Jean Pelet de la Lozère

1759 - 1842

Informations générales
  • Né le 23 février 1759 à Saint-Jean-du-Gard ( - Généralité de Montpellier - France)
  • Décédé le 26 janvier 1842 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Présidence(s)

Présidence de l'Assemblée nationale
du 24 mars 1795 au 5 avril 1795
Présidence de l'Assemblée nationale
du 19 juin 1796 au 18 juillet 1796

Mandat(s)

Régime politique
Révolution
Législature
Convention nationale
Mandat
Du 5 septembre 1792 au 26 octobre 1795
Département
Lozère
Groupe
Girondins
Régime politique
Révolution
Législature
Conseil des Cinq-Cents
Mandat
Du 15 octobre 1795 au 19 mai 1797
Département
Lozère
Groupe
Modérés

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Membre de la Convention, député au Conseil des Cinq-Cents, pair de France, né à Saint-Jean-du-Gard (Généralité de Montpellier, France) le 23 février 1759, mort à Paris (Seine) le 26 janvier 1842, il descendait de Pelet, baron de Salgas, qui avait passé 14 ans aux galères, avait été dégradé de la noblesse, avait vu ses biens confisqués et les tours de Salgas rasées pour n'avoir pas abjuré sa foi protestante.

Fils du sieur Jean Pelet négociant, et de Marie Castanier, le jeune Jean, reçu avocat au parlement de Provence, et attaché au barreau de Florac, salua avec joie, comme ses coreligionnaires, l'aurore de la Révolution.

Président du directoire du département de la Lozère (1791), il fut élu, le 5 septembre 1792 membre de la Convention par son département, le 4e sur 5, à la pluralité des voix sur 215 votants.

Il inclina, du côté des Girondins, se trouva absent par commission lors du procès de Louis XVI, et prit parti contre Robespierre au 9 thermidor : « Les proscriptions arbitraires qu'ils secondent, dit-il ensuite, sont le comble de la tyrannie ; c'était l'arme du monstre dont vous avez purgé la terre, et vouant à l'horreur son exécrable mémoire, vous réservez au même supplice les hommes pervers, cruels et abominables qui servaient sa rage, et ceux qui tenteraient d'imiter un exemple aussi révoltant » Il demanda, comme conséquence, de ne pas continuer leurs pouvoirs aux membres survivants de l'ancien comité de salut public.

Secrétaire de l'Assemblée en octobre 1794, il proposa de substituer, en certains cas, le bannissement à la peine de mort, présida l'Assemblée (mars-avril 1795), lors de l'émeute de germinal, et, après la séance où fut promenée la tête du député Féraud, il dit : « Vous êtes arrivés à ce point de la Révolution, où il ne vous est plus permis de vous écarter du chemin de la sagesse. Etablissons notre république, réalisons les vœux, les espérances de bonheur et de liberté du peuple. Depuis cinq ans, des factions impies ont nourri de vaines promesses notre facile crédulité. N'ajournons plus nos devoirs et nos droits, car l'ambition et le crime, l'ignorance et la famine n'ajourneraient pas leurs ravages. »

Envoyé à l'armée des Pyrénées-Orientales, il entama avec l'Espagne les négociations qui aboutirent à la paix de Bâle (1795).

Après la session conventionnelle, soixante et onze départements l'élurent député au Conseil des Cinq-Cents, le 23 vendémiaire an IV, parmi lesquels la Lozère par 123 voix sur 129 votants ; il présida le Conseil (19 juin 1796), parla en faveur des enfants des émigrés et de la liberté de la presse, et se plaignit « du langage dégoûtant (sic) » d'un député, qui comparait les journalistes aux prostituées.

Il sortit du Conseil en mai 1797, et se retira dans son pays natal.

Après le coup d'Etat de brumaire, Bonaparte le nomma préfet de Vaucluse (11 ventôse an XIII), puis l'appela au Conseil d'Etat (27 fructidor an X), et, deux ans après, à la direction de la seconde division de la police embrassant 42 départements du midi de la France, il occupa ces fonctions jusqu'en 1814, fut fait membre de la Légion d'honneur (9 vendémiaire an XII), commandeur (25 prairial), et comte de l'Empire (18 mai 1808).

Il se retira à la campagne au retour des Bourbons, fut nommé, aux Cent-Jours, ministre par intérim de la police générale (23 juin-9 juillet 1815), et se retira de nouveau de la vie publique après Waterloo.

Le 5 mars 1819, Louis XVIII le nomma pair de France, avec une pension de 4 000 francs.

Le comte Pelet prêta serment à la monarchie de Juillet, mais l'état de sa santé ne lui permit de siéger à la Chambre haute qu'à de rares intervalles.

Il mourut à 83 ans ; il était membre du Consistoire de l'Eglise réformée de Paris.