le 23 décembre 1809 à Naples (Royaume de Naples)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 3 juin 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Corse (Type : Isle)
Groupe
Tiers-Etat
Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 17 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Corse
Groupe
Montagne
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 10 avril 1797 au 26 décembre 1799
Département
Corse
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, né à Saliceto (République de Gênes) le 26 août 1757, mort à Naples (Royaume de Naples) le 23 décembre 1809, d'une famille gibeline originaire de Plaisance et réfugiée en Corse, il fit ses études classiques chez les Barnabites de Bastia, se fit recevoir avocat à Pise et, de retour en Corse, exerça sa profession près du conseil supérieur de l'île.

Il adopta avec chaleur les idées révolutionnaires, et, élu, le 3 juin 1789, député du tiers aux Etats généraux par l'île de Corse, il opina, dans la Constituante, avec les réformateurs les plus avancés. Il contribua, le 30 décembre 1789, à faire décréter l'annexion définitive de la Corse au territoire français, présenta plusieurs motions intéressant ses concitoyens, défendit d'abord Paoli, puis se sépara de lui.

Il devint procureur-syndic de la Corse en 1791, et représenta encore (17 septembre 1792), à la Convention nationale, ce département, qui l'élut, le 1er sur 6, avec 297 voix (399 votants).

Il répondit, au 3e appel nominal dans le procès du roi :

« Vous avez déclaré Louis coupable de conspiration. Le code pénal prononce la mort contre les conspirateurs. Je condamne Louis Capet à la mort. »

Envoyé en Corse avec Lacombe Saint-Michel pour combattre l'influence et les projets des Anglais, il rendit compte de cette mission dans plusieurs lettres à l'Assemblée, fit prononcer la déportation des prêtres réfractaires, puis fut obligé de quitter l'île précipitamment devant les progrès de l'ennemi. Il se rendit alors en Provence, prit une part active aux opérations militaires contre Marseille et Toulon, et marcha lui-même à la tête des colonnes d'assaut. Il signa avec les autres représentants la lettre du 30 frimaire relative aux habitants de Toulon : « La vengeance nationale se déploie ; l'on fusille à force ; déjà tous les officiers de la marine sont exterminés. La République sera vengée d'une manière digne d'elle. »


Ces mesures et ses sentiments révolutionnaires bien connus le firent dénoncer, après le 9 thermidor, comme terroriste. Décrété d'arrestation par la nouvelle majorité, il bénéficia, peu après, de la loi d'amnistie et fut envoyé (1795) par le Directoire, à l'armée d'ltalie, ou il seconda les efforts du général Bonaparte. La même année il organisa la Corse en deux départements : ceux du Golo et du Liamone.

Elu, le 21 germinal an V, député de la Corse au Conseil des Cinq-Cents, par 166 voix (203 votants), il suivit la même ligne politique que précédemment, se montra attaché aux institutions républicaines, et faillit être poursuivi lors du 18 brumaire : mais le premier consul lui fit accepter de nouvelles missions administratives en Corse, puis en Toscane (1802) et à Gênes.

Nommé, en 1806, ministre de la police générale à Naples, auprès de Joseph Bonaparte, il montra dans ce poste des qualités énergiques, y joignit bientôt les fonctions de ministre de la guerre et exerça ainsi un pouvoir très étendu jusqu'à l'arrivée de Murat, qui se priva de ses services : Saliceti était impopulaire, et venait d'échapper à un complot dont les auteurs avaient tenté de faire sauter son hôtel avec un baril de poudre. Il revint en France, et fut nommé aussitôt par l'empereur membre de la consulta qui devait prendra possession de Rome (1809). Il était dans cette ville quand une armée anglo-silicienne débarqua en Calabre. Aussitôt il se rendit à Naples, que l'ennemi menaçait, reprit ses anciennes fonctions, rétablit l'ordre, et mourut subitement empoisonné, a-t-on dit, à la suite d'un dîner que lui avait offert le génois Maghella, ministre de la police (décembre 1809).

Membre de la Légion d'honneur du 9 vendémiaire an XII.