Jean-Marie Baudouin de Maisonblanche

1742 - 1812

Informations générales
  • Né le 9 janvier 1742 à Châtelaudren ( - Généralité de Bretagne nord - France)
  • Décédé le 6 décembre 1812 à Lannion (Côtes-du-Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 14 avril 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Lannion - Morlaix - Bretagne (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Tiers-Etat

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée constituante de 1789, né à Châtelaudren (Généralité de bretagne nord, France), le 9 janvier 1742 ainsi qu'en témoigne son acte de naissance, reproduit par M. Kerviler :

« Jean-Marie, fils naturel et légitime de M. Pierre Baudouin de la Maison Blanche et de demoiselle Renée Nicolas du Puits, son épouse, né le neuvième janvier 1742, a été baptisé le même jour par moi, recteur soussignant ; le parrain, M. Jean Nicolas (de la Lande) et la marraine Demoiselle Anne Maillon qui signent, tous de cette ville.
Signé : Lalande Nicolas, Marie-Anne Maillon, Baudouin, N. Prat, recteur. »

Baudouin de la Maison Blanche mourut à Lannion (Côtes-du-Nord), le 6 décembre 1812.

Reçu avocat au Parlement de Bretagne, il vint s'établir à Lannion et fit une étude toute spéciale des coutumes ou usements qui régissaient les domaines congéables, et dont il débrouilla le chaos dans un remarquable traité intitulé : Institutions convenancières. Après avoir établi que l'essence du titre convenancier réside dans l'aliénation des superficies au colon, avec la faculté de jouir précairement du fonds à la charge de redevances et sous l'obligation imprescriptible de souffrir le remboursement, Baudouin faisait découler de ce principe plusieurs conséquences de droit commun et groupait autour d'elles, en les développant comme des déductions logiques, les divers usages particuliers.

Il s'occupait d'économie politique en même temps que de jurisprudence, et, dans une lettre intéressante qu'il adressa au Chancelier, le 10 juillet 1788, lorsqu'il fut question, après l'assemblée des notables, de la création des grands bailliages, il se prononçait pour la réforme des tribunaux. Député, avec Rivoallan, à la session des Etats de Bretagne de février 1789, il était en outre, deux mois après (14 avril), élu par la sénéchaussée de Lannion et Morlaix représentant du tiers état aux Etats généraux.

Dans de curieux mémoires qu'il écrivit jour par jour, du 27 avril au 23 mai, sous la dictée en quelque sorte des événements, Baudouin déclare, à la date du 5 mai, qu'il a été « attendri jusqu'aux larmes » pendant la séance solennelle, et qu'il a crié Vive le roi ! à en ébranler la salle ; il remarque avec peine qu'on a fort peu crié Vive la reine ! puis il insiste sur l'union qui règne déjà entre les députés du tiers ; chez eux, dit-il, nulle difficulté sur les préséances ; et pourtant « nous avons malheureusement des nobles parmi nous, et nul roturier parmi les nobles. »

Baudouin se déclara pour la vérification des pouvoirs en assemblée commune, et, le 14, signa la motion de Lechapelier pour dresser une déclaration des principes du Tiers et inviter la noblesse et le clergé à se réunir à lui. Son rôle à l'Assemblée se confond d'ailleurs avec celui de la députation. Il n'aborda pas la tribune et travailla plutôt dans les comités : le 6 décembre 1789, il présenta un Rapport au comité féodal sur les usements de la Basse-Bretagne, et, peu après, publia un Projet de décret sur les domaines congéables, dont s'est inspirée la loi du 9 brumaire an VI, laquelle régit encore aujourd'hui la propriété convenancière.

De retour à Lannion, après la session de la Constituante, Baudouin fut élu maire de la ville (5 novembre 1791). Il occupa cette fonction jusqu'au 21 novembre de l'année suivante, puis on le retrouve, de 1792 à 1794, suppléant du juge de paix, administrateur de l'hôpital et membre du comité révolutionnaire.

Nommé, après le 9 thermidor, administrateur du département des Côtes-du-Nord, par arrêté du conventionnel Boursault (décembre 1794), il déclina cet honneur en s'excusant sur la nécessité où il était d'exercer, pour vivre, sa profession d'homme de loi. « Qu' on me place où l'on voudra, fût-ce à la brèche, j'y consens, pourvu qu'il me soit possible d'y vivre ou d'y mourir honnête. Je ne saurais avec honnêteté demeurer administrateur du département, et je me démets... » Toutefois, il finit par accepter les fonctions de juge suppléant au tribunal civil des Côtes-du-Nord (10 pluviôse an IV), puis celles de président de l'administration centrale du même département. En cette qualité, il adressa au gouvernement divers mémoires sur les réformes qui lui paraissaient nécessaires dans la constitution ou dans les lois, par exemple sur la réduction du nombre des députés qu'il voulait porter de 1 pour 40 000 habitants à 1 pour 100 000 : sans cela, dit-il, on n'a que des gens incapables.

Après le 18 brumaire, Baudouin exerça encore les fonctions de juge suppléant au tribunal civil de Saint-Brieuc, et de conseiller de préfecture.

En brumaire an XIII, il remplaça, comme préfet intérimaire, le préfet titulaire, Boullé, qui allait assister officiellement aux cérémonies du sacre impérial. Il résigna d'ailleurs, quelques mois après, ses fonctions administratives. Il écrivit alors au ministre : « La délicatesse et le goût de la vie privée, m'ordonnent de désatteler (sic) plus tôt que trop tard. »

Il avait été, en pluviôse an XII, désigné par l'assemblée du collège électoral des Côtes-du-Nord, comme l'un de ses deux candidats au Corps législatif; mais le Sénat conservateur ne rendit pas ce choix définitif.