Pierre Brizon

1878 - 1923

Informations générales
  • Né le 16 mai 1878 à Franchesse (Allier - France)
  • Décédé le 1er août 1923 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Allier
Groupe
Parti socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 16 mai 1878 à Franchesse (Allier), mort le 1er août 1923 à Paris.

Député de l'Allier de 1910 à 1919.

Professeur à l'Ecole d'industrie de Rennes, militant socialiste, Pierre Brizon se présenta sous l'étiquette S.F.I.O. aux élections législatives de 1906, à Grenoble, mais subit un échec, dû, sans doute, à l'absence de toute attache entre le département de l'Isère et lui-même. Son pays d'origine devait lui être plus favorable: il fut élu en 1907 conseiller d'arrondissement de Bourbon-l'Archambault (Allier) et devait devenir ultérieurement maire de sa commune natale.

Candidat aux élections générales du 24 avril 1910, dans la 2e circonscription de Moulins, il fut élu au premier tour de scrutin, par 8.697 voix contre 3.268 à M. Albert Minier, député sortant.

Inscrit au groupe socialiste, il appartint à diverses commissions et notamment à celle de l'agriculture. Il fit preuve d'une intense activité, dès le début de la législature, interpellant le Gouvernement sur les difficultés d'application de la loi sur les retraites ouvrières et paysannes et le remplacement du versement ouvrier ou paysan par un impôt sur les successions (1911), et sur les sous-secrétariats d'Etat et l'incompatibilité qui devrait exister entre la présidence du Conseil des Ministres et la présidence de grands établissements financiers (1911), et participant à de nombreux débats parmi lesquels on peut citer : l'accaparement des sucres et des alcools (1910) ; le budget de l'agriculture et la loi de finances des exercices 1911, 1912 et 1913, au cours desquels il évoqua les contrats de métayage, le programme agraire du parti socialiste, les retraites ouvrières et paysannes. Il critiqua en outre la durée du service militaire actif, (1910, 1912, 1913).

Il retrouva son siège aux élections générales du 26 avril 1914, toujours au premier tour de scrutin, par 9.406 voix contre 3.642 à M. de Garidel-Thoron. Il demeura membre de la Commission de l'agriculture et entra à celle des marchés et à celle de la législation civile et criminelle. Il se fit entendre à la tribune sur : les accidents agricoles (1915); l'établissement d'une contribution sur les bénéfices de guerre ; les patentes et les mutations par décès (1916) ; les baux et les loyers pendant la guerre (1916). Cette même année il fut l'objet de l'application de la censure avec exclusion temporaire, en raison de ses interventions en faveur de la paix, qui firent scandale à la Chambre, et comme suite à sa prise de position pour la reprise des relations internationales socialistes. Il venait, en effet, d'assister avec ses collègues Alexandre-Blanc et Rafin-Dugens à la Conférence de Kienthal pour préparer une nouvelle « internationale ».

Revenu a son banc de député, il n'abandonna pas pour autant sa thèse et demanda par voie d'amendement, l'organisation d'un référendum secret sur la guerre et la paix. Il déposa en outre un ordre du jour motivé à la suite de la discussion en comité secret, d'une interpellation sur l'attitude que le Gouvernement comptait prendre à l'égard des délégués à la conférence de Stockholm, et demanda à interpeller sur le « défaitisme gouvernemental » (1917). Il fonda en 1918 La Vague petit journal défaitiste qui trouva une certaine audience parmi des travailleurs et soldats d'une obédience particulière.

Il échoua aux élections générales du 16 novembre 1919. Inscrit sur la liste socialiste, il n'obtint personnellement que 37.308 voix sur 88.355 suffrages exprimés. Il subit le même échec aux élections municipales de décembre 1919 et perdit ainsi la mairie de Franchesse. Partisan et soutien du syndicat des locataires il résolut un désaccord entre son propriétaire et lui-même, en 1917, en se faisant déménager par Cochon et ses hommes.

Après la scission que confirma le congrès de Tours, en 1920, il donna son adhésion au parti communiste (S.F.I.C.), mais s'en fit exclure en 1922, pour « déviationnisme de droite ». Il fonda alors, avec quelques dissidents du parti communiste, en révolte contre Moscou, le 24 décembre 1922 à Dijon, l'Union fédérative socialiste, dont il devint membre du comité central et de la Commission politique.

Mais il devait mourir prématurément quelques mois plus tard, le 1er août 1923, à Paris, à 45 ans.